Faites ceci en mémoire de moi

Sommaire

Bernard PRUNNEAUX


top Préambule

« Car j'ai reçu du Seigneur ce que je vous ai enseigné ; c'est que le Seigneur Jésus, dans la nuit où il fut livré, prit du pain, et, après avoir rendu grâces, le rompit, et dit : Ceci est mon corps, qui est rompu pour vous ; faites ceci en mémoire de moi. De même, après avoir soupé, il prit la coupe, et dit : Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang ; faites ceci en mémoire de moi toutes les fois que vous en boirez. Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu'à ce qu'il vienne. » (1 Corinthiens 11.23-26)

Ces paroles ont été prononcées par le Christ en présence de ses disciples, le soir du dernier repas qui a précédé sa mort. Par obéissance à leur Sauveur qui a dit : « Faites ceci en mémoire de moi », tous les chrétiens, depuis les premiers temps de l'Église, célèbrent ce que l'apôtre Paul a appelé « le repas du Seigneur » (1 Corinthiens 11.20). Le livre des Actes rapporte que les nouveaux convertis

« persévéraient dans l'enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain, et dans les prières » (Actes 2.42).

Au cours des siècles et à travers le Moyen-Age, on entoura la pratique de la fraction du pain d'un cérémonial de plus en plus imposant. Du repas du Seigneur, on passa à la cérémonie de la messe. Les paroles de Jésus prononcées lors du dernier repas, firent l'objet d'une interprétation sacramentelle particulière à laquelle on donna le nom de Transsubstantiation. L'Église Catholique l'érigea en dogme au 4ème concile de Latran, en 1215.

Le Catéchisme de l'Église Catholique (édition 1992) définit ainsi ce dogme :

« Par la consécration s'opère la transsubstantiation du pain et du vin dans le Corps et le Sang du Christ. Sous les espèces consacrées du pain et du vin, le Christ Lui-même, vivant et glorieux, est présent de manière vraie, réelle et substantielle, son Corps et son Sang, avec son âme et sa divinité. » (art. n°1413).

La question de cette interprétation particulière des paroles de Jésus donna lieu à de nombreuses discussions théologiques pendant tout le Moyen-Age. Le concile de Trente (XVI° siècle) trancha finalement de manière irréversible la question en jetant l'anathème sur quiconque ne reconnaîtrait pas le dogme de la transsubstantiation.

De nos jours, la croyance en une présence réelle dans l'hostie peut se vérifier d'une manière tangible dans toutes les églises catholiques où l'on aperçoit une petite lumière rouge à proximité du tabernacle enfermant les hosties consacrées par le prêtre.

Dans certains lieux de pèlerinage, comme à la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, par exemple, l'hostie consacrée est exposée 24 heures sur 24 à l'adoration des fidèles : on appelle cela "l'adoration perpétuelle". À Lourdes, les pèlerins portent l'hostie en procession dans l'ostensoir.

À ce dogme de la transsubstantiation se rattache indirectement la question de la répartition des membres de l'Église Catholique en deux catégories : les laïcs et le clergé. En effet, les laïcs ne peuvent pas pratiquer le repas du Seigneur sans l'intervention du prêtre, puisque

« seuls les prêtres validement ordonnés peuvent présider l'Eucharistie et consacrer le pain et le vin pour qu'ils deviennent le Corps et le Sang du Seigneur. » (Catéchisme de l'Église Catholique, art. n°1411).

Avec son rite de consécration de l'hostie, l'office de la messe est devenu l'événement principal de la vie religieuse catholique. La table autour de laquelle on partageait autrefois le pain et le vin fraternellement est devenue l'autel, et le repas du Seigneur a pris le nom de "Saint Sacrifice de la Messe".

« En tant que sacrifice, l'Eucharistie est aussi offerte en réparation des péchés des vivants et des défunts, et pour obtenir de Dieu des bienfaits spirituels ou temporels. » (Catéchisme de l'Église Catholique, art. n°1414).

C'est la croyance (non biblique) en un Purgatoire qui a conduit l'Église Catholique à donner au repas du Seigneur le sens d'un sacrifice que l'on offrirait pour la "réparation des péchés des vivants et des défunts".

C'est pourquoi, actuellement encore, les croyants catholiques peuvent, moyennant une somme d'argent, demander à un prêtre de "dire une messe" pour un membre défunt de leur famille ou de leur connaissance.

Enfin, avec la messe télévisée, le repas du Seigneur, qui à l'origine se pratiquait dans l'intimité fraternelle des « enfants de Dieu » (Jean 1.12) - et donc réservé aux seuls convertis - est désormais donné en spectacle à tout le monde : croyants et incroyants sans distinction.

Deux mille ans après l'institution de la Cène chrétienne par Jésus-Christ, et au regard d'une telle évolution, il est tout à fait normal que l'on se pose un certain nombre de questions :

Pour répondre à ces questions, nous interrogerons la Bible, Parole vivante de Dieu. Et pour bien saisir le sens profond de la Cène chrétienne, nous reviendrons sur ce qui en est l'origine et la signification : le plan de salut offert par Dieu à l'homme.

Nous voudrions aussi montrer comment le refus d'une soumission à l'autorité souveraine de la Parole de Dieu a toujours été à l'origine des déviations et des erreurs dans l'histoire de l'Église.

Plus que jamais, à notre époque, l'homme doit se tourner vers Celui qui seul peut le sauver et lui procurer la vie éternelle : Jésus-Christ, le Fils de Dieu, Celui que la Bible appelle « l'Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde (Jean 1.29), le Souverain Sacrificateur (Hébreux 9.11), le Bon Berger (Jean 10.11), le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs » (Apocalypse 19.16).

top Le repas du Seigneur

« Christ notre Pâque a été immolé » (1 Corinthiens 5.7)

top Le repas du Seigneur : son institution par Jésus

Il eut lieu un soir, peu avant la mort de Jésus. Il y eut deux repas : le repas de la Pâque (juive) et le repas du Seigneur. Le repas du Seigneur fut institué à la fin du repas de la Pâque.

Le repas de la Pâque : préfiguration de la Pâque de Jésus-Christ

« Vous observerez cela comme une loi pour vous et pour vos enfants à perpétuité » (Exode 12.24).

Ce repas a été institué par Dieu, avec Moïse, à la veille de la délivrance des Hébreux de l'esclavage en Egypte.

Les Israélites avaient marqué les linteaux et les deux poteaux de leur maison avec le sang d'un agneau sans défaut. Cette nuit-là, Dieu a fait mourir tous les premiers-nés des Egyptiens, mais a épargné les demeures israélites marquées du sang de l'agneau.

Le repas du Seigneur : institution de la Pâque chrétienne par Jésus

Depuis 14 siècles, la Pâque annonçait et préfigurait la mort de Jésus, « l'Agneau de Dieu ». Jésus mangea la Pâque, la remplaça par son propre repas, puis fut lui-même immolé comme Agneau pascal en mourant sur la croix peu après.

« Après avoir soupé, il prit la coupe et dit : Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang ; faites ceci en mémoire de moi toutes les fois que vous en boirez » (1 Corinthiens 11.25).

De même que les Israélites avaient été épargnés par le sang de l'agneau, de même tout homme qui se reconnaît pécheur et accepte Jésus comme son Sauveur vivra : c'est l'alliance que Dieu propose à tous les hommes par son Fils envoyé dans le monde comme victime expiatoire pour nos péchés ;

« sachant (...) que vous avez été rachetés (...) par le sang précieux de Christ comme d'un agneau sans défaut et sans tache » (1 Pierre 1.18-19).

L'Evangile rapporte que, lorsque Jésus a commencé à paraître en public, Jean-Baptiste l'avait désigné comme « l'Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde » (Jean 1.29).

top Le repas du Seigneur : un mémorial

La Pâque de l'Ancienne Alliance a été instituée par Dieu afin que son peuple n'oublie jamais ce qu'Il avait fait en sa faveur :

« Vous observerez cela comme une loi pour vous et pour vos enfants à perpétuité. Quand vous serez entrés dans le pays que l'Eternel vous donnera, selon sa promesse, vous observerez cet usage sacré. Et lorsque vos enfants vous diront : Que signifie pour vous cet usage ? Vous répondrez : C'est le sacrifice de Pâque en l'honneur de l'Eternel, qui a passé par-dessus les maisons des enfants d'Israël en Egypte, lorsqu'il frappa l'Egypte et qu'il sauva nos maisons. Le peuple s'inclina et se prosterna. » (Exode 12.24-27).

La Pâque de la Nouvelle Alliance a été instituée par Jésus peu avant sa mort, afin que tous les hommes qui croiraient en Lui se souviennent de ce qu'Il a fait pour nous sauver : « Faites ceci en mémoire de moi » (1 Corinthiens 11.25).

L'Ancien Testament nous montre que le peuple d'Israël fêtait solennellement sa libération d'Egypte une fois par an, le jour de la Pâque.

Le Nouveau Testament nous fait voir que les premiers chrétiens se réunissaient souvent pour pratiquer fraternellement le repas du Seigneur. Aucun texte ne précise la fréquence de ces réunions. Cependant, en Actes 20.7, nous lisons : « Le premier jour de la semaine, nous étions réunis pour rompre le pain... ». Cette précision peut expliquer l'usage ultérieur du culte dominical.

top Le repas du Seigneur : sa signification spirituelle

Avant de libérer son peuple de l'esclavage d'Egypte, Dieu avait dit :

« Le sang vous servira de signe sur les maisons où vous serez ; je verrai le sang, et je passerai par-dessus vous, et il n'y aura point de plaie qui vous détruise, quand je frapperai le pays d'Egypte. » (Exode 12.13).

De la même façon, dans la Nouvelle Alliance, c'est le sang de Jésus qui devient le signe par lequel le croyant échappe à la condamnation éternelle.

« Et presque tout, d'après la loi, est purifié avec du sang, et sans effusion de sang il n'y a pas de pardon. » (Hébreux 9.22).

