L'église Catholique et l'enseignement de Jésus |
Jésus Seul Chemin : [Sommaire]
Pour comprendre le chemin parcouru par l'église depuis le jour de la Pentecôte au premier siècle, jusqu'à la proclamation par le Concile Vatican I, en 1870, du dogme de l'infaillibilité du pape, un rapide survol de l'histoire de l'église est nécessaire.
Période de fidélité à Jésus et à sa Parole. Jésus construit son église :
"Et le Seigneur ajoutait chaque jour à l'église ceux qui étaient sauvés" (Actes 2.47).
Les trois premiers siècles du christianisme se présentent principalement comme une période de lutte : l'église doit faire face aux persécutions et aux premières hérésies. Pendant cette période, le Seigneur a merveilleusement manifesté sa présence au milieu des siens. L'église de Rome, "Fondée et constituée par les deux très glorieux apôtres Pierre et Paul" (Irénée, "Contre les hérésies"), est déjà reconnue comme un haut lieu de la tradition apostolique.
Le personnage du pape prend de plus en plus d'importance, et on mêle la Tradition à la Parole de Dieu. Jésus avait connu la même situation en son temps, face aux docteurs d'Israël et à leurs traditions :
"Les scribes et les pharisiens sont assis dans la chaire de Moïse" (Matthieu 23.2)
"Vous annulez ainsi la Parole de Dieu au profit de votre tradition" (Matthieu 15.6)
Jusqu'en 313, l'église se composait d'adhérents librement convaincus. Avec l'empereur Constantin le Grand, à partir de 313, le christianisme est reconnu dans tout l'empire romain. L'église se développe rapidement et devient progressivement une église de multitude. Au V° siècle encore, on reconnaît l'autorité "apostolique" de plusieurs églises : Jérusalem, Antioche, Alexandrie, Rome et Constantinople. Cependant, l'autorité du patriarche de Rome est de plus en plus reconnue par les autres. Les évêques de Rome, revendiquant la succession de l'apôtre Pierre, se font appeler "Papes" (pères), en référence à l'évangile de Matthieu (16.18-19) : "Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon église (...) ; je te donnerai les clefs du Royaume des Cieux (...)".
Progressivement se met en place une église Catholique que nous connaissons bien au XX° siècle : d'un côté, une structure cléricale qui ira en se hiérarchisant de plus en plus, avec à sa tête le commandement suprême du pape à Rome, d'un autre côté la multitude des "fidèles" ou laïcs qui se composera d'adhérents pour la plupart baptisés enfants et dont beaucoup seront peu instruits de l'évangile.
Pendant tout le moyen-âge, la puissance de l'église Catholique et de l'autorité papale vont se développer considérablement. Toute la vie politique, artistique, littéraire, intellectuelle gravite autour de l'église Romaine et de son représentant, le pape.
Parallèlement, l'église va s'écarter de plus en plus de la Parole de Dieu en laissant se développer des fausses doctrines, telles : la transsubstantiation, le purgatoire, les indulgences, le culte des Saints et à Marie... Les fidèles ignorent la Bible, les cultes en latin réduisent leur participation à la prière, et la superstition se développe. La puissance papale atteindra son apogée avec l'Inquisition (tribunal de l'église pour la détection et la punition des hérétiques).
Rome et sa puissance confrontées à la Parole de Dieu par les partisans d'un retour aux sources de l'évangile. Jésus a mis en garde par son Esprit, dans l'Apocalypse, ceux qui se détourneraient de lui :
"Repens-toi donc; sinon, je viendrai à toi bientôt, et je les combattrai avec l'épée de ma bouche" (Apocalypse 2.16).
"Car la Parole de Dieu est vivante et efficace, plus tranchante qu'une épée quelconque à deux tranchants, pénétrante jusqu'à partager âme et esprit, jointures et moelle; elle juge les sentiments et les pensées du cœur. Nulle créature n'est cachée devant lui (Dieu), mais tout est à nu et à découvert aux yeux de celui à qui nous devons rendre compte" (Hébreux 4.12-13).
