R�ponse � une question br�lante � l'heure �cum�nique
de Robert Schr�der
Avec autorisation 04/2003
(Entre parenth�ses, les abr�viations utilis�es.)
Versions catholiques r�centes (post�rieures � la premi�re �dition de cette �tude)
Versions protestantes r�centes (post�rieures � la premi�re �dition de cette �tude)
par des �quipes comptant des traducteurs catholiques, orthodoxes et protestants
La Bible traduite par Andr� Chouraqui, �crivain juif, qui a repens� les textes grecs dans leur contexte culturel aram�en et h�breu. On peut penser qu'il n'a pas �t� influenc�, dans sa traduction, par aucun a priori th�ologique catholique ou protestant. Descl�e de Brouwer, Paris 1974-79 et 1985 (CHO).
Notre bibliographie est volontairement restreinte, la Bible �tant en la circonstance, le document par excellence. Il est conseill� au lecteur int�ress� de suivre l'exemple des Juifs de B�r�e qui
� examinaient chaque jour les Ecritures. pour voir si ce qu'on leur disait �tait exact.� (Act. 17.11).1
Dieu veut que tous les hommes soient sauv�s et parviennent � la connaissance de la v�rit�. (1 Tim. 2.4)
Le Concile �cum�nique a amen� l'auteur de ces lignes � approfondir ce qui lui semblait �tre le fondement doctrinal de l'Unit� chr�tienne: la Bible, et en particulier le Nouveau Testament qui est la r�v�lation d�finitive de Dieu aux hommes.
� Sous l'inspiration de l'Esprit-Saint, �crivit S. S. Pie XII
(Divino afflante) , les �crivains sacr�s ont compos� les Livres que Dieu a voulu
donner au genre humain �
(cit� par Daniel-Rops, � Qu'est-ce que la Bible?
�, p. 68).
Ce sont donc ces livres qui nous r�v�lent Ses desseins et Son plan de Salut pour l'humanit�.
Pour conna�tre Sa volont�, � pour entendre le Saint-Esprit, il faut lire un livre �crit de main d'homme � (Dom Passelecq, � Pr�j. des Cath. contre la lecture de la Bible �, p. 12), mais � divinement inspir� � (2 Tim. 3.16), l'inspiration �tant l'impulsion surnaturelle par laquelle l'Esprit-Saint a incit� les �crivains sacr�s � �crire sous sa continuelle assistance. � Puisque l'�crivain sacr� a �crit tout ce que Dieu voulait lui faire �crire et seulement ce qu'il voulait lui faire �crire, il en r�sulte que dans les livres inspir�s tout est parole de Dieu � (Robert-Tricot, � Init. Bibl. �, p. 20)
� ... en sorte que toute erreur, m�me en mati�re qui ne regarde
pas la foi ou les m�urs, se trouve �tre exclue de la Sainte Ecriture, parce
que Dieu ne saurait enseigner une erreur quelconque �
(L. Rudloff, � Pet.
Th�ol. Dogm. �, p. 30).
Tel est l'�nonc� du principe de l'inerrance des Ecritures.
� Ce qui est certain, c'est que cette assistance (celle du Saint-Esprit)
fait choisir � l'auteur les mots les plus aptes � rendre la pens�e divine dans
toute sa force et sa nettet�. En ce sens, on peut parler d'inspiration verbale
�
(Robert-Tricot, Init. Bibl. p. 17).
En effet, � Il est difficile de dissocier la pens�e pure de son expression. Dieu ne saurait �tre absent de la formulation, de la mise par �crit de son message � (Daniel-Rops, � Qu'est-ce que la Bible? �, p. 78). Tel est l'�nonc� du principe de � l' inspiration totale. �
Puisque Dieu est l'Auteur de la Bible, sa lecture ne reste pas sans action profonde sur son lecteur.
� La Parole de Dieu r�alise sans interm�diaire ce dont elle
est le signe. 'Comme la pluie et la neige descendent du ciel et n'y retournent
pas qu'elles n'aient abreuv� et f�cond� la terre et qu'elles ne l'aient fait
germer, qu'elles n'aient donn� la semence au semeur et le pain � celui qui mange,
ainsi en est-il de ma Parole qui sort de ma bouche. Elle ne revient pas � moi
sans effet, mais elle ex�cute ce que j'ai voulu et accomplit ce pourquoi je
l'ai envoy�e' (Is. ou Es. 55. 10, 11) �.
(J. Vallentin, La Foi des Chr�tiens
p. 36).
De plus,
� la Parole de Dieu nous sanctifie. Elle est la voie du salut, car elle op�re la sanctification et la gr�ce � (J. Vallentin, � La Foi des Chr�tiens �, p. 37).
Voir aussi Jean 17.17.