Les sacrifices d'animaux

Les sacrifices d'animaux pratiqués dans l'Ancienne Alliance avaient été donnés comme une image du sacrifice à venir de Christ. La première alliance était scellée par le sang d'animaux, mais celle de Christ fut scellée par son propre sang.

« Car si le sang des taureaux et des boucs, et la cendre d'une vache, répandue sur ceux qui sont souillés, sanctifient et procurent la pureté dans la chair, combien plus le sang de Christ, qui, par l'Esprit éternel, s'est offert lui-même sans tache à Dieu, purifiera-t-il votre conscience des œuvres mortes, afin que vous serviez le Dieu vivant ! » (Hébreux 9.13-14).

top L'œuvre de la croix : la rédemption par le sang de Jésus

« Celui qui n'a point connu le péché, il l'a fait devenir péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu » (2 Corinthiens 5.21).

Rédemption

La rédemption est l'œuvre parfaite et unique accomplie par le sacrifice du Christ sur la croix pour le rachat de l'homme : cela signifie que Dieu nous a dépouillés de notre péché pour en revêtir Christ.

« En lui nous avons la rédemption par son sang, la rémission des péchés, selon la richesse de sa grâce, que Dieu a répandue abondamment sur nous par toute espèce de sagesse et d'intelligence, nous faisant connaître le mystère de sa volonté, selon le bienveillant dessein qu'il avait formé en lui-même, pour le mettre à exécution lorsque les temps seraient accomplis, de réunir toutes choses en Christ, celles qui sont dans les cieux et celles qui sont sur la terre. » (Ephésiens 1.7-10).

Le sang de Jésus

Dans le Nouveau Testament, les expressions :

représentent la mort expiatoire de Jésus, sans laquelle il ne peut y avoir de salut.

Œuvre de Pardon
Réconcilié par le sang de Jésus, l'homme égaré a été rapproché de Dieu, son Créateur, son Père :

« Mais maintenant, en Jésus-Christ, vous qui étiez jadis éloignés, vous avez été rapprochés par le sang de Christ » (Ephésiens 2.13).

Œuvre de Purification
Purifié par le sang de Jésus, l'homme pécheur peut se tenir devant le Dieu Très Saint et L'adorer :

« Puisque nous avons, au moyen du sang de Jésus, une libre entrée dans le sanctuaire... » (Hébreux 10.19).

Œuvre de Libération
Sauvé par le sang de Jésus, l'homme esclave est libéré de la mort et de la puissance de Satan :

« Ils l'ont vaincu (Satan) à cause du sang de l'Agneau » (Apocalypse 12.11).

Œuvre d'Union avec Dieu
Couvert par le sang de Jésus, le chrétien vit désormais en union avec le Dieu Souverain :

« Car ceci est mon sang, le sang de l'Alliance qui est répandu pour plusieurs, pour la rémission des péchés » (Matthieu 26.28).

Œuvre de Pardon

« Sans effusion de sang, il n'y a pas de pardon. » (Hébreux 9.22).

Qu'est-ce qui tenait l'homme éloigné de Dieu ?

Depuis qu'Adam avait été chassé, à cause de sa désobéissance, du jardin d'Eden, l'humanité vivait séparée de son Créateur :

« Et l'Eternel Dieu le chassa (Adam) du jardin d'Eden, pour qu'il cultivât la terre, d'où il avait été pris. C'est ainsi qu'il chassa Adam ; et il mit à l'Orient du jardin d'Eden les chérubins qui agitent une épée flamboyante, pour garder le chemin de l'arbre de vie » (Genèse 3.23-24).

Paul explique comment le sacrifice propitiatoire de Jésus nous a rapprochés de Dieu :

« C'est pourquoi, comme par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et qu'ainsi la mort s'est étendue sur tous les hommes, parce que tous ont péché... Ainsi donc, comme par une seule offense la condamnation a atteint tous les hommes, de même par un seul acte de justice la justification qui donne la vie s'étend à tous les hommes. Car, comme par la désobéissance d'un seul homme beaucoup ont été rendus pécheurs, de même par l'obéissance d'un seul beaucoup seront rendus justes. » (Romains 5.12,18-19).

« Et comme tous meurent en Adam, de même aussi tous revivent en Christ, mais chacun en son rang, Christ comme prémices, puis ceux qui appartiennent à Christ, lors de son avènement. » (1 Corinthiens 15.22-23).

Œuvre de purification

« Saint, saint, saint est l'Eternel... Toute la terre est pleine de sa gloire. » (Esaïe 6.3;57.15).

Qu'est-ce qui empêchait l'homme pécheur de se tenir devant Dieu ?

La sainteté de Dieu est sa qualité fondamentale, essentielle. Cette sainteté nous pousse à l'adoration :

« Prosternez-vous devant son marchepied ! Il est saint ! » (Psaume 99.5;103.1).

La sainteté de Dieu se manifeste à la fois dans sa justice parfaite et son amour infini.

Justice :
La justice parfaite de Dieu l'oblige à punir l'homme pécheur ;
Amour :
En même temps, dans son grand amour, Dieu veut sauver l'homme pécheur.

L'homme, devenu impur par nature, ne pouvait plus se tenir en présence du Dieu très saint. C'est pourquoi la croix du Calvaire est l'expression sublime de l'unité entre la justice sévère de Dieu et son amour rédempteur.

« Car, par une seule offrande, il a amené à la perfection pour toujours ceux qui sont sanctifiés » (Hébreux 10.14).

L'arche de l'Alliance, dans l'Ancien Testament, préfigurait ainsi cette unité entre la justice et l'amour de Dieu :

Deux chérubins d'or veillaient symboliquement en couvrant de leurs ailes le propitiatoire. Ils nous rappellent les deux chérubins que l'Eternel avait placés au jardin d'Eden, séparant désormais l'homme pécheur de la sainteté de son Créateur.

Œuvre de libération

Jésus a dit : « Vous avez pour père le diable. » (Jean 8.44).

Qu'est-ce qui maintenait l'homme dans la servitude ?

C'est en effet le diable qui a entraîné l'homme dans le péché :

« Celui qui pèche est du diable, car le diable pèche dès le commencement. Le Fils de Dieu a paru afin de détruire les œuvres du diable » (1 Jean 3.8).

Jésus avait annoncé le jugement du monde et la victoire sur Satan à la croix :

« Maintenant a lieu le jugement de ce monde ; maintenant le prince de ce monde (Satan) sera jeté dehors. Et moi, quand j'aurai été élevé de la terre, j'attirerai tous les hommes à moi. En parlant ainsi, il indiquait de quelle mort il devait mourir. » (Jean 12.31-33).

Jésus avait aussi déclaré que tous les hommes, par leur nature, ne pouvaient pas comprendre sa parole parce qu'ils étaient esclaves du diable :

« Pourquoi ne comprenez-vous pas mon langage ? Parce que vous ne pouvez écouter ma parole. Vous avez pour père le diable, et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement, et il ne se tient pas dans la vérité, parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. » (Jean 8.43-44).

Le livre de l'Apocalypse nous donne différents qualificatifs nous permettant de comprendre qui est exactement l'ennemi de l'humanité :

« le serpent ancien, appelé le diable et Satan, celui qui séduit toute la terre » (Apocalypse 12.9).

L'auteur de l'épître aux Hébreux nous rappelle que Jésus s'est incarné

« afin que par la mort, il anéantît celui qui a la puissance de la mort, c'est-à-dire le diable, et qu'il délivrât tous ceux qui, par crainte de la mort, étaient toute leur vie retenus dans la servitude » (Hébreux 2.14-15).

Rappelons que, bien que libéré de l'emprise de Satan, l'homme converti et sauvé devra durant son séjour terrestre rester sur ses gardes, ainsi que le recommande l'apôtre Pierre :

« Soyez sobres, veillez. Votre adversaire, le diable, rôde comme un lion rugissant, cherchant qui il dévorera. Résistez-lui avec une foi ferme, sachant que les mêmes souffrances sont imposées à vos frères dans le monde. Le Dieu de toute grâce, qui vous a appelés en Jésus Christ à sa gloire éternelle, après que vous aurez souffert un peu de temps, vous perfectionnera lui-même, vous affermira, vous fortifiera, vous rendra inébranlables. » (1 Pierre 5.8-10).

Œuvre d'union avec Dieu

« Voici l'alliance que je ferai avec eux » (Hébreux 10.16-17).

La Nouvelle Alliance que Dieu propose aux hommes repose sur le sacrifice du Christ.

« Mais vous vous êtes approchés de la montagne de Sion, de la cité du Dieu vivant, la Jérusalem céleste, des myriades qui forment le chœur des anges, de l'assemblée des premiers-nés inscrits dans les cieux, du juge qui est le Dieu de tous, des esprits des justes parvenus à la perfection, de Jésus qui est le médiateur de la nouvelle alliance, et du sang de l'aspersion qui parle mieux que celui d'Abel. » (Hébreux 12.22-24).

Cette Alliance, Dieu la conclut avec Israël, en remplacement de la première Alliance que son peuple n'avait pas respectée. Cette alliance est scellée dans "le sang de l'aspersion".

« Car c'est avec l'expression d'un blâme que le Seigneur dit à Israël : Voici, les jours viennent, dit le Seigneur, où je ferai avec la maison d'Israël et la maison de Juda une alliance nouvelle, non comme l'alliance que je traitai avec leurs pères, le jour où je les saisis par la main pour les faire sortir du pays d'Egypte ; car ils n'ont pas persévéré dans mon alliance, et moi aussi je ne me suis pas soucié d'eux, dit le Seigneur. Mais voici l'alliance que je ferai avec la maison d'Israël, après ces jours-là, dit le Seigneur : je mettrai mes lois dans leur esprit, je les écrirai dans leur cœur ; et je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple. Aucun n'enseignera plus son concitoyen, ni aucun son frère, en disant : Connais le Seigneur ! Car tous me connaîtront, depuis le plus petit jusqu'au plus grand d'entre eux ; parce que je pardonnerai leurs iniquités, et que je ne me souviendrai plus de leurs péchés. En disant : une alliance nouvelle, il a déclaré la première ancienne ; or, ce qui est ancien, ce qui a vieilli, est près de disparaître. » (Hébreux 8.8-13).

