Le sacrement de l'Eucharistie |
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La cène est le dernier souper que Jésus fit avec ses apôtres, la veille de sa passion. A la fin du repas, il institua le mémorial de sa mort sous les deux espèces : le pain rompu, symbolisant son corps brisé, et la coupe, représentant son sang répandu. Les disciples observèrent fidèlement sa dernière recommandation ("Faites ceci en mémoire de moi", Luc 22.19) et les chrétiens de tous les temps ont suivi les instructions données dans les Ecritures.
Le livre des Actes des Apôtres nous fait voir l'importance que les premiers chrétiens attachaient à ce mémorial : "Ils persévéraient dans l'enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain, et dans les prières" (Actes 2.42).
Pour ces premiers chrétiens, "rompre le pain", c'était prendre le "repas du Seigneur" (1 Corinthiens 11.20).
De ce mémorial que Jésus avait institué avant sa passion, on a glissé progressivement, dans l'église Catholique, vers l'établissement d'un rituel qui est devenu le moment le plus important de la messe : le sacrement de l'Eucharistie.
L'article 1411 du Catéchisme de l'église Catholique l'explique ainsi : "Seuls les prêtres validement ordonnés peuvent présider l'Eucharistie et consacrer le pain et le vin pour qu'ils deviennent le Corps et le Sang du Seigneur".
L'article 1413 ajoute : "Par la consécration s'opère la transsubstantiation du pain et du vin le Christ lui-même vivant et glorieux, est présent de manière vraie, réelle et substantielle, son Corps et son Sang, avec son âme et sa divinité".
"Seuls les prêtres peuvent consacrer le pain et le vin pour qu'ils deviennent le Corps et le Sang du Seigneur".
Ici, l'église Catholique s'approprie tout simplement un "pouvoir" : celui de consacrer le pain et le vin, puisque ce sont ces prêtres "validement ordonnés", c'est-à-dire reconnus par Elle, qui seuls peuvent présider l'Eucharistie (cf. art. 1411 ci-dessus).
Or, dans le Nouveau Testament, il n'est pas fait mention de prêtres. L'Ancien Testament avait ses sacrificateurs (lignée d'Aaron), mais leur rôle avait été défini par Dieu lui-même, dans la Loi (principalement le Lévitique) donnée à Moïse.
Ni Jésus, ni les auteurs inspirés par l'Esprit Saint dans le Nouveau Testament ne parlent d'établir des hommes prêtres. Par contre, on y trouve des pasteurs, dont le ministère consistait à conduire les âmes, à veiller sur le troupeau selon la grâce de Dieu et par la puissance du Saint-Esprit.
"Par la consécration du pain et du vin s'opère le changement de toute la substance du pain en la substance du Corps du Christ notre Seigneur et de toute la substance du vin en la substance de son sang ; ce changement l'église Catholique l'a justement et exactement appelé transsubstantiation" (Art. 1376 du Catéchisme).
Cette doctrine de la transsubstantiation fut rendue officielle en 1215 par le quatrième Concile de Latran, confirmée par le Concile de Trente au XVI° siècle, mais ne fut pas retiré lors du récent concile Vatican II. Elle est toujours enseignée dans le Catéchisme de l'église Catholique, édition 1992. De plus, dans les rassemblements œcuméniques, elle représente toujours un sujet de divergence, comme ce fut le cas notamment en 1979, lors de la commission mixte Catholique Romaine-Evangélique Luthérienne "le Repas du Seigneur" (Article 53).
Pour mieux comprendre jusqu'où cette doctrine a entraîné l'église Catholique, il faut d'abord la confronter au récit que font les écritures du dernier repas du Seigneur. Voici celui que donne Paul dans sa première épître aux Corinthiens (11.23-26) :
"Car j'ai reçu du Seigneur ce que je vous ai enseigné; c'est que le Seigneur Jésus, dans la nuit où il fut livré, prit du pain, et après avoir rendu grâces, le rompit, et dit : Ceci est mon corps, qui est rompu pour vous ; faites ceci en mémoire de moi. De même, après avoir soupé, il prit la coupe, et dit : Cette coupe est la Nouvelle Alliance en mon sang ; faites ceci en mémoire de moi toutes les fois que vous en boirez. Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu'à ce qu'il vienne".
