Parler des miracles de l'Église Catholique conduit nécessairement à évoquer ceux qui en sont à l'origine : les saints et les saintes reconnus par Rome.
Qui sont les saints, selon l'Église Catholique et selon la Bible ? Pour quelles raisons les catholiques les vénèrent-ils et font monter vers eux des prières d'intercession ? Quel rôle leur attribue-t-on (ainsi qu'à la Vierge) aux côtés de notre Seigneur Jésus-Christ ?
Pour obtenir des réponses claires sur ce sujet, nous procéderons à une étude comparée de la Bible (Parole de Dieu) et du Catéchisme de l'Église Catholique (enseignement du Magistère romain), selon qu'il est dit :
« Toute Ecriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l'homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne œvre. » (2 Timothée 3:16).
Le dictionnaire Le Robert donne cette définition au mot Saint :
« Personne qui est, après la mort, l'objet, de la part de l'Église Catholique, d'un culte public et universel (dit culte de dulie), en raison du très haut degré de perfection chrétienne qu'il ou qu'elle a atteint durant sa vie ».
Selon les distinctions de la théologie vaticane, le culte rendu à Dieu est appelé latrie (adoration), aux anges et aux saints, dulie (honneur rendu aux serviteurs), à Marie, hyperdulie (en raison de sa qualité de "Mère de Dieu et de l'Église").
L'Église Catholique "béatifie" (déclare bienheureux) ou "canonise" (proclame saint) certains de ses membres après enquête et procès. Pour la canonisation, il est requis un miracle après la béatification. Les bienheureux ont droit à un culte dans une église particulière ou dans une congrégation religieuse ; les saints sont l'objet d'un culte dans l'Église universelle (la première canonisation date de 933). Le culte des saints s'est particulièrement développé pendant tout le Moyen-Âge avec les pèlerinages, les processions, le culte des reliques, les récits de "miracles", les hagiographies, etc.
Certains de ces cultes sont restés très populaires : par exemple, les miracles obtenus par l'intercession de saint Antoine (de Padoue) pour retrouver les objets égarés, ou la protection miraculeuse sur les routes par le port de médailles à l'effigie de saint Christophe, patron des voyageurs.
Lorsqu'il écrit aux chrétiens de Philippes, l'apôtre s'adresse à eux de la manière suivante :
« Paul et Timothée, serviteurs de Jésus-Christ, à tous les saints qui sont à Philippes, aux évêques et aux diacres... » (Philippiens 1:1).
Qui sont ces saints à qui Paul s'adresse au début de son épître ? Tout simplement les croyants de cette église qui ont été baptisés, parce qu'ils sont sanctifiés en Christ. Dans l'Église primitive, la sainteté n'est donc pas le caractère spécial d'une élite parmi les chrétiens, mais la position commune de tous ceux qui sont nés de nouveau, nés d'En-Haut (cf. Jean 3:7). Si nous lisons les lettres du Nouveau Testament, nous pouvons remarquer que les auteurs emploient indifféremment plusieurs mots pour désigner les chrétiens. Les termes les plus utilisés sont : croyants, disciples, saints, frères, auxquels on peut ajouter les expressions : "bien-aimés de Dieu", "élus de Dieu", "fidèles", "ceux qui ont été appelés"...
Le mot "saint" signifie "pur", "mis à part". Dès l'instant où nous acceptons la grâce de Jésus-Christ, nous appartenons à Dieu : nous sommes donc saints. Mais, bien sûr, beaucoup reste à faire ! Il faut que nous soyons débarrassés des vestiges de notre vieille nature et pourvus des qualités requises pour le service de notre Maître :
« Puisque celui qui vous a appelés est saint, vous aussi soyez saints dans toute votre conduite, selon qu'il est écrit : Vous serez saints, car je suis saint. » (1 Pierre 1:15-16).
Notre position est en Christ et nous devons apprendre à vivre en conséquence. Dieu nous regarde au travers du Seigneur Jésus et déclare que nous sommes parfaits. C'est la nouvelle nature qui est parfaite, et la vieille reste imparfaite. Notre condition ne pourra jamais être parfaite dans ce monde, car notre vieille nature est en nous, et elle est toujours mauvaise. Mais quand le Seigneur reviendra, l'œvre sera achevée, et nous lui serons rendus exactement semblables :
« Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n'a pas encore été manifesté ; mais nous savons que, lorsque cela sera manifesté, nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu'il est. Quiconque a cette espérance en lui se purifie, comme lui-même est pur. » (1 Jean 3:2-3).