Les abus et les libertés que prend l'église Catholique par rapport à l'évangile vont conduire durant les siècles suivants à une succession de réactions en chaîne :
Selon son propre enseignement, l'église Catholique est l'héritière authentique de l'église primitive, les papes étant les successeurs directs de l'apôtre Pierre, et les évêques les successeurs des autres apôtres de Jésus. Le Catéchisme de l'église Catholique justifie cette succession apostolique à l'article 869 :
"L'église est apostolique : elle est bâtie sur des assises durables : les 12 Apôtres de l'Agneau (Apocalypse 21.14) ; elle est indestructible ; elle est infailliblement tenue dans la vérité : le Christ la gouverne par Pierre et les autres apôtres, présents en leurs successeurs, le Pape et le collège des évêques".
Le pape (père) est l'autorité suprême de l'église Catholique :
"Le pape jouit, par instruction divine, du pouvoir suprême, plénier, immédiat, universel pour la charge des âmes" (art. 937 du Catéchisme de l'église Catholique).
Notre Seigneur Jésus-Christ est d'un avis bien différent lorsqu'il affirme :
"N'appelez personne sur la terre votre père ; car un seul est votre Père, celui qui est dans les cieux." (Matthieu 23.9)
En 1870, le Concile Vatican I a défini le dogme de l'infaillibilité pontificale en ces termes : "L'évêque de Rome possède, en tant que successeur de Saint Pierre, en sa qualité de chef suprême de l'église, le Magistère suprême infaillible". Ce dogme a été ensuite confirmé par le Concile Vatican II, dans la constitution dogmatique "Lumen gentium" sur l'église, en date du 21 Novembre 1964.
Pierre, premier pape ? L'apôtre Pierre n'a jamais revendiqué pour lui-même une autorité telle que celle revendiquée par les papes. La lecture de sa première lettre, au chapitre 5, versets 1 à 3, est à ce sujet bien utile :
"Voici les exhortations que j'adresse aux anciens qui sont parmi vous, moi ancien comme eux, témoin des souffrances de Christ, et participant de la gloire qui doit être manifestée : paissez le troupeau de Dieu qui est sous votre garde, non par contrainte, mais volontairement, selon Dieu ; non pour un gain sordide, mais avec dévouement ; non comme dominants sur ceux qui vous sont échus en partage, mais en étant les modèles du troupeau".
L'église Catholique demande à ses fidèles de se soumettre "dans l'obéissance de la foi" à leurs conducteurs spirituels, comme l'indique le Catéchisme de l'église Catholique à l'article 891 :
"Lorsque, par son magistère suprême, l'église propose quelque chose à croire comme étant révélé par Dieu et comme enseignement du Christ, il faut adhérer dans l'obéissance de la foi à de telles définitions. Cette infaillibilité s'étend aussi loin que le dépôt lui-même de la Révélation divine".
Quelle part laisse-t-on alors à Jésus et à l'action du Saint-Esprit dans une telle église ? L'église Catholique est-elle, dans ces conditions, l'église de Jésus ou celle des hommes ? Jésus a interpellé les chefs religieux de son temps en ces termes : "Les scribes et les pharisiens sont assis dans la chaire de Moïse" (Matthieu 23.2), indiquant par là qu'ils se chargeaient eux-mêmes d'expliquer la Loi transmise par Dieu à Moïse. 2000 ans après, ne peut-on pas constater que nous en sommes arrivés au même point ? Le Magistère de l'église Catholique, avec son infaillibilité, ne s'est-il pas "assis dans la chaire" de Jésus ?
Enfin l'église Catholique affirme être aussi la seule à pouvoir interpréter de manière juste les Saintes écritures :
"La charge d'interpréter authentiquement la Parole de Dieu a été confiée au seul Magistère de l'église, au Pape et aux évêques en communion avec lui" (Catéchisme de l'église Catholique, art. 100).