Par deux fois, Jésus dit : "faites ceci en mémoire de moi". Ces mots indiquent sans ambiguïté le sens mémorial que Jésus a voulu donner à ses paroles et à ses gestes. De même, en précisant : "Cette coupe est la Nouvelle Alliance en mon sang", il montrait que, désormais, son sang répandu pour nous sur la croix rétablissait la relation perdue entre l'homme et son Créateur et, du même coup, remplaçait l'ancienne alliance que Dieu avait conclue avec Israël.
Ainsi, il y avait dans le geste de la "fraction du pain", le même sens mémorial que dans la Pâque juive. Ce n'est que tardivement que la notion de transsubstantiation sera amenée par l'église Catholique, conférant ainsi un rôle central au prêtre dont la présence devenait indispensable pour garantir la validité de la consécration du pain et du vin. Nulle part dans le Nouveau Testament, on ne peut lire que Jésus a donné un "pouvoir" à ses disciples, permettant de rendre réelle sa présence au moyen d'un rite de consécration, pas plus que les apôtres eux-mêmes auraient, à leur tour, transmis ce "pouvoir" à leurs successeurs.
Par contre, Jésus a laissé une parole bien réconfortante à tout homme qui choisit de le suivre comme l'ont fait les disciples :
"Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde" (Matthieu 28.20).
Puisque, selon la doctrine catholique, le Seigneur accorde le don de sa présence eucharistique aussi longtemps que demeurent les espèces du pain et du vin, l'église peut donc rendre un culte d'adoration à l'hostie en dehors de la liturgie de la Messe.
L'article 1378 du Catéchisme romain l'exprime en ces termes :
"L'église Catholique a rendu, et continue de rendre, ce culte d'adoration qui est dû au sacrement de l'Eucharistie, non seulement durant la Messe, mais aussi en dehors de sa célébration : en conservant avec le plus grand soin les hosties consacrées, en les présentant aux fidèles pour qu'ils les vénèrent avec solennité, en les portant en procession".
D'autres précisions concernant ce culte de l'hostie sont données dans l'article 1418 :
"Puisque le Christ lui-même est présent dans le sacrement de l'autel, il faut l'honorer d'un culte d'adoration. La visite au Très Saint Sacrement est une preuve de gratitude, un signe d'amour et un devoir d'adoration envers le Christ, notre Seigneur".
À ces prescriptions émanant des responsables de l'église Catholique, on ne peut répondre que par les paroles même de Jésus, lorsqu'il reprochait aux pharisiens d'annuler la Parole de Dieu au profit de leur tradition :
"C'est en vain qu'ils m'honorent, en enseignant des préceptes qui sont des commandements d'hommes" (Matthieu 15.7).
Ce culte de l'hostie, présence dans le Tabernacle ou adoration devant l'ostensoir, ne repose sur aucun fondement biblique. De plus, ce culte et la pompe liturgique dont il est souvent entouré, représente un réel danger pour ceux qui le pratiquent, parce qu'il revêt un caractère de pratique magique, occulte, l'hostie consacrée devant contenir en elle-même la "présence réelle du Christ".
C'est trahir Jésus que de faire croire aux membres d'une église qu'un homme, prêtre ou évêque, détient de l'Esprit Saint le pouvoir de faire rendre présent Jésus-Christ dans une hostie en accomplissant des rites de consécration.
En conclusion, souvenons-nous de ce que Jésus a dit à la Samaritaine dans l'évangile de Jean (4.23) :
"L'heure vient, et elle est déjà venue, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité; car ce sont là les adorateurs que le Père demande".
Nous devons donc nous approcher de Dieu, non pas au moyen de rites religieux inventés par des hommes, mais par Jésus, notre bien-aimé Sauveur, comme nous le rappelle cet extrait de l'épître aux Hébreux (10.19-22) :
"Ainsi donc, frères, puisque nous avons, au moyen du sang de Jésus, une libre entrée dans le sanctuaire par la route nouvelle et vivante qu'il a inaugurée pour nous au travers du voile, c'est-à-dire, de sa chair, et puisque nous avons un souverain sacrificateur établi sur la maison de Dieu, approchons-nous avec un coeur sincère, dans la plénitude de la foi, les coeurs purifiés d'une mauvaise conscience, et le corps lavé d'une eau pure".
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