Bien que conclue avec Israël, la Nouvelle Alliance en Jésus-Christ est offerte à toute l'humanité ainsi que Jésus l'avait déclaré à ses apôtres après sa résurrection, avant d'être enlevé aux cieux :

« Ainsi il est écrit que le Christ souffrirait, et qu'il ressusciterait des morts le troisième jour, et que la repentance et le pardon des péchés seraient prêchés en son nom à toutes les nations, à commencer par Jérusalem » (Matthieu 24.46-47).

Ou, comme le dit Paul dans sa lettre aux Ephésiens :

« Les païens sont cohéritiers, forment un même corps, et participent à la même promesse en Jésus-Christ par l'Evangile » (Ephésiens 3.6).

Le plan divin consiste donc en ceci : réunir toutes choses dans le ciel comme sur la terre, sous l'autorité de Jésus-Christ.

« Il (Dieu) a voulu par Lui (Jésus) réconcilier tout avec lui-même, tant ce qui est sur la terre que ce qui est dans les cieux, en faisant la paix par lui, par le sang de sa croix » (Colossiens 1.20).

La Nouvelle Alliance, comme toute alliance, ne peut cependant se concevoir que comme un engagement réciproque entre Dieu et l'homme racheté. Dieu accorde gratuitement la vie éternelle, au regard du sacrifice parfait d'expiation offert par son Fils. Et cela est offert à tout homme qui se reconnaîtra pécheur et acceptera de suivre la "voie du Seigneur".

top Les chrétiens et le repas du Seigneur

Lorsque les premiers chrétiens se réunissaient fraternellement pour le repas du Seigneur, ils le faisaient par obéissance à Jésus, pour se souvenir de son œuvre à la croix et en communion spirituelle au sacrifice de son corps et de son sang :

« La coupe de bénédiction que nous bénissons, n'est-elle pas la communion au sang de Christ ? Le pain que nous rompons, n'est-il pas la communion au corps de Christ ? » (1 Corinthiens 10.16).

Nous savons que dans l'Église primitive, seuls les convertis pouvaient participer au repas du Seigneur parce que ceux-là seulement pouvaient en comprendre la signification profonde et ainsi rendre grâce véritablement au Seigneur. De nos jours, il ne peut en aller autrement : seuls ceux qui « ont lavé leurs robes et les ont blanchies dans le sang de l'Agneau » (Apocalypse 7.14), c'est à dire, ceux qui se sont reconnus pécheurs et ont reçu Christ par la foi, peuvent partager le pain et le vin en communion d'esprit.

« Toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur jusqu'à ce qu'il vienne. » (1 Corinthiens 11.26).

top L'Église Catholique et le repas du Seigneur

top La croyance en une présence réelle

Le dogme de la transsubstantiation

L'Église Catholique commémore le repas du Seigneur au cours de la messe, appelée aussi célébration eucharistique (action de grâce). Selon le Catéchisme de l'Église Catholique « l'Eucharistie est le mémorial de la Pâque du Christ » (art. n°1409), mais qui ne peut se réaliser que par le ministère des prêtres :

« Seuls les prêtres validement ordonnés peuvent présider l'Eucharistie et consacrer le pain et le vin pour qu'ils deviennent le Corps et le Sang du Seigneur » (Catéchisme de l'Église Catholique, art. n°1411).

« Par la consécration du pain et du vin s'opère le changement de toute la substance du pain en la substance du Corps du Christ notre Seigneur et de toute la substance du vin en la substance de son Sang ; ce changement, l'Église Catholique l'a justement et exactement appelé transsubstantiation. » (Catéchisme de l'Église Catholique, art. n°1376).

Ainsi, depuis le XIII° siècle, les docteurs catholiques demandent aux fidèles de leur Église de comprendre les paroles de Jésus : « Ceci est mon corps...Ceci est mon sang... », dans un sens littéral. C'est d'ailleurs ce qui a conduit le concile de Constance (1415) à interdire l'usage de la coupe aux fidèles, de peur de voir quelques gouttes du "sang du Christ" tomber à terre... Et pourtant, le Seigneur avait dit : « Buvez-en tous » (Matthieu 26.27). De plus, selon l'enseignement de l'Église Catholique :

« La présence eucharistique du Christ commence au moment de la consécration et dure aussi longtemps que les espèces eucharistiques subsistent » (Catéchisme de l'Église Catholique, art. n°1377).

Cette croyance en la permanence de la présence réelle de Jésus dans l'hostie a ensuite conduit l'Église Catholique au culte du Saint-Sacrement, c'est-à-dire à l'adoration de Jésus présent dans l'hostie. Pour cela, on expose l'hostie devant les fidèles dans l'ostensoir, objet de culte ayant la forme d'un soleil d'or.

« L'Église Catholique a rendu et continue de rendre ce culte d'adoration qui est dû au sacrement de l'Eucharistie non seulement durant la messe, mais aussi en dehors de sa célébration : en conservant avec le plus grand soin les hosties consacrées, en les présentant aux fidèles pour qu'ils les vénèrent avec solennité, en les portant en procession » (Catéchisme de l'Église Catholique, art. n°1378).

Le Nouveau Testament parle-t-il de présence réelle ?

Les évangiles nous montrent que, lorsqu'Il s'adressait aux foules, Jésus avait l'habitude d'utiliser des images simples et parlantes pour faire comprendre aux hommes qu'Il était venu dans le monde pour les sauver. Par exemple, Jésus a déclaré :

« Je suis la porte. Si quelqu'un entre par moi, il sera sauvé » (Jean 10.9),

ce qui signifie que Jésus est le seul accès au royaume de Dieu. Ou :

« Je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi » (Jean 14.6),

ce qui veut dire que tout homme qui désire s'approcher de Dieu doit d'abord se tourner vers Jésus. Ou encore :

« Je suis la lumière du monde ; celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie » (Jean 8.12).

En utilisant de telles images, Jésus donnait en fait un enseignement spirituel d'une très grande profondeur : on ne peut connaître Dieu qu'en se tournant vers son Fils, mort pour nous sur la croix et ressuscité. De la même manière, les premiers chrétiens voyaient tout simplement dans le pain et le vin les symboles du corps brisé de Jésus et de son sang versé à la croix, par le moyen desquels ils avaient été rapprochés de Dieu. Ils n'avaient pas besoin de croire en une présence réelle, corporelle de Jésus au moment de la fraction du pain parce que l'Esprit Saint habitait en eux depuis le jour de leur conversion et qu'eux-mêmes étaient, selon les mots de Paul, des "temples" du Saint-Esprit (1 Corinthiens 3.16).

Enfin, comme tout croyant qui se nourrit tous les jours de la Parole de Dieu, ils serraient dans leur cœur les paroles de consolation et d'encouragement que Jésus donne à tous ceux qui se sont engagés à sa suite sur le "chemin étroit" :

« Et voici, je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin du monde » (Matthieu 28.20)

« Là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d'eux » (Matthieu 18.20).

L'Église pratiquait-elle l'adoration du pain au temps des apôtres ?

Les apôtres n'ont jamais parlé d'une présence réelle de Jésus pouvant se trouver localisée dans le pain rompu lors du mémorial du repas du Seigneur. Ils n'ont jamais exposé ce pain à l'adoration des croyants comme le fait l'Église Catholique avec l'hostie placée dans l'ostensoir.

Pourquoi ne l'ont-ils pas fait ?

Les raisons en sont à la fois simples et évidentes :

  1. Leur Loi leur interdisait d'associer la présence de Dieu à une quelconque représentation matérielle :

    « Tu ne feras point d'image taillée, ni de représentation quelconque des choses qui sont dans les cieux... » (Exode 20.4) ; « Tu ne te prosterneras point devant elles, et tu ne les serviras point » (Exode 20.5).

    Et Jésus avait dit :

    « Ne croyez pas que je suis venu pour abolir la loi ou les prophètes » et « Celui donc qui supprimera l'un de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes à faire de même, sera appelé le plus petit dans le royaume des cieux » (Matthieu 5.17,19).

  2. Jésus n'a pas demandé d'adorer le pain du mémorial de sa Pâque. Il a lui-même indiqué quelle manière d'adorer pouvait être agréable à Dieu :

    « Dieu est esprit, et il faut que ceux qui l'adorent l'adorent en esprit et en vérité, car ce sont là les adorateurs que le Père demande » (Jean 4.23-24).

  3. L'Esprit Saint habitait dans le cœur des apôtres, comme il habite toujours actuellement dans le cœur du croyant qui reconnaît en Jésus son Sauveur. Pour le chrétien né de nouveau, la présence de Dieu ne se trouve donc pas localisée dans un objet de culte ou dans un édifice religieux quelconque, mais bien en lui :

    « Ne savez-vous pas que vous êtes le temple du Saint Esprit qui est en vous, que vous avez reçu de Dieu, et que vous ne vous appartenez point à vous-même ? Car vous avez été rachetés à grand prix. Glorifiez donc Dieu dans votre corps et dans votre esprit, qui appartiennent à Dieu » (1 Corinthiens 6.19-20).

Adorer en esprit et en vérité

Adorer en esprit et en vérité, seul le croyant qui est passé par une authentique conversion peut l'obtenir de Dieu.

« Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole, et mon Père l'aimera, nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui. » (Jean 14.23).

Adorer en esprit : notre adoration ne peut qu'être imparfaite aussi longtemps que nous n'avons pas été renouvelés dans nos cœurs :

« Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l'Esprit est esprit. Ne t'étonne pas que je t'aie dit : il faut que vous naissiez de nouveau » (Jean 3.6-7).