« Quiconque croit que Jésus est le Christ est né de Dieu. » (1 Jean 5:1)
« Il n'y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ. » (Romains 8:1)
« Si quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées ; voici, toutes choses sont devenues nouvelles. » (2 Corinthiens 5:17)
« Or, si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers : héritiers de Dieu et cohéritiers de Christ, si toutefois nous souffrons avec lui, afin d'être glorifiés avec lui. » (Romains 8:17)
« Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande. » (Jean 15:14)
« Car celui qui sanctifie (Jésus) et ceux qui sont sanctifiés (les croyants rachetés) sont tous issus d'un seul (Dieu, le Père). C'est pourquoi il (Jésus) n'a pas honte de les appeler frères, lorsqu'il dit : J'annoncerai ton nom à mes frères, je te célébrerai au milieu de l'assemblée. » (Hébreux 2:11-12)
« À celui qui nous aime, qui nous a délivrés de nos péchés par son sang, et qui a fait de nous un royaume, des sacrificateurs pour Dieu son Père, à lui soient la gloire et la puissance aux siècles des siècles ! Amen ! » (Apocalypse 1:5b-6)
« Nous faisons donc les fonctions d'ambassadeurs pour Christ, comme si Dieu exhortait par nous ; nous vous en supplions au nom de Christ : soyez réconciliés avec Dieu ! » (2 Corinthiens 5:20)
Cette énumération n'est pas exhaustive.
« Sanctifie-les par ta vérité : ta parole
est la vérité »
(Jean 17:17)
Pour nous sanctifier, le Saint-Esprit se sert surtout de la Parole de vérité qu'il a inspirée, et de la prière qu'il nous inspire aussi :
« Déjà vous êtes purs à cause de la parole que je vous ai annoncée » (Jean 15:3).
« De même aussi l'Esprit nous aide dans notre faiblesse, car nous ne savons pas ce qu'il convient de demander dans nos prières. Mais l'Esprit lui-même intercède par des soupirs inexprimables ; et celui qui sonde les cœurs connaît quelle est la pensée de l'Esprit, parce que c'est selon Dieu qu'il intercède en faveur des saints » (Romains 8:26-27).
L'Esprit nous révèle surtout la vérité capitale que
« nous sommes sanctifiés par l'offrande du corps de Jésus-Christ, une fois pour toutes » (Hébreux 10:10).
C'est son sang qui nous purifie de tout péché, après nous avoir procuré le pardon :
« Si nous marchons dans la lumière, comme il est lui-même dans la lumière, nous sommes mutuellement en communion, et le sang de Jésus son Fils nous purifie de tout péché » (1 Jean 1:7).
Il nous faut ouvrir, par la foi et sans réserve, notre cœur au Seigneur, en lui demandant de venir y habiter par son Saint-Esprit. Il sanctifiera ainsi notre cœur et en fera le temple du Saint-Esprit, comme il a autrefois sanctifié le sanctuaire d'Israël en venant y habiter (cf. Exode 29:43-45) :
« Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous, que vous avez reçu de Dieu, et que vous ne vous appartenez point à vous-mêmes ? Car vous avez été rachetés à un grand prix. Glorifiez donc Dieu dans votre corps et dans votre esprit qui appartiennent à Dieu » (1 Corinthiens 6:19-20).
Cette présence divine est le privilège de tout enfant de Dieu qui doit alors vivre selon l'Esprit. C'est l'Esprit qui peut nous sanctifier tout entiers, afin que tout notre être, l'esprit, l'âme et le corps, soit conservé dans son intégrité et sa pureté, lorsque notre Seigneur Jésus-Christ reviendra :
« Que le Dieu de paix vous sanctifie lui-même tout entiers, et que tout votre être, l'esprit, l'âme et le corps, soit conservé irrépréhensible, lors de l'avènement de notre Seigneur Jésus-Christ ! Celui qui vous a appelés est fidèle, et c'est lui qui le fera. » (1 Timothée 5:23-24).
