Désireuse de faire oublier ses comportements inquisiteurs du passé, l'Église de Rome, depuis le concile Vatican II, s'est engagée résolument dans la voie de l'ouverture. Ses bergers ne se contentent pas de manœvrer pour ramener les "frères séparés" au bercail ; ils pratiquent aussi un œcuménisme très élargi. Depuis la célèbre rencontre d'Assise (1986), ils dialoguent et prient avec les représentants des grandes religions du monde, religions dans lesquelles ils croient pouvoir reconnaître autant de révélations partielles et diverses du seul et même vrai Dieu. Certains théologiens catholiques vont jusqu'à envisager la thèse que le Christ, non seulement sauve "dans" les religions non chrétiennes, mais "par" elles. Le catéchisme de l'Église Catholique (article n° 843B) explique :
« [...] L'Église (Catholique) considère tout ce qui peut se trouver de bon et de vrai dans les religions comme une préparation évangélique et comme un don de Celui qu'illumine tout homme pour que, finalement, il ait la vie ».
La Bible, de son côté, dit bien que la seule et vraie "préparation évangélique" que Dieu ait voulue s'est réalisée avec le peuple d'Israël dans la première Alliance.
« Puis Jésus leur dit : C'est là ce que je vous disais lorsque j'étais encore avec vous, qu'il fallait que s'accomplît tout ce qui est écrit de moi dans la loi de Moïse, dans les prophètes et dans les psaumes. Alors il leur ouvrit l'esprit, afin qu'ils comprissent les Ecritures. Et il leur dit : Ainsi il est écrit que le Christ souffrirait, et qu'il ressusciterait des morts le troisième jour, et que la repentance et le pardon des péchés seraient prêchés en son nom à toutes les nations, à commencer par Jérusalem. Vous êtes témoins de ces choses. » (Luc 24:44-48)
Nous savons que les apôtres n'ont jamais essayé d'établir des contacts diplomatiques avec les représentants des religions païennes pour y rechercher ce qui pourrait s'y trouver "de bon et de vrai". Conduits par l'Esprit-Saint, ils ont simplement annoncé l'Evangile de la grâce de Dieu aux hommes qui voulaient bien l'écouter. Pierre a dit :
« Je reconnais que Dieu ne fait point acception de personnes, mais qu'en toute nation celui qui le craint et pratique la justice lui est agréable. Il a envoyé la parole aux fils d'Israël, en leur annonçant la paix par Jésus-Christ, qui est le Seigneur de tous... Et Jésus nous a ordonné de prêcher au peuple et d'attester que c'est lui qui a été établi par Dieu juge des vivants et des morts. » (Actes 10:34-36 et 42).
L'apôtre reconnaît ici que Dieu ne fait pas de différence entre les hommes. Il trouve en dehors des Juifs des cœurs droits et respectueux envers le Créateur. Mais il n'en déduit pas pour autant que Dieu s'est révélé aussi à travers les différents systèmes religieux du monde. Il rappelle, au contraire, que c'est bien Israël qui est dépositaire de la Révélation. Et Pierre n'invite pas au dialogue interreligieux : il annonce le jugement prochain des vivants et des morts, et par là, la nécessité et l'urgence de saisir le salut en Christ.
Soyons sérieux !
Est-il vraiment possible de croire que l'Islam, qui est apparu au VIIe siècle après Jésus-Christ, ait été voulu par Dieu comme une "préparation évangélique" à son plan de Rédemption déjà accompli ?
Les pays où domine l'Islam actuellement ont été parmi les premiers à accueillir la Bonne Nouvelle. Pourquoi, après leur évangélisation, aurait-il fallu donner à ces peuples une nouvelle révélation, le Coran, et un nouveau prophète, Mahomet ? Et comment accepter cette nouvelle révélation après le "tout est accompli" (Jean 19:30) de Jésus sur la croix ? Les chrétiens savent que le Coran n'a pas une origine divine.
S'il est vrai que Dieu nous demande de voir en tout homme un prochain, manquerions-nous pour cela de respect envers les musulmans à vouloir leur annoncer l'Evangile ? N'est-ce pas plutôt un témoignage d'amour chrétien que d'oser affronter en toute vérité et sans ambiguïté de langage la question de l'Islam (et des autres religions) ? Nous savons que c'est très souvent au prix de leur liberté ou de leur vie que les musulmans viennent actuellement à Christ, dans beaucoup de régions du monde. Ce sont eux les véritables "lumières du monde" (Matthieu 5:14), le véritable "sel de la terre" (Matthieu 5:13). Pour eux, ces paroles de Jésus ont une lourde signification :
« Si le monde vous hait, sachez qu'il m'a haï avant vous. Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui est à lui ; mais parce que vous n'êtes pas du monde, et que je vous ai choisis du milieu du monde, à cause de cela le monde vous hait » (Jean 15:18-19).
Le syncrétisme de l'Église Catholique n'est en fait rien d'autre qu'un reniement non avoué, une trahison de notre Seigneur Jésus-Christ.
« Nous savons que nous sommes de Dieu et que le monde entier est sous la puissance du malin » (1 Jean 5:19).