Ce qui signifie qu'un culte "en esprit" ne peut être offert à Dieu que par des chrétiens nés de nouveau (Jean 3.7) puisque « l'homme naturel (litt. "psychique", c'est-à-dire qui n'a que ses facultés psychiques) ne reçoit pas les choses de l'Esprit de Dieu » (1 Corinthiens 2.14).

Adorer en vérité : il s'agit ici de la vérité selon Dieu et non selon l'homme. Jésus a déclaré :

« Je suis le chemin, la vérité et la vie » (Jean 14.6).

La vérité selon Dieu, c'est dans la Parole de son Fils que nous pouvons la trouver :

« Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples ; vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira » (Jean 8.32).

S'attacher à tout autre enseignement que celui de Jésus conduit à la servitude, à l'erreur, à l'égarement, aux ténèbres. Se prosterner devant des objets de culte, les honorer, c'est obéir à un commandement humain et non à la Parole du Seigneur.

« Si nous disons que nous sommes en communion avec lui, et que nous marchions dans les ténèbres, nous mentons et nous ne pratiquons pas la vérité. » (1 Jean 1.6).

top Le saint sacrifice de la messe

La messe, sacrifice offert pour la réparation des péchés des vivants et des morts

L'Église Catholique donne aussi à la commémoration du repas du Seigneur le sens d'un sacrifice. La table du repas est devenue un autel sur lequel officie le prêtre.

« En tant que sacrifice, l'Eucharistie est aussi offerte en réparation des péchés des vivants et des défunts, et pour obtenir de Dieu des bienfaits spirituels ou temporels. » (Catéchisme de l'Église Catholique, art. n°1414).

Jésus, lors de l'institution du repas de sa Pâque a bien indiqué le sens dans lequel doivent être refaits ses gestes :

« Faites ceci en mémoire de moi » (1 Corinthiens 11.24 et 25).

On ne trouve dans aucun écrit du Nouveau Testament d'allusion à cette doctrine qui a fait du repas du Seigneur un sacrifice renouvelé chaque fois que le prêtre opère ses rites de consécration.

L'auteur de l'épître aux Hébreux, par contre, rappelle la nécessité du renouvellement journalier des sacrifices dans l'Ancienne Alliance, en raison de leur imperfection, tandis que sous la Nouvelle Alliance, tout a été accompli parfaitement et une fois pour toutes dans le sacrifice unique de Jésus-Christ.

« Il abolit ainsi la première pour établir la seconde. C'est en vertu de cette volonté que nous sommes sanctifiés, par l'offrande du corps de Jésus-Christ, une fois pour toutes. » (Hébreux 10.9-10).

« Car, par une seule offrande, il a amené à la perfection pour toujours ceux qui sont sanctifiés. » (Hébreux 10.14).

« Je ne me souviendrai plus de leurs péchés, ni de leurs iniquités. Or, là où il y a pardon des péchés, il n'y a plus d'offrande pour le péché. » (Hébreux 10.17-18).

Pour les défunts, le Catéchisme de l'Église Catholique précise ceci :

« Le sacrifice eucharistique est aussi offert pour les fidèles défunts qui sont morts dans le Christ et ne sont pas encore pleinement purifiés, pour qu'ils puissent entrer dans la lumière et la paix du Christ » (art. n°1371).

Cette conception du repas du Seigneur qui deviendrait un sacrifice offert « pour les fidèles défunts qui ne sont pas encore pleinement purifiés », est liée à la fameuse croyance en un Purgatoire. L'Église Catholique définit ainsi cette croyance :

« Ceux qui meurent dans la grâce et l'amitié de Dieu, mais imparfaitement purifiés, bien qu'assurés de leur salut éternel, souffrent après leur mort une purification, afin d'obtenir la sainteté nécessaire pour entrer dans la joie de Dieu » (Catéchisme de l'Église Catholique, art. n°1054).

De sorte que, actuellement encore, beaucoup de fidèles catholiques demandent à des prêtres de "dire des messes" pour le repos de leurs défunts, parents ou personnes de leur connaissance. Une participation financière est proposée au demandeur.

L'ombre du Purgatoire

« Cette lumière était la véritable lumière, qui, en venant dans le monde, éclaire tout homme. Elle était dans le monde, et le monde a été fait par elle, et le monde ne l'a point connue. Elle est venue chez les siens, et les siens ne l'ont point reçue. Mais à tous ceux qui l'ont reçue, à ceux qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, lesquels sont nés, non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l'homme, mais de Dieu. » (Jean 1.9-13).

La notion de Purgatoire jette incontestablement une ombre sur la lumière radieuse du Salut apporté par Jésus Christ aux hommes.

En effet, n'y a-t-il pas une grande joie dans le cœur du croyant né de nouveau, lorsqu'il lit ces paroles de Paul :

« Si quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées ; voici, toutes choses sont devenues nouvelles. » (2 Corinthiens 5.17).

Que se passera-t-il dans le cœur de ce croyant si on lui dit ensuite qu'il peut cependant mourir "imparfaitement purifié" et qu'il aura à souffrir après sa mort une purification « afin d'obtenir la sainteté nécessaire pour entrer dans la joie du ciel » ?

« Ceux qui meurent dans la grâce et l'amitié de Dieu, mais imparfaitement purifiés, bien qu'assurés de leur salut éternel, souffrent après leur mort une purification, afin d'obtenir la sainteté nécessaire pour entrer dans le ciel. » (Catéchisme de l'Église Catholique, art. n°1030).

L'enseignement du Nouveau Testament est pourtant d'une clarté limpide : puisque le sacrifice du Christ est pleinement suffisant, toute tentative de vouloir le compléter par une expiation personnelle dans ce monde ou dans l'autre est non seulement superflue, mais coupable, car elle méconnaît l'efficacité de la grâce divine.

« Par une seule offrande, il a amené à la perfection pour toujours ceux qui sont sanctifiés » (Hébreux 10.14).

La croyance au Purgatoire est en fait un ajout pur et simple à la Parole de libération de l'Evangile. En même temps elle est la conséquence de l'abandon de la référence à l'autorité des écrits apostoliques. Paul enseignait en effet :

« Car c'est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu. Ce n'est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie » (Ephésiens 2.8-9).

Ou encore :

« Il nous a sauvés, non à cause des œuvres de justice que nous aurions faites, mais selon sa miséricorde... » (Tite 3.5)

Au cours du Moyen Age, on enseignait que la Croix de Christ n'était pas suffisante pour payer notre dette à Dieu : l'homme devait au moins en payer une partie par des œuvres méritoires, des pèlerinages, les rites de l'Église et ses propres souffrances au Purgatoire.

Le Concile de Trente a déclaré : « Nul ne peut savoir de façon certaine et infaillible qu'il a obtenu la grâce de Dieu » (De Justificatione), et il y a toujours des théologiens qui affirment que nous ne saurons si nous sommes sauvés que dans l'autre monde.

Pourquoi ce qui était une certitude et une si bonne nouvelle aux temps des apôtres ne le serait-il plus maintenant ? Relisons l'enseignement de l'apôtre Jean :

« Que ce que vous avez entendu dès le commencement demeure en vous. Si ce que vous avez entendu dès le commencement demeure en vous, vous demeurerez aussi dans le Fils et le Père. Et la promesse qui nous a été faite c'est la vie éternelle. Je vous ai écrit ces choses au sujet de ceux qui vous égarent. » (1 Jean 2.24-26)

top Le cérémonial de la messe et son assistance

Le concile Vatican II a modifié quelque peu l'aspect cérémonieux des messes et liturgies de l'Église romaine. On a néanmoins conservé l'usage de l'autel, des ornements et des objets de culte. Encens, eau bénite et cierges sont aussi toujours de rigueur.

Du repas du Seigneur au cérémonial de la messe

Une simple lecture du Nouveau Testament permet de constater que les églises fondées et enseignées par les apôtres ne connaissaient rien de tout cela.

Les premiers changements importants sont apparus dès la fin des persécutions (313). A cette époque, l'Église étant unie avec l'Etat, on s'oriente progressivement vers le multitudinisme. L'auditoire du culte est composé de convertis et d'inconvertis (puisqu'on devient chrétien par obligation civique) et beaucoup viennent assister à l'office par devoir.

On développe alors de plus en plus l'aspect liturgique et théâtral des cultes. Ce gain en apparence et en splendeur extérieures s'acquiert au détriment de la simplicité et de la spiritualité. La séparation entre l'assemblée et les officiants devient inévitable. L'usage universel de la langue latine dans les cultes (et cela jusqu'en 1965) accentuera encore cette séparation.

Catholiques "pratiquants" et "non-pratiquants"

De nos jours, les réformes liturgiques opérées par le dernier concile ont redonné à la messe dominicale un aspect plus vivant et dépouillé. Ces modifications n'ont cependant pas résolu la question de la participation des non-croyants à la célébration de l'Eucharistie.

En effet, l'Église Catholique reconnaît, même si elle ne le proclame pas de manière officielle, qu'elle compte parmi ses fidèles deux types de "chrétiens" : le catholique "pratiquant", et le "non pratiquant". C'est ce qui explique que, lors d'un mariage, un enterrement, une cérémonie officielle ou à l'occasion de grandes fêtes religieuses, le repas du Seigneur est pratiqué en présence de non-croyants.

La messe télévisée

Et que dire de la retransmission télévisée des messes ?

Le Nouveau Testament nous fait bien voir que le repas du Seigneur ne concernait que des convertis, remplis de l'Esprit Saint, et que sa pratique était entourée du plus grand respect.

Avec la messe télévisée, le mémorial de la Pâque du Seigneur est offert en spectacle à tous les hommes, croyants et incroyants, sans distinction.

Le repas du Seigneur est un moment privilégié de communion fraternelle en Christ. Il ne peut être partagé, même en images, avec des non-croyants. Cela ne peut rien leur apporter. La plupart ne peuvent voir dans ces images que des coutumes ou traditions religieuses héritées du Moyen-Age, parce qu'ils s'arrêteront à l'aspect visuel de la cérémonie.