Nous ne devons pas penser que la sanctification est un palier auquel on accède et où l'on peut se considérer comme arrivé. L'apôtre Paul disait :
« Ce n'est pas que j'aie déjà remporté le prix, ou que j'aie déjà atteint la perfection ; mais je cours, pour tâcher de le saisir, puisque moi aussi j'ai été saisi par Jésus-Christ. Frères, je ne pense pas l'avoir saisi ; mais je fais une chose : oubliant ce qui est en arrière et me portant vers ce qui est en avant, je cours vers le but, pour remporter le prix de la vocation céleste de Dieu en Jésus-Christ » (Philippiens 3:12-14).
L'Église Catholique encourage ses fidèles à prier les saints. Elle a établi un calendrier liturgique où, tout au long de l'année, on peut fêter la mémoire glorieuse de ses héros de la foi et faire monter vers eux des prières d'intercession. Dans les églises, on a installé des chapelles latérales où se trouvent un autel avec une statue ou une image du saint, devant laquelle l'on peut venir prier et brûler des cierges. Il n'est pas exagéré de faire ici le rapprochement avec les pratiques religieuses païennes de l'Antiquité et leurs mythologies. N'est-ce pas, d'ailleurs, pour leur trouver un substitut que l'empereur Phocas, au VII° siècle, transforma le Panthéon romain, temple païen, en église dédiée à Marie et à tous les saints. Quatorze statues monumentales des dieux furent alors remplacées par quatorze autels.
Lorsqu'au XVI° siècle les Réformateurs commencèrent à demander avec insistance où pouvait se trouver dans la Bible l'intercession des saints, l'Église romaine fut dans l'embarras. Elle se vit alors obligée d'admettre dans le canon des Saintes Ecritures les livres apocryphes de l'Ancien Testament, que jamais les Juifs ni l'Église, jusque-là, n'avaient tenus pour inspirés. Elle avait cru trouver, en effet, dans les versets 2 Macchabées 15:11-16 un appui pour sa doctrine : on y voit Jérémie et le grand-prêtre Onias intercéder dans le ciel en faveur du peuple juif persécuté. La Bible de Jérusalem (éd. 1986) donne dans une note, au verset 14, l'explication suivante :
« ce rôle conféré à Jérémie et à Onias est la première attestation d'une croyance en une prière des justes défunts pour les vivants ».
Selon l'Église Catholique, ce serait au regard des mérites qu'ils ont acquis sur la terre que les saints, demeurant au ciel, pourraient intercéder auprès de Dieu en faveur des vivants :
« Étant en effet plus intimement liés avec le Christ, les
habitants du ciel contribuent à affermir plus solidement l'Église en sainteté. Ils
ne cessent d'intercéder pour nous auprès du Père, offrant les mérites qu'ils ont acquis
sur terre par l'unique Médiateur de Dieu et des hommes, le Christ Jésus. Ainsi leur
sollicitude fraternelle est du plus grand secours pour notre infirmité.
"Ne pleurez pas, je serai plus utile après ma mort et je vous aiderai plus efficacement
que pendant ma vie" (Saint Dominique, mourant, à ses frères).
"Je passerai mon ciel à faire du bien sur la terre" (Sainte Thérèse de l'Enfant
Jésus). »
(Catéchisme de l'Église Catholique, art. n°956)
Le Magistère catholique distingue trois catégories de croyants dans l'Église :
Le recours à l'intercession des saints permettrait au pécheur repentant d'être plus rapidement et mieux purifié de ses péchés.
« Dans la communion des saints "il existe donc entre les fidèles - ceux qui sont en possession de la patrie céleste, ceux qui ont été admis à expier au purgatoire ou ceux qui sont encore en pèlerinage sur la terre - un constant lien d'amour et un abondant échange de tous biens". Dans cet échange admirable, la sainteté de l'un profite aux autres, bien au-delà du dommage que le péché de l'un a pu causer aux autres. Ainsi, le recours à la communion des saints permet au pécheur contrit d'être plus tôt et plus efficacement purifié des peines du péché. » (Catéchisme de l'Église Catholique, art. n°1475)
L'intercession des saints est non seulement un recours possible pour le fidèle catholique, mais aussi un devoir. La vie des saints est offerte en modèle et la lecture de leurs écrits est recommandée.