Lorsque l'on considère tous les ajouts faits à la Parole de Dieu par les responsables de l'église Catholique, on ne peut s'empêcher de penser à cette mise en garde que Jésus a faite aux docteurs de la Loi, à son époque :
"Malheur à vous, docteurs de la Loi ! Parce que vous avez enlevé la clef de la science ; vous n'êtes pas entrés vous-mêmes et vous avez empêché d'entrer ceux qui le voulaient" (Luc 11.52).
"Jésus répondit (à Nicodème) : En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît d'eau et d'Esprit, il ne peut entrer dans le Royaume de Dieu. Ce qui est né de la chair est chair, ce qui est né de l'Esprit est esprit. Ne t'étonne pas que je t'aie dit : Il faut que vous naissiez de nouveau. Le vent souffle où il veut, et tu en entends le bruit ; mais tu ne sais d'où il vient, ni où il va. Il en est ainsi de tout homme qui est né de l'Esprit." (Jean 3.5-8)
"Le dernier jour, le grand jour de la fête, Jésus se tenant debout, il s'écria : Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi et qu'il boive. Celui qui croit en moi, des fleuves d'eau vive couleront de son sein, comme dit l'Ecriture. Il dit cela de l'Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui." (Jean 7.37-39)
"Mais l'heure vient, et elle est déjà venue, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité; car ce sont là les adorateurs que le Père demande. Dieu est Esprit, et il faut que ceux qui l'adorent l'adorent en esprit et en vérité." (Jean 4.23-24)
"Nul ne peut venir à moi, dit Jésus, si le Père qui m'a envoyé ne l'attire ; et je le ressusciterai au dernier jour. Il est écrit dans les prophètes : Ils seront tous enseignés de Dieu. Ainsi, quiconque a entendu le Père et a reçu son enseignement vient à moi." (Jean 6.44-45)
"Si quelqu'un me sert (dit Jésus), qu'il me suive ; et là où je suis, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu'un me sert, mon Père l'honorera." (Jean 12.26)
"Jésus-Christ est le même hier, aujourd'hui et éternellement". (Hébreux 13.8)
Il ne faudrait pas croire que l'église Catholique n'a jamais manifesté la volonté d'une "purification" et d'un retour à la source pure de l'évangile. Nombreux furent ses prophètes qui, comme Monseigneur Strossmayer, évêque de Bosnie, au Concile Vatican I, ont courageusement élevé leur voix pour demander le retour à l'autorité de la Bible :
"Retournons à l'enseignement des apôtres, demanda-t-il, puisqu'en dehors de cela, nous n'avons qu'erreurs, ténèbres et fausses traditions. Mettons à profit notre raison et notre intelligence pour prendre les apôtres et les prophètes comme nos maîtres infaillibles en ce qui concerne la question des questions : "Que dois-je faire pour être sauvé ?". Lorsque cela sera acquis, nous aurons établi le fondement ferme et inébranlable de notre système dogmatique sur le roc durable et incorruptible des Saintes écritures divinement inspirées. (...) Arrêtez-vous, vénérables frères, sur cette pente odieuse et ridicule. Sauvez l'église du désastre qui la menace, demandant aux Saintes écritures seules la règle de foi que nous devons croire et professer".
(Cité par A. Kuen, dans "Je bâtirai mon église", éd. Emmaüs, page 337).
Ne perdons jamais l'espoir de voir des fidèles et des responsables de l'église Catholique revenir de tout leur coeur à la Parole de Dieu ; mais, à ce moment-là, se posera la grande question : faut-il obéir à la Parole de Dieu, ou à une Institution humaine ?
Laissons aux psalmistes de la Bible le dernier mot :
"J'écouterai ce que dit Dieu, l'Eternel ; car il parle de paix à son peuple et à ses fidèles, pourvu qu'ils ne retombent pas dans la folie. Oui, son salut est près de ceux qui le craignent, afin que la gloire habite dans notre pays". (Psaume 85.9-10)
"Car il est notre Dieu, et nous sommes le peuple de son pâturage, le troupeau que sa main conduit... Oh ! Si vous pouviez écouter aujourd'hui sa voix !" (Psaume 95.7)
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