Par contre, bien utilisée, la télévision peut devenir un excellent support pour l'évangélisation des masses ou pour l'enseignement religieux.

La participation au repas du Seigneur dans l'Église primitive

Dans l'Église primitive, le repas du Seigneur était la concrétisation de l'unité du Corps du Christ, donc des croyants avec leur Sauveur :

« Le pain que nous rompons n'est-il pas la communion au corps du Christ ? Puisqu'il y a un seul pain, nous qui sommes plusieurs, nous formons un seul corps ; car nous participons tous à un même pain » (1 Corinthiens 10.16-17).

La communion au corps et au sang du Christ était chargée d'un sens spirituel très profond pour les premiers chrétiens. C'est pour cette raison que les non-croyants ou inconvertis n'étaient pas admis à la table du Seigneur :

« L'homme animal ne reçoit pas les choses de l'Esprit de Dieu, car elles sont une folie pour lui, et il ne peut les connaître, parce que c'est spirituellement qu'on en juge » (1 Corinthiens 2.14).

top Sacramentalisme et sacerdotalisme

top Le sacerdotalisme catholique

L'Église Catholique comprend l'institution du repas du Seigneur comme l'établissement, à travers les apôtres, d'une nouvelle classe sacerdotale :

« L'Eucharistie qu'Il institue à ce moment sera le mémorial de son sacrifice. Jésus inclut les apôtres dans sa propre offrande et leur demande de la perpétuer. Par là, Jésus institue ses apôtres prêtres de l'Alliance Nouvelle » (Catéchisme de l'Église Catholique, art. n° 611).

ou :

« Il institua l'Eucharistie comme mémorial de sa mort et de sa résurrection, et Il ordonna à ses apôtres de le célébrer jusqu'à son retour, les établissant alors prêtres du Nouveau Testament. » (Catéchisme de l'Église Catholique, art. n° 1337).

Ainsi, Jésus aurait institué lors du dernier repas :

Nous voyons ici que sacrement et sacerdoce sont intrinsèquement liés dans le système catholique : l'un ne peut exister sans l'autre, et la vie spirituelle du croyant passe obligatoirement par eux.

Nous voudrions à présent montrer comment, à partir d'un tel principe, on a construit finalement tout un système théologique conduisant inévitablement à faire du prêtre - et du clergé tout entier - des intermédiaires indispensables entre Dieu et les hommes.

Pour commencer, nous nous arrêterons sur la définition même des mots sacrement et sacerdoce.

Sacrement

Le Nouveau Testament n'utilise pas ce mot.

Augustin (IVème siècle) a donné cette définition du mot sacrement : « le signe visible d'une grâce invisible ».

Nous savons que l'Église apostolique ne connaissait que le baptême et le repas du Seigneur comme seuls signes que Jésus ait institués. Au cours du Moyen-Àge, le salut par le sacrement va remplacer le salut par la grâce, au moyen de la foi.

Puis, les conciles de Florence (1439) et de Trente (XVI° siècle) en arrivent à définir 7 sacrements : le baptême, la confirmation, l'eucharistie, la pénitence, l'extrême-onction, la consécration sacerdotale et le mariage.

Les théologiens catholiques voient dans ces sacrements, non seulement des signes, mais des causes qui produisent la grâce par leur propre vertu « ex opere operato », c'est-à-dire par la vertu de la chose faite (concile de Trente).

Ainsi, un petit enfant, lorsqu'il reçoit le sacrement du baptême, est réellement devenu un enfant de Dieu, sans avoir eu à passer par une démarche de conversion :

« Le fruit du baptême ou grâce baptismale est une réalité riche qui comporte : la rémission du péché originel et de tous les péchés personnels ; la naissance à la vie nouvelle par laquelle l'homme devient fils adoptif du Père, membre du Christ, temple du Saint-Esprit ; par le fait même, le baptisé est incorporé à l'Église, Corps du Christ, et rendu participant du sacerdoce du Christ. » (Catéchisme de l'Église Catholique, art. n°1279).

Prêtre

Le Nouveau Testament n'utilise ce mot que dans quelques cas bien précis :

Le Nouveau Testament ne fait donc point apparaître la fameuse distinction que l'on trouve dans l'Église Catholique entre le clergé et les laïcs. Les croyants y sont appelés aussi bien : disciples de Jésus, saints, frères, bien-aimés de Dieu, chrétiens...

L'épître aux Hébreux nous rappelle pourquoi il ne peut y avoir de prêtre dans la Nouvelle Alliance :

« Mais lui (Jésus), parce qu'il demeure éternellement, possède un sacerdoce qui n'est pas transmissible. C'est aussi pour cela qu'il peut sauver parfaitement ceux qui s'approchent de Dieu par lui, étant toujours vivant pour intercéder en leur faveur. » (Hébreux 7.24-25).

Tous les chrétiens servent Dieu et sont d'actifs témoins du Seigneur, ainsi que le montre le livre des Actes. Certains reçoivent des ministères particuliers :

Le ministère de prêtre n'apparaît donc pas ici. Dans les églises fondées par les apôtres, ce sont les anciens qui sont chargés de diriger la communauté. Ils portaient différents noms plus ou moins équivalents. Les auteurs du Nouveau Testament utilisent indifféremment les termes pasteur, ancien et évêque pour désigner les personnes exerçant une responsabilité collégiale dans la direction de l'église locale.

Il est intéressant de noter que, contrairement à ce qu'exige l'Église Catholique de son clergé, on ne parle pas de célibat dans le Nouveau Testament :

« Il faut donc que l'évêque soit irréprochable, mari d'une seule femme, sobre, modéré, réglé dans sa conduite, hospitalier, propre à l'enseignement » (1 Timothée 3.2).

Dans le chapitre suivant de la même épître, l'apôtre Paul prophétise ainsi sur cette déviation :

« Mais l'Esprit dit expressément que, dans les derniers temps, quelques-uns abandonneront la foi, pour s'attacher à des esprits séducteurs et à des doctrines de démons, par l'hypocrisie de faux docteurs portant la marque de la flétrissure dans leur propre conscience, prescrivant de ne pas se marier... » (1 Timothée 4.1-3).

Les notions de sacrement et de sacerdoce sont donc absentes des écrits du Nouveau Testament et de la vie de l'Église primitive. Malgré cela, au cours du Moyen-Âge, on verra se mettre en place toute une théologie sacramentaliste, aboutissant finalement au système catholique actuel dans lequel la vie du fidèle, de la naissance à la mort, passe entièrement sous le contrôle du clergé.

Aux sacrements, on a ajouté aussi un certain nombre de croyances : existence d'un purgatoire, possibilité de passer par la Vierge et les Saints pour adresser une requête à Dieu dans la prière, utilisation d'objets de culte divers et vénération des reliques.

Rien de tout cela n'étant enseigné dans les Ecritures, c'est au nom de sa propre autorité que le Magistère de l'Église Catholique impose ces croyances aux fidèles, leur demandant de s'y soumettre comme ils le feraient pour la Parole de Dieu.

« Lorsque, par son Magistère suprême, l'Église propose quelque chose à croire comme étant révélé par Dieu et comme enseignement de Christ, il faut adhérer dans l'obéissance de la foi à de telles définitions. Cette infaillibilité s'étend aussi loin que le dépôt lui-même de la Révélation divine. » (Catéchisme de l'Église Catholique, art. n° 891).

top Quelques sacrements

Le sacrement du baptême

Le baptême des petits enfants, ou : Le faux départ

En supprimant la rencontre d'amour initiale avec Dieu que procurent la découverte de Jésus Sauveur, la repentance, la conversion et le don de sa vie à Dieu, on supprime la vie dans l'Esprit Saint promise à tous ceux qui croiraient en Jésus :

« Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi et qu'il boive. Celui qui croit en moi, des fleuves d'eau vive couleront de son sein, comme dit l'Ecriture. Il dit cela de l'Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui » (Jean 7.38-39).

L'Église Catholique enseigne que par la vertu du rite sacramentel, « le baptême constitue la naissance à la vie nouvelle dans le Christ » (Catéchisme de l'Église Catholique, art. n°1277).

Or, nous savons que dans le Nouveau Testament, par contre, la foi précède toujours le baptême : « Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé » (Marc 16.16).

C'est pour cela que Tertullien disait, au début du III° siècle : « entrés dans l'eau, nous professons la foi chrétienne » (De Spectaculis IV) et « le baptême est la consécration de la foi, qui commence par le repentir. C'est pourquoi nous ne sommes pas baptisés pour cesser de pécher, mais parce que nous avons déjà cessé, ayant été purifiés dans le cœur » (De Penitentiae VI).

Conséquences du baptême des enfants :

Le sacrement de l'Eucharistie

Il est celui qui contrôle ou canalise le plus l'œuvre de Dieu pour l'homme. C'est principalement sur ce sacrement et le dogme de la Transsubstantiation dont il est inséparable que s'est construite la catégorie supérieure de chrétiens représentée par le clergé.

La notion de "pouvoir" du prêtre et sa validation par l'Église Catholique est très importante. Ce sacrement retire au christianisme toute la force spirituelle de l'adoration en esprit et en vérité. Pour le catholique, au moment où il mange l'hostie, Jésus devient réellement présent dans son corps. De même, en contemplant l'hostie exposée dans l'ostensoir, il adore Jésus réellement présent. La rencontre avec Jésus-hostie devient ainsi le temps fort de la vie du croyant.

Le sacrement de la Confirmation

Le Nouveau Testament nous fait voir que l'Église primitive ne connaissait que le baptême et le repas du Seigneur comme signes que les apôtres pratiquaient par obéissance à Jésus. La création de ce nouveau signe, le sacrement de confirmation, est la conséquence logique de la pratique du baptême des enfants.