« Les témoins qui nous ont précédés dans le Royaume, spécialement ceux que l'Église reconnaît comme "saints", participent à la tradition vivante de la prière, par le modèle de leur vie, par la transmission de leurs écrits et par leur prière aujourd'hui. Ils contemplent Dieu, ils Le louent et ne cessent de prendre soin de ceux qu'ils ont laissés sur la terre. En entrant "dans la joie" de leur Maître, ils ont été "établis sur beaucoup". Leur intercession est leur plus haut service du dessein de Dieu. Nous pouvons et devons les prier d'intercéder pour nous et pour le monde entier. » (Catéchisme de l'Église Catholique, art.n°2683)
Les mérites des saints, la participation des saints dans la purification des péchés, le devoir de prier les saints : absolument rien de cela ne peut se trouver dans la Bible. La notion de mérites dans le sens d'œvres qui nous vaudraient la faveur divine ne rentre pas dans la perspective de la théologie de la grâce. Par décret divin, tout mérite humain a été mis de côté pour que la grâce pure pût régner, dans une souveraineté absolue et parfaite.
« Car c'est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu » (Ephésiens 2:8).
Le recours à l'intercession des saints ne peut être non plus ni une possibilité, ni un devoir, puisque le Nouveau Testament n'en parle pas. Quant à rechercher des modèles de sainteté et des écrits édifiants, la Bible devrait être le premier ouvrage à consulter en la matière.
Même après le Concile Vatican II, beaucoup de catholiques continuent à passer trop de temps à chercher la vérité dans des ouvrages de piété, alors qu'ils n'ont jamais lu la Bible, Parole de Dieu, une fois dans sa totalité. L'auteur de la présente étude fait référence à sa propre expérience d'ancien catholique et à la réalité d'une situation que chacun peut vérifier facilement dans son propre entourage.
Il se trouve d'ailleurs des théologiens catholiques "de bonne foi" qui reconnaissent que la dévotion aux saints et à la Vierge ne se justifient pas. Cependant, ils n'ont pas le courage de le dire à haute voix et de le dénoncer : cela remettrait en cause tant de siècles de traditions et d'erreurs !
Il ne peut, certes, faire de mal à personne de lire des biographies de saints. Il faut toutefois bien réaliser jusqu'où cela peut nous conduire si nous le faisons sans discernement, car ces récits passionnants sont la plupart du temps un des moyens les plus efficaces que l'Église Catholique utilise pour faire accepter ses doctrines extra-bibliques. Nous proposons, ci-dessous, deux exemples pour illustrer notre propos.
Saint Jean-Marie Vianney (1786-1859), plus connu sous le nom de "curé d'Ars".
Ce prêtre est une des figures les plus populaires de la catholicité : sa simplicité, son souci de conduire les foules à la repentance, sa réputation de sainteté lui ont valu la canonisation en 1925.
Il vivait pauvrement : il couchait sur la paille, à même le plancher et se nourrissait de pommes de terres cuites à l'eau ou de croûtons de pauvres. Il pratiquait la mortification, s'imposait cilice et discipline pour convertir ses paroissiens. Croyant en la présence réelle du Christ dans l'hostie, J.M. Vianney passait de longues heures en adoration, devant le Saint Sacrement. Lorsqu'il parlait en public, ses auditeurs étaient frappés par la simplicité de son enseignement. Par exemple, il disait :
« La sainte Vierge, comme une bonne mère, est là aussitôt que nous la prions. Elle nous écoute et elle est prête à nous accorder ce que nous lui demandons, elle est comme une mère de famille qui est au milieu d'une huitaine d'enfants. Chacun lui demande quelque chose, elle donne à tous... » (extrait de L'Église et les hommes, p.207, Ed. Fayard, 1983).
C'est en foule que l'on venait à Ars pour se confesser auprès du saint prêtre. Vers la fin de sa vie, il aurait entendu jusqu'à 80000 personnes par an dans son confessionnal. Le curé d'Ars est connu aussi pour sa dévotion à Sainte Philomène, dont il a contribué largement à répandre le culte en France5.
Aujourd'hui, la vie du curé d'Ars fascine toujours les catholiques. Son zèle religieux suscite l'admiration et il apparaîtra alors normal de croire, à la suite de J.M. Vianney, que :
Mais où trouver ces croyances dans la Bible ?
