Annexe 1 : la dévotion mariale après Vatican II


Depuis le concile Vatican II, lorsqu'on cherche à excuser l'idolâtrie mariale dans les milieux catholiques, il est courant d'entendre dire : « On ne prie pas Marie ; on prie par Marie ».

Cette manière de s'exprimer reflète bien toute l'ambiguïté et la subtilité de la position prise par l'autorité catholique dans ce domaine au concile : on a tenté de passer de la théologie d'une "Marie-reine" (aboutissement de nombreux siècles de traditions humaines), à la théologie d'une "Marie-servante" (retour aux sources scripturaires), mais sans vouloir, pour cela, se repentir des erreurs doctrinales, ni chercher à faire disparaître l'idolâtrie.

Après Vatican II, en 1968, le pape Paul VI a proclamé Marie "Mère de l'Église", ce à quoi Jean Paul II a surenchéri, en 1979, par son célèbre "Tout par Marie". Dans son encyclique "Redemptoris Mater", ce dernier a défini le rôle médiateur de la Vierge comme une "médiation maternelle". Cette médiation est présentée comme "participée" et "subordonnée" à celle du Christ, une médiation qui s'exercerait dans l'intercession.

De toute cette terminologie habilement nuancée, et du manque de prise de position claire de la part de la hiérarchie ecclésiastique, résulte une situation difficile à vivre pour les fidèles : d'un côté, on voit se maintenir une dévotion mariale d'un caractère assez modéré, d'un autre côté, on ressent une forte nostalgie de la piété traditionnelle que l'on ne peut pas se résigner à abandonner (la fréquentation des pélerinages dédiés à Marie reste stationnaire, quand elle n'augmente pas, même après Vatican II).

Il n'est pas question, dans nos propos, de porter un regard de jugement sur cette ferveur populaire. Tous ceux qui prient Marie - ou "par" Marie - le font avec beaucoup de sincérité et de conviction ; ils ne cherchent pas à lire la Bible pour vérifier si cela est conforme à l'enseignement de Jésus et des apôtres, ils font simplement confiance à leurs conducteurs.

La responsabilité des docteurs catholiques est tout autre. Tous savent que la dogmatique mariale est en plein désaccord avec la Parole de Dieu. Seuls, un retour à l'obéissance à cette Parole et un authentique esprit de repentance pourraient donc sortir l'Église Catholique de cette situation de désordre. L'honnêteté de cette démarche devrait se concrétiser par le renoncement officiel aux fausses doctrines, le retrait des objets de culte idolâtres et la fermeture des hauts-lieux.

Nous trouvons dans l'Ancien Testament, avec le roi Josias, un bel exemple d'humiliation devant Dieu et de rejet de l'idolâtrie :

« Il fit ce qui est droit aux yeux de l'Eternel, et il marcha dans les voies de David, son père ; il ne s'en détourna ni à droite ni à gauche. La huitième année de son règne, comme il était encore jeune, il commença à rechercher le Dieu de David, son père ; et la douzième année, il commença à purifier Judas et Jérusalem des hauts lieux, des idoles, des images taillées et des images en fonte. » (2 Chroniques 34:2-3)