Selon Jésus, la venue du Saint-Esprit se fait au moment de la nouvelle naissance. Dans le système catholique, en l'absence d'une véritable conversion comme entrée dans la vie avec Dieu, ce sera l'évêque, un homme, qui à un moment donné, dans un lieu donné, fera venir l'Esprit Saint sur le confirmand. Le rite de ce sacrement comprend l'imposition des mains et l'onction du saint chrême sur le front. Cependant les Ecritures disent bien :

« Mais à tous ceux qui l'ont reçue (la Parole, c'est-à-dire Jésus), à ceux qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, lesquels sont nés,
non du sang,
ni de la volonté de la chair,
ni de la volonté de l'homme,
mais de Dieu. » (Jean 1.12).

Ce qui signifie bien que ce n'est pas

que l'on devient enfant de Dieu.

Jésus n'a-t-il pas dit à Nicodème, à propos de la nouvelle naissance :

« Le vent souffle où il veut, et tu en entends le bruit ; mais tu ne sais d'où il vient, ni où il va. Il en est ainsi de tout homme qui est né de l'Esprit. » (Jean 3.8).

Et nous devons nous en réjouir, car si cela dépendait d'un homme ou d'un rite de consécration que nous recevions l'Esprit Saint, nous ne serions jamais sûrs de ce que nous aurions reçu.

Le sacrement de Pénitence et de Réconciliation

« Seuls les prêtres qui ont reçu de l'autorité de l'Église la faculté d'absoudre peuvent pardonner les péchés au nom du Christ » (Catéchisme de l'Église Catholique, art. n°1495).

La confession auriculaire telle qu'elle était conçue pendant tout le Moyen-Âge et jusqu'au dernier concile Vatican II était une des institutions sacramentelles qui marquait le mieux la dépendance du laïque à l'égard du clergé.

Bien que ses origines semblent très anciennes, c'est seulement en 1215, lors du IV° concile de Latran, qu'elle fut rendue obligatoire (au moins une fois par an) à tous les catholiques.

Origène (vers 250) aurait fait mention de la confession privée. Il est cependant intéressant de relire cette déclaration de Jean Chrysostome (V° siècle) : « Je ne te dis pas de confesser tes fautes à celui qui n'est qu'un serviteur comme toi... Ne dis donc pas tes fautes, même à un ami, confesse-les à Dieu qui seul pénètre ton cœur et le sonde. Que ce jugement se fasse sans témoins, qu'il n'y ait que Dieu seul qui voie ta confession. »

La confession dans le Nouveau Testament

L'épître de Jacques invite les chrétiens à se confesser mutuellement leurs fautes dans le cas de maladies :

« Confessez donc vos péchés les uns aux autres, et priez les uns pour les autres, afin que vous soyez guéris. » (Jacques 5.16).

Il est bon ici de noter le contexte (la maladie) et la réciprocité de l'acte (les uns aux autres). Utiliser ce verset de Jacques pour justifier le sacrement de pénitence impliquerait donc que le prêtre, après avoir entendu les péchés du laïc, confesse à son tour ses propres péchés à son interlocuteur.

Dans sa première lettre, l'apôtre Jean rappelle qu'un chrétien doit marcher dans la lumière pour vivre en communion avec Dieu. Et s'il lui arrive de tomber en chemin, il peut toujours compter sur la miséricorde de Dieu :

« Si nous confessons nos péchés, Il est fidèle et juste pour nous pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité. » (1 Jean 1.9).

Le pardon de Dieu ne dépend donc nullement d'un rite sacramentel.

top Quelques croyances

Le Purgatoire

De son vivant, le fidèle catholique prie pour les morts et "fait dire des messes" pour le repos de l'âme des défunts de sa connaissance. Nous l'avons montré ci-dessus, l'invention du Purgatoire jette une ombre sur la lumière radieuse du Salut apporté par Jésus. Cette croyance non biblique contribue de plus à fausser la compréhension de l'œuvre de Dieu pour l'homme. Les apôtres nous ont transmis la parole de Jésus sans ambiguïté :

« Et voici ce témoignage, c'est que Dieu nous a donné la vie éternelle, et que cette vie est dans son Fils. Celui qui a le Fils a la vie ; celui qui n'a pas le Fils de Dieu n'a pas la vie. Je vous ai écrit ces choses afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui croyez au nom du Fils de Dieu. » (1 Jean 5.11-13).

Que l'on comprenne bien que ce qui est contesté ici n'est pas le fait de donner de l'argent à un serviteur de Dieu, mais la manière et les circonstances pour lesquelles ce geste est accompli. Et relisons cette belle parole de la Bible :

« Et j'entendis du ciel une voix qui disait : Heureux dès à présent les morts qui meurent dans le Seigneur ! Oui, dit l'Esprit, afin qu'ils se reposent de leurs travaux, car leurs ?uvres les suivent. » (Apocalypse 14.13).

Les cultes à la Vierge et aux Saints

Ces cultes ne reposent sur aucun fondement biblique. Au contraire ! Bien nombreuses sont les mises en garde divines telles celle-ci :

« Vous ne ferez point d'idoles, vous ne vous élèverez ni image taillée ni statue, et vous ne placerez dans votre pays aucune pierre ornée de figures, pour vous prosterner devant elles ; car je suis l'Eternel, votre Dieu » (Lévitique 26.1).

Au début du IV° siècle, certains évêques introduisaient des images dans les églises. La pratique fut condamnée par Augustin et le concile d'Elvire (305). Mais le deuxième concile de Nicée (787) l'a permise, malgré l'opposition de nombreux évêques. La Vierge, les Saints et les Anges deviennent peu à peu des intermédiaires entre Dieu et les hommes. On dresse des autels en leur honneur. Au VII° siècle, l'empereur Phocas transforme le panthéon romain en église dédiée à Marie et à tous les saints, où se trouvaient 14 autels.

Statues, objets de culte, monuments, édifices religieux, lieux de pèlerinage sont suffisamment répandus en France et dans le monde pour démontrer l'importance que l'on continue d'attribuer à ces formes de culte.

À travers ces traditions, l'Église Catholique détourne de Dieu non seulement les prières mais aussi le cœur de ses fidèles. Privés de la vie dans l'Esprit-Saint, les fidèles catholiques se tournent dans leurs prières vers la Vierge Marie et les Saints, dont on a fait des êtres supérieurs, intermédiaires entre l'homme et Dieu, pouvant intercéder en leur faveur.

« Tu adoreras le Seigneur ton Dieu et tu le serviras Lui seul » (Matthieu 4.10).

L'histoire du peuple d'Israël dans l'Ancien Testament nous fait voir combien il est difficile pour l'homme de rester fidèle au seul Dieu, Créateur de l'univers et de tous les êtres qui l'habitent.

En dépit des nombreuses manifestations de puissance, d'amour et de fidélité de l'Eternel envers son peuple, le peuple élu retourne sans cesse vers l'idolâtrie, les dieux étrangers. Et cela, même dans les moments où Dieu s'est montré le plus proche. Ainsi le roi Salomon, au soir de sa vie, après avoir été comblé par Dieu de richesses, de puissance et de bonheur, se tourna lui-même vers des dieux païens :

« À l'époque de la vieillesse de Salomon, ses femmes inclinèrent son cœur vers d'autres dieux ; et son cœur ne fut point tout entier à l'Eternel, son Dieu, comme l'avait été le cœur de David, son père. Salomon alla après Astarté, divinité des Sidoniens, et après Milcom, l'abomination des Ammonites. Et Salomon fit ce qui est mal aux yeux de l'Eternel, et il ne suivit point pleinement l'Eternel, comme David son père » (1 Rois 11.4-6).

Nous lisons ici que le cœur de Salomon n'était plus « tout entier à l'Eternel ». De la même façon, les cultes à la Vierge et aux Saints ne conduisirent-ils pas les catholiques à partager leur cœur entre leur Dieu rédempteur et des demi-divinités auxquelles ils attribuent un pouvoir d'intercession ?

Peut-on dire qu'avec l'usage des images et objets religieux liés à ces cultes, on suit pleinement la voie du Seigneur ?

Et que penser de tous les excès et superstitions auxquels ont conduit ces pratiques illégitimes ?

Culte des saints : le contre-témoignage des Ecritures.

« Lorsque Pierre entra, Corneille, qui était allé au-devant de lui, tomba à ses pieds et se prosterna. Mais Pierre le releva, en disant : Lève-toi ; moi aussi, je suis un homme. » (Actes 10.25-26).

Plusieurs passages du Nouveau Testament permettent de nous faire une idée précise de ce que pensaient les apôtres de leur propre "sainteté".

Par exemple, dans le début du livre des Actes, aussitôt après qu'il vient de guérir un homme boiteux de naissance, Pierre met le peuple en garde en ce qui concerne ses propres mérites :

« Hommes Israélites, pourquoi vous étonnez-vous de cela ? Pourquoi avez-vous les regards sur nous, comme si c'était par notre propre puissance ou par notre piété que nous eussions fait marcher cet homme ?... C'est par la foi en son nom (le nom de Jésus) que son nom a raffermi celui que vous voyez et connaissez ; c'est la foi en lui qui a donné à cet homme cette entière guérison, en présence de vous tous. » (Actes 3.12-16).

De passage à Lystre, Paul guérit, lui aussi, un boiteux de naissance. Voici quelle fut la réaction de la foule :

« A la vue de ce que Paul avait fait, la foule éleva la voix, et dit en langue lycaonienne : les dieux sous une forme humaine sont descendus vers nous. Ils appelaient Barnabas Jupiter, et Paul Mercure, parce que c'était lui qui portait la parole. Le prêtre de Jupiter, dont le temple était à l'entrée de la ville, amena des taureaux avec des bandelettes vers les portes, et voulait, de même que la foule, offrir un sacrifice. Les apôtres Barnabas et Paul, ayant appris cela, déchirèrent leurs vêtements, et se précipitèrent au milieu de la foule, en s'écriant  O hommes, pourquoi agissez-vous de la sorte ? Nous aussi, nous sommes des hommes de la même nature que vous... » (Actes 14.11-15).