Plus proche de nous, saint Maximilien Kolbe a été canonisé le 10 octobre 1982 par Jean-Paul II.
Ce prêtre polonais a été arrêté et déporté à Auschwitz pour avoir eu le courage de s'opposer au nazisme. Fin juillet 1941, un prisonnier du bloc 14, celui de Maximilien, s'évade. Le chef de camp décide, en guise de représailles, d'envoyer au "bunker de la faim", pour qu'ils y meurent à petit feu, dix détenus du bloc 14. Le père Kolbe propose de prendre la place d'un père de famille désigné, et mourra courageusement et pieusement au bunker, soutenant par ses prières et ses chants ses codétenus dans leur angoisse.
Maximilien Kolbe avait dit :
« Nous sommes en temps de guerre et à tout moment on peut nous arrêter et nous mettre en prison ; mais qui donc aurait peur de souffrir pour la cause de l'Immaculée, sur cette terre ? »
La dévotion de ce prêtre à la Vierge l'avait conduit à fonder "la mission de l'Immaculée", œvre destinée à propager dans le monde la consécration à "l'Immaculée Conception", base de toute la "mission". Cette œvre fut approuvée et recommandée par le pape et est active actuellement dans une centaine de pays. Dans cette entreprise, la Vierge Marie joue un rôle capital. Maximilien Kolbe enseignait :
« Nous ne pouvons parler de conversion ni de sanctification sans l'aide de l'Immaculée, Mère de la divine grâce. Car celui qui s'approche de cette Dispensatrice des grâces divines, recevra des grâces en plus grand nombre, atteindra plus facilement la sainteté et travaillera à la sanctification de son prochain... Le fidèle qui veut travailler à la sanctification des autres doit commencer par la sienne. En se rapprochant toujours davantage de l'Immaculée, il obtiendra d'Elle la grâce d'aimer Dieu d'un amour parfait et réel dans les circonstances quotidiennes de la vie. La méthode la meilleure pour atteindre l'Immaculée, c'est la donation totale, la consécration, comme "son bien et sa propriété" »6.
La citation que nous venons de reproduire ici provient d'une très belle collection de vies de saints en bandes dessinées destinées à l'enseignement de la jeunesse catholique.
Ainsi, pour le jeune ou l'adulte catholique qui éprouverait des difficultés à accepter le dogme de l'Immaculée Conception, le témoignage exemplaire du père Kolbe enlèvera toute hésitation. Trois sources différentes et complémentaires conduisent à accepter cette croyance :
Soulignons au passage, une fois encore, le silence total de la Parole de Dieu sur cette croyance.
« Nous donc aussi, puisque nous sommes environnés
d'une si grande nuée de témoins, rejetons tout fardeau et le péché qui nous enveloppe si
facilement, et courons avec persévérance dans la carrière qui nous est ouverte, ayant
les regards sur Jésus, le chef et le consommateur de la foi, qui, en vue de la joie
qui lui était réservée, a souffert la croix, méprisé l'ignominie, et s'est assis à la
droite du trône de Dieu. »
(Hébreux 12:1-2)
Jésus est celui qui seul peut implanter la foi dans le cœur de l'homme et qui peut aussi la conduire à son plein épanouissement ; il est tout autant la source que l'accomplissement de notre foi.
C'est donc toujours vers le Christ que le croyant doit porter son regard. Si nous désirons rechercher un modèle, que cela se fasse de façon à ce que ce soit Christ et sa Parole seulement qui soient reconnus à travers le témoignage humain, ainsi que le définissait Paul :
« Soyez mes imitateurs comme je le suis moi-même de Christ » (1 Corinthiens 11:1).
Christ est notre modèle.
« Je t'en conjure devant Dieu et devant le Seigneur Jésus-Christ, qui doit juger les vivants et les morts, et au nom de son apparition et de son royaume, prêche la parole, insiste en toute occasion, favorable ou non, reprends, censure, exhorte, avec toute douceur en instruisant. Car il viendra un temps où les hommes ne supporteront pas la sainte doctrine ; mais ayant la démangeaison d'entendre des choses agréables, ils se donneront une foule de docteurs selon leurs propres désirs, détourneront l'oreille de la vérité, et se tourneront vers les fables. » (2 Timothée 4:1-4)
Lorsque l'on considère tout ce que l'Église Catholique a ajouté, au fil des siècles, à l'enseignement du Christ et des apôtres, on ne peut que reconnaître qu'il est déjà venu depuis longtemps, ce temps annoncé par Paul où les hommes ne veulent plus rien savoir de la pure doctrine biblique du salut.