À plus forte raison, maintenant qu'ils sont morts et ne peuvent plus rien nous dire, respectons donc la parole et la volonté de ces hommes qui furent envoyés par Jésus pour prêcher la Bonne Nouvelle.

Dieu nous met aussi en garde contre le culte des anges. Lorsque, dans le livre de l'Apocalypse, nous voyons l'apôtre Jean tomber aux pieds de l'ange pour l'adorer, celui-ci lui dit :

« Garde-toi de le faire ! Je suis ton compagnon de service, et celui de tes frères qui ont le témoignage de Jésus. Adore Dieu. » (Apocalypse 19.10).

Culte des images

« Pourquoi transgressez-vous le commandement de Dieu au profit de votre tradition ? » (Matthieu 15.3).

Voici ce qu'a dit un jour Jésus aux pharisiens et aux scribes.

N'est-ce pas ce que fait l'Église Catholique en pratiquant le culte des images ? En effet Dieu a dit :

« Tu ne feras point d'image taillée » et « Tu ne te prosterneras point devant elles » (Exode 20.4-5).

Mais l'Église Catholique dit :

« Le culte chrétien des images n'est pas contraire au premier commandement qui proscrit les idoles... L'honneur rendu aux saintes images est une vénération respectueuse, non une adoration qui ne convient qu'à Dieu seul » (Catéchisme de l'Église Catholique, art. n° 2132).

« Hypocrites, Esaïe a bien prophétisé sur vous, quand il a dit : ce peuple m'honore des lèvres, mais son cœur est éloigné de moi. C'est en vain qu'ils m'honorent, en enseignant des préceptes qui sont des commandements d'hommes. » (Matthieu 15.7-9).

Ce qui est grave ici, ce n'est pas seulement le fait que l'Église Catholique ait contourné habilement le commandement de Dieu en jouant sur les mots pour dire : « on n'adore pas les images, on les vénère seulement ». Mais c'est que, en plus de ce contournement de la loi de Dieu, elle a purement et simplement retiré de la liste des commandements donnés à Moïse l'interdiction de se prosterner devant des images (en Exode 20.4-5).

En voici pour preuve la liste intégrale des commandements donnés aux fidèles catholiques :

  1. Tu adoreras Dieu seul et tu l'aimeras plus que tout.
  2. Tu ne prononceras le nom de Dieu qu'avec respect.
  3. Tu sanctifieras le jour du Seigneur.
  4. Tu honoreras ton père et ta mère.
  5. Tu ne tueras pas.
  6. Tu ne feras pas d'impureté.
  7. Tu ne voleras pas.
  8. Tu ne mentiras pas.
  9. Tu n'auras pas de désir impur volontaire.
  10. Tu ne désireras pas injustement le bien des autres.

(cf. Exode 20.1-17).

« Alors ses disciples s'approchèrent, et lui dirent : Sais-tu que les pharisiens ont été scandalisés des paroles qu'ils ont entendues ? Il répondit : Toute plante que n'a pas plantée mon Père céleste sera déracinée. Laissez-les : ce sont des aveugles qui conduisent des aveugles ; si un aveugle conduit un aveugle, ils tomberont tous deux dans une fosse. » (Matthieu 15.12-14).

Pourquoi Jésus a-t-il traité si durement les scribes et les pharisiens ? Parce qu'ils imposaient au peuple une masse de préceptes tirés de la tradition et ne figurant pas dans la Loi de Moïse.

Les théologiens de l'Église Catholique ne leur ressemblent-ils pas, eux qui ont ajouté à l'annonce de la Bonne Nouvelle leurs dogmes et leurs traditions ? Puisque Jésus a tellement insisté pour que l'on reste fidèle à sa Parole de vérité, pourquoi ne pas s'en tenir strictement à elle, comme les apôtres l'ont fait, et comme ils l'avaient eux-mêmes exigé ?

top La bonne nouvelle annoncée par les apôtres

top L'envoi en mission

« Puis il leur dit : C'est là ce que je vous disais lorsque j'étais encore avec vous, qu'il fallait que s'accomplît tout ce qui est écrit de moi dans la loi de Moïse, dans les prophètes, et dans les psaumes. Alors il leur ouvrit l'esprit, afin qu'ils comprissent les Écritures. Et il leur dit : Ainsi il est écrit que le Christ souffrirait, et qu'il ressusciterait des morts le troisième jour, et que la repentance et le pardon des péchés seraient prêchés en son nom à toutes les nations, à commencer par Jérusalem. Vous êtes témoins de ces choses. »

(Luc 24.44-48)

« Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde. »

(Matthieu 28.19-20)

« Puis il leur dit : Allez par tout le monde, et prêchez la bonne nouvelle à toute la création. Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera condamné. »

(Marc 16.15-16)

« Jésus leur dit de nouveau : la paix soit avec vous ! Comme le Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie. »

(Jean 20.21)

« Vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie, et jusqu'aux extrémités de la terre. »

(Actes 1.8)

Nous trouvons dans ces quelques versets l'essentiel de la mission confiée par Jésus à ses apôtres :

top Comment les apôtres ont-ils annoncé la Bonne Nouvelle ? Qu'ont-ils prêché exactement ?

Il est à la fois important et intéressant de relire les Actes des apôtres en se posant ces deux questions.

Commençons par rechercher ce qui s'est passé le jour de la Pentecôte. Ce jour-là (Actes 2), Dieu a revêtu les apôtres de la puissance de l'Esprit Saint promis par Jésus. Sans attendre, obéissant à l'ordre de leur Maître, ils partent en mission. Ils sont à Jérusalem ; Pierre se présente avec les onze pour parler à la foule assemblée devant leur maison. Ce qu'ils annoncent ce jour-là, c'est ce que l'Église (de Jésus-Christ) a continué de transmettre et doit toujours annoncer de nos jours.

Le premier discours de Pierre

Pierre explique à la foule assemblée que ce qui se passe ce jour-là à Jérusalem est le commencement de la réalisation d'une promesse que Dieu avait faite par la bouche du prophète Joël :

« dans les derniers jours, dit Dieu, je répandrai de mon Esprit sur toute chair » (Actes 2.17).

Puis Pierre rappelle la venue de « Jésus de Nazareth », « les miracles, les prodiges et les signes » que Dieu a opérés par Lui (2.22). Pierre déclare ensuite que Jésus a été crucifié selon le plan de Dieu (2.23) et que Dieu L'a ressuscité et glorifié, prouvant ainsi Sa divinité et confirmant Son autorité (2.24-36). De tout cela, Pierre et les apôtres sont les témoins (2.32).

Le livre des Actes rapporte qu'après avoir écouté Pierre, les auditeurs « eurent le cœur vivement touché » (2.37a). Ils demandent alors aux apôtres : « Hommes frères, que ferons-nous ? » (2.37).

La réponse fut simple et précise. Pierre leur dit :

« Repentez-vous,
et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés,
et vous recevrez le don du Saint Esprit » (Actes 2.38).

Et Pierre ajouta :

« La promesse est pour vous, pour vos enfants, et pour tous ceux qui sont au loin, en aussi grand nombre que le Seigneur notre Dieu les appellera » (2.39).

Enfin, ce premier discours d'évangélisation se termine par une mise en garde :

« sauvez-vous de cette génération perverse » (2.40).

Du verset 2.38 cité ci-dessus, on peut faire ressortir un enseignement très clair, et qui ne peut être en aucun cas modifié : la conversion, acte réfléchi, précède bien le baptême, et Dieu scelle du Saint-Esprit le pécheur qui s'attache à Jésus, son Sauveur.

« En lui vous aussi, après avoir entendu la parole de la vérité, l'Évangile de votre salut, en lui vous avez cru et vous avez été scellés du Saint Esprit qui avait été promis, lequel est un gage de notre héritage, pour la rédemption de ceux que Dieu s'est acquis, à la louange de sa gloire. » (Ephésiens 1.13-14).

N'oublions pas que les gens qui se sont convertis à l'époque des Actes n'avaient pas en face d'eux des Églises organisées comme maintenant. Leur choix ne pouvait donc être conçu comme un ralliement à un groupement humain, plus ou moins officiel, dans la société. En fait, ce choix reposait sur la découverte de la personne vivante de Jésus-Christ qu'ils reconnaissaient pour leur Sauveur, et auquel ils désiraient s'attacher.

« Il n'y a de salut en aucun autre (Jésus), car il n'y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés » (Actes 4.12).

Il est important de se rendre compte aujourd'hui qu'on n'est pas obligatoirement sauvé parce qu'on appartient à une Église chrétienne, pas plus qu'on ne pourrait l'être si on décidait, à un moment donné de sa vie, de se rattacher à une quelconque Église, officielle ou non.

La certitude de notre salut, c'est Jésus-Christ seulement qui peut la mettre dans notre cœur, au moment de notre conversion.

Beaucoup trop de gens, de nos jours, fondent leur foi sur l'importance numérique de leur Église, ou sur la certitude que celle-ci est la seule vraie ou authentique.

En fait, la plupart n'ont jamais entendu parler de la repentance et ne savent rien de la vie dans l'Esprit-Saint.

top La repentance

Nous venons de voir que, dès son premier discours, l'apôtre Pierre lance un appel à la repentance (Actes 2.38). Cet appel à la repentance retentit à bien d'autres moments dans le livre des Actes. En voici quelques exemples :

« Repentez-vous donc et convertissez-vous, pour que vos péchés soient effacés »

(Actes 3.19).

« Dieu l'a élevé (Jésus) par sa droite comme Prince et Sauveur, pour donner à Israël la repentance et le pardon des péchés »

(Actes 5.31).

« Tous les prophètes rendent de lui le témoignage que quiconque croit en lui reçoit par son nom le pardon des péchés »

(Actes 10.43).

« Dieu a donc accordé la repentance aussi aux païens, afin qu'ils aient la vie »

(Actes 11.18).

« Sachez donc, hommes frères, que c'est par lui que le pardon des péchés vous est annoncé »

(Actes 13.38).

« Dieu, sans tenir compte des temps d'ignorance, annonce maintenant à tous les hommes, en tous lieux, qu'ils aient à se repentir »

(Actes 17.30).

« Vous savez que je n'ai rien caché de ce qui vous était utile, et que je n'ai pas craint de vous prêcher et de vous enseigner publiquement et dans les maisons, annonçant aux Juifs et aux Grecs (c'est-à-dire au peuple de Dieu comme au monde païen) la repentance envers Dieu et la foi en notre Seigneur Jésus-Christ »

(Actes 20.20-21).

« À ceux de Damas d'abord, puis à Jérusalem, dans toute la Judée, et chez les païens, j'ai prêché la repentance et la conversion à Dieu, avec la pratique d'œuvres dignes de la repentance »

(Actes 26.20).

Le point de départ de toute évangélisation est donc bien la repentance. Jésus-Christ lui-même, dès son entrée sur la scène du ministère, a prêché « l'Evangile de Dieu » (Marc 1.14), disant : « le temps est accompli, et le royaume de Dieu est proche. Repentez-vous, et croyez à la bonne nouvelle » (Marc 1.15).

Et Jean-Baptiste, le dernier des prophètes de l'Ancienne Alliance a précédé le Messie en criant : « Repentez-vous, car le royaume de Dieu est proche » (Matthieu 3.2).

La repentance n'est pas exigée pour quelques péchés seulement, ou dans un domaine uniquement : il faut une repentance de toute la vie et pour toute la vie. C'est une révolution complète dans tout ce qu'on est et tout ce qu'on a fait. Face à la perfection et à la justice de Dieu, l'homme qui se repent se détourne résolument du péché pour se tourner vers son Créateur, dans une foi profonde en son pardon. La suffisance et l'orgueil, propres au cœur de l'homme, font alors place à une nouvelle attitude toute d'obéissance, de service et d'adoration envers Dieu seul.

Pour celui qui se repent, c'est une nouvelle vie qui commence, une naissance d'en-haut, un don de Dieu, ainsi que l'a prophétisé Ezéchiel :

« Je vous donnerai un cœur nouveau, et je mettrai en vous un esprit nouveau ; j'ôterai de votre corps le cœur de pierre, et je vous donnerai un cœur de chair. Je mettrai mon Esprit en vous, et je ferai que vous suiviez mes ordonnances, et que vous observiez et pratiquiez mes lois. » (Ezéchiel 36.26-27).

Pourquoi l'annonce de la bonne nouvelle commence-t-elle par un appel à la repentance ?

Parce que l'homme doit prendre conscience qu'il est de nature pécheresse, qu'il a perdu sa communion avec Dieu et que tous les efforts qu'il pourrait faire pour abolir cette séparation par lui-même sont voués à l'échec.

Comment en effet un homme pourrait-il recevoir le pardon de Dieu s'il n'est pas conscient de son état de péché et de perdition ?

Dieu ne peut pas sauver quelqu'un qui ne se tourne pas vers Lui pour implorer son pardon au nom de Jésus-Christ. Dieu ne peut pas le sauver contre sa volonté.

top La nouvelle naissance

« Jésus lui répondit : En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu. Nicodème lui dit : Comment un homme peut-il naître quand il est vieux ? Peut-il rentrer dans le sein de sa mère et naître ? Jésus répondit : En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît d'eau et d'Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l'Esprit est Esprit. Ne t'étonne pas que je t'aie dit : Il faut que vous naissiez de nouveau. Le vent souffle où il veut, et tu en entends le bruit ; mais tu ne sais d'où il vient, ni où il va. Il en est ainsi de tout homme qui est né de l'Esprit. » (Jean 3.3-8).

Recevoir Jésus

« Voici, je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte, j'entrerai chez lui, je souperai avec lui, et lui avec moi. » (Apocalypse 3.20).

Dieu ne force pas la porte pour venir habiter en nous. La part de l'homme, c'est d'ouvrir la porte à Jésus pour le recevoir comme son Sauveur.

Cette belle image de la porte à ouvrir que Jésus nous donne dans le livre de l'Apocalypse nous rappelle deux choses :

Découvrir la grandeur de l'amour de Dieu pour l'homme (« Dieu a tant aimé ») c'est être touché dans le fond de son cœur. On se trouve soudain placé sur le chemin de la repentance et de la conversion. On prend conscience de sa nature pécheresse, de sa suffisance, de son égoïsme, de son ingratitude envers le Dieu d'amour. On commence à s'intéresser à Jésus mort pour nous, on l'aime et on désire s'attacher de toutes nos forces à sa Personne et à sa Parole :

« Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole, et mon Père l'aimera : nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui » (Jean 14.23).

Dieu ne veut pas que nous restions passifs face au Salut qu'il nous propose, Il désire que nous allions à sa rencontre, que nous Le cherchions de tout notre cœur :

« Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu » (Matthieu 6.33).

Oui, nous devons tendre de toutes nos forces vers notre Créateur :

« Demandez, et l'on vous donnera ; cherchez, et vous trouverez ; frappez et l'on vous ouvrira. Car quiconque demande reçoit, celui qui cherche trouve, et l'on ouvre à celui qui frappe. Quel est parmi vous le père qui donnera une pierre à son fils, s'il lui demande du pain ? Ou, s'il demande un poisson, lui donnera-t-il un serpent au lieu d'un poisson ? Ou, s'il demande un œuf, lui donnera-t-il un scorpion ? Si donc, méchants comme vous l'êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison le Père céleste donnera-t-il le Saint-Esprit à ceux qui le lui demandent » (Luc 11.9-13).

En résumé, la part de l'homme, c'est de :

Remarquons la bonté de Dieu dans son plan :

« Dieu en effet n'a pas envoyé son Fils dans le monde pour qu'il juge le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui » (Jean 3.17).

Et sa grande fidélité :

« Le Seigneur ne tarde pas dans l'accomplissement de la promesse, comme quelques-uns le croient ; mais il use de patience envers vous, ne voulant pas qu'aucun périsse, mais que tous arrivent à la repentance » (2 Pierre 3.9).

Et enfin, n'oublions jamais que la part de l'homme pour naître de nouveau, pour recevoir Jésus, c'est de venir à Dieu avec un cœur simple, confiant, certain de rencontrer l'Amour, un cœur d'enfant :

« Je vous le dis en vérité, si vous ne vous convertissez et si vous ne devenez comme les petits enfants, vous n'entrerez pas dans le royaume des cieux » (Matthieu 18.2).

« Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et de ce que tu les as révélés aux enfants. Oui, Père, je te loue de ce que tu l'as voulu ainsi » (Matthieu 11.25-26).

« Ceux qui reçurent de bon cœur la parole furent baptisés. » (Actes 2.41).

Bernard PRUNNEAUX


top Annexe : Historique du baptême

L'Église Catholique a souvent invoqué la pratique très ancienne du baptême des enfants comme preuve de son authenticité, ou, tout au moins, comme confirmation de son bien-fondé.

Un bref rappel historique permettra de mieux situer les principales étapes de la constitution des églises de multitude et de la pratique du baptême des petits enfants.

On le voit, à cette époque, il n'est plus question de conversion, et les empereurs ont de plus en plus regard et pouvoir de décision sur l'Église. En fait, en imposant à tout le peuple la norme de la "chrétienté", les empereurs cherchaient principalement à renforcer l'unité de leur empire et leur propre autorité.

Il y eut cependant des réactions. Des croyants fidèles à la Parole continuèrent à voir l'Église comme un « petit troupeau » (Luc 12.32) entouré par la masse des "christianisés" mais irrégénérés.

Ces croyants voulaient l'Église indépendante de l'Etat et fondée sur une foi personnelle exprimée dans le baptême des croyants. Leur souci de vérité leur valut d'être considérés comme des "schismatiques". Beaucoup durent vivre cachés et connurent des persécutions.

« Priscillens, Pauliciens, Bogomiles, Culdées, Pétrobusiens, Patarênes, Vaudois, Beghards, Lollards, et combien d'autres furent également persécutés, pourchassés et exécutés par milliers par une organisation monopolisant le terme usurpé d'église. Pourquoi ? Parce qu'ils avaient commis le crime de vouloir suivre l'enseignement des apôtres tel qu'il nous est transmis dans le Nouveau Testament ». (A. Kuen, "Je bâtirai mon Eglise", p.205-206).

Pendant tout le Moyen-Âge, ce fut l'Église des papes qui domina le monde. Le peuple vivait dans l'ignorance de la Bible. L'usage de la langue latine obscurcissait la compréhension des offices religieux. Les responsables de l'Église officielle s'étaient eux-mêmes écartés de la Parole de Dieu, et beaucoup vivaient comme de grands dignitaires.

C'est dans ce contexte décadent qu'éclata, au XVI° siècle, la Réforme protestante. Luther, Calvin et Zwingli, et bien d'autres réformateurs, réussirent à ramener de nombreuses contrées d'Europe à l'obéissance de la Parole de Dieu. La Bible commence alors à être traduite et diffusée dans différentes langues. Ce retour aux sources de l'Evangile conduisit inévitablement à reconsidérer la pratique du baptême des enfants. Les anabaptistes franchiront ce dernier pas en opérant une réforme radicale : la restauration du baptême des croyants, et une séparation claire entre l'Église et l'Etat. De nombreux mouvements suivront : Mennonite, Baptiste, Quaker..., réveils Morave, Piétiste, Méthodiste...

Actuellement, toutes les églises évangéliques affirment leur volonté d'être fidèles à l'enseignement de Jésus-Christ et des apôtres en pratiquant le baptême des croyants. L'Église Catholique, quant à elle, n'a pas jugé nécessaire, lors du dernier concile Vatican II, de remettre en question sa pratique séculaire du baptême des enfants.