En regardant vers les "saints", les catholiques se donnent une foule de maîtres et courent de doctrine en doctrine, ajoutant toujours plus à la confusion, déjà si grande, qui règne dans leur Église. Finalement, dans tout cela, on en vient toujours à :
La Bible enseigne que, selon la volonté de Dieu, il n'y a qu'un seul nom auquel nous puissions avoir recours, non seulement pour notre salut, mais aussi pour notre sanctification : JESUS-CHRIST.
« Car il y a un seul Dieu, et aussi un seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ homme, qui s'est donné lui-même en rançon pour tous. » (1 Timothée 2:5-6a).
Ce que Jésus-Christ a fait pour l'humanité en venant dans le monde est unique, définitif et pleinement suffisant.
En Christ, la révélation de Dieu est complète : ajouter de nos propres paroles au témoignage de la Bible, parole achevée, est une offense à Christ.
En Christ, la rédemption divine est parfaite : ajouter de nos propres œvres au sacrifice d'expiation accompli sur la croix est une offense à Christ.
L'œvre accomplie par le sacrifice de Christ sur la croix pour le rachat du pécheur est l'aboutissement des promesses et des prophéties de l'Ancien Testament. Le prix payé, c'est le sang du Rédempteur et le Saint-Esprit rend efficace la libération de celui qui croit en Jésus :
« En lui nous avons la rédemption par son sang, la rémission des péchés, selon la richesse de sa grâce, que Dieu a répandu abondamment sur vous par toute espèce de sagesse et l'intelligence, nous faisant connaître le mystère de sa volonté, selon le bienveillant dessein qu'il avait formé en lui-même, pour le mettre à exécution lorsque les temps seraient accomplis, de réunir toutes choses en Christ, celles qui sont dans les cieux et celles qui sont sur la terre. » (Ephésiens 1:7-10)
« Car le Fils de l'homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie comme la rançon de plusieurs. » (Marc 10:45)
Christ est le souverain sacrificateur, unique et parfait, par lequel nous pouvons nous approcher du trône de la grâce avec assurance. Il est aussi le sacrifice offert pour nous à Dieu.
« Mais lui (Jésus-Christ), parce qu'il demeure éternellement, possède un sacerdoce qui n'est pas transmissible. C'est aussi pour cela qu'il peut sauver parfaitement ceux qui s'approchent de Dieu par lui, étant toujours vivant pour intercéder en leur faveur. Il nous convenait, en effet, d'avoir un souverain sacrificateur comme lui, saint, innocent, sans tache, séparé des pécheurs, et plus élevé que les cieux, qui n'a pas besoin, comme les souverains sacrificateurs, d'offrir chaque jour des sacrifices, d'abord pour ses propres péchés, ensuite pour ceux du peuple, car ceci, il l'a fait une fois pour toutes en s'offrant lui-même. » (Hébreux 7:24-27).
« Voici l'Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde » (Jean 1:29b)
Jésus-Christ reviendra pour juger les vivants et les morts. Le croyant racheté ne craint pas de paraître devant Dieu : celui qui défend et plaide sa cause est le Fils de Dieu lui même :
« C'est lui (Jésus) qui a été établi par Dieu juge des vivants et des morts » (Actes 10:42b).
« Et si quelqu'un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ le juste » (1 Jean 2:1).
5 - À propos de Sainte Philomène : c'est à partir de la découverte d'ossements, en 1802, dans les catacombes, qu'une religieuse italienne a décrit la vie de Philomène d'après des visions. En 1904, il fut prouvé qu'il s'agissait en fait d'une sainte fictive : le pape Jean XXIII devait retirer la fête de Sainte Philomène du calendrier liturgique en 1961.
6 - Extrait de M. Kolbe, serviteur de Marie, missionnaire, martyr, Editions Fleurus-Univers Media, p.31 (1984).