� La Parole de Dieu, nous dit le Vocabulaire de Th�ologie biblique, est donc un fait en face duquel l'homme ne peut se tenir passif; le porte-parole exerce un minist�re aux responsabilit�s tr�s lourdes; l'auditeur est somm� de prendre position et cela engage son destin. �
M�dit�e dans cette perspective, la Bible ne peut manquer d'enrichir spirituellement, de conduire le lecteur � tout comme elle a conduit l'auteur de ces lignes � � reconna�tre en J�sus son seul Sauveur et l'amener � une � nouvelle naissance �2, par laquelle � l'homme �change sa vie humaine et p�cheresse p�n�tr�e de tristesse et aboutissant � la mort, contre une vie divine, �ternelle et bienheureuse. Il devient participant de la vie m�me de Dieu � (Cahier Evangile, n� 41, p. 11). Le message du Nouveau Testament est cette Bonne Nouvelle:
� A cause de ce que Dieu fit en J�sus et par lui, les hommes
sont pardonn�s, r�confort�s et ramen�s � l'intimit� avec Dieu. Dieu et les hommes
sont � nouveau r�unis �
(R. Davidson, � Le Mes. de la Bible �, p. 153).
L'unit� entre chr�tiens ne peut passer que par la communion avec le P�re et le Fils.
� Que tous soient un. Comme toi, P�re, tu es en moi et moi
en toi, qu'eux aussi soient un en nous �
(Jean 17.21, J�rusalem).
C'est la pri�re m�me de J�sus. Voir aussi Gal. 3. 28.
L'unit�, c'est qu'il n'y ait qu'
� un seul Seigneur, une seule foi, un seul bapt�me. un seul Dieu et P�re de tous, qui est au-dessus de tous, et parmi tous, et en tous � (Eph. 4.5, 6).
Or cette foi unique est-elle pr�ch�e pareillement dans toutes les �glises? Propose-t-on aux hommes avides de vie nouvelle et assoiff�s de certitudes spirituelles le m�me Evangile et le m�me texte?
La comparaison des traductions r�centes du Nouveau Testament et leur confrontation avec l'original grec (N. T. Gr. Lat.) se sont impos�es.
En cas de divergence, c'est le principe de l' � analogie de la foi � (Rom. 12.6) qui doit trancher. � Il faut comparer les passages parall�les et les expliquer les uns par les autres; ce sera souvent le meilleur moyen de pr�ciser une expression ou d'envisager un fait sous ses divers aspects � (Robert-Tricot, � Init. bibl. �, p. 327)3.
Mais la Bible �tant le livre de la Parole de Dieu, il faut l'aborder avec respect, foi et humilit�, avec un c�ur et un esprit ouverts.
Et avant de commencer la lecture de cette �tude, il faut demander � l'Esprit-Saint d'�tre notre guide et notre lumi�re:
� Eternel ! fais-moi conna�tre tes voies,
Enseigne-moi tes
sentiers.
Conduis-moi dans ta v�rit�, et instruis-moi;
Car tu es le Dieu
de mon salut,
Tu es toujours mon esp�rance... �
(Ps. 25 (24).4, 5).
Si quelqu'un entre par moi, il sera sauv�. (Jean 10. 9)
La Bible nous fait conna�tre le plan de Dieu pour le salut de l'humanit�. Et, pourtant, les diverses Eglises n'enseignent pas la m�me doctrine de salut. Bien plus, comme nous allons le voir dans les passages suivants, les traducteurs ne traduisent pas toujours en fonction du texte grec, mais en fonction d'une certaine orientation th�ologique de leur esprit. De l� les divergences de traduction en plusieurs endroits.
Voici le premier, tel que le traduisent les protestants. Il s'agit d'un passage des Actes des Ap�tres. chapitre 2, verset 47
SEGOND |
Et le Seigneur ajoutait chaque jour � l'Eglise ceux qui �taient sauv�s. |
DARBY |
... ceux qui devaient �tre sauv�s. |
GOGUEL-MONNIER |
... ceux qui �taient sauv�s. |
SEGOND REV. |
... ceux qui �taient sauv�s. |
STAPFER |
... ceux qui �taient sauv�s. |
SYNODALE |
... ceux qui �taient sauv�s. |
PV |
... ceux qui �taient sauv�s. |
PLE |
... ceux qui �taient sauv�s. |
LIV |
... ceux qui �taient sauv�s. |
BAN |
... ceux qui �taient sauv�s. |
Voici maintenant les traductions catholiques
BUZY |
... ceux qui �taient sur le chemin du salut. |
CRAMPON 1939 |
... ceux qui �taient sauv�s. |
CRAMPON 1960 |
... ceux qui �taient sauv�s. |
J�RUSALEM |
... ceux qui seraient sauv�s. |
N. T. LETOUZEY |
... ajoutait-il chaque jour des �lus. |
MAREDSOUS |
... ceux qui �taient sur le chemin du salut. |
PIROT -CLAMER |
... ajoutait chaque jour les sauv�s. |
OSTY-TRINQUET |
... ceux qui �taient sauv�s. |
TRI |
... ceux qui �taient sauv�s. |
PDB |
... ceux qui trouvent le salut. |
Voici maintenant les traductions interconfessionnelles
TOB |
... ceux qui trouvent le salut. |
BFC |
... ceux qui �taient sauv�s. |
Voici maintenant la traduction Chouraqui
CHO |
pour nous, les sauv�s |
Ici, la traduction diverge sur le mot grec s�zomenous qui signifie litt�ralement les �tant sauv�s, donc bien ceux qui sont sauv�s et non pas seulement ceux qui se trouvaient sur le chemin du salut. Pirot-Clamer pr�cise dans sa note (tome XI, 1�re partie p.69): � Les sauv�s: la traduction de la Vulgate qui salvi fierunt (qui font leur salut) ne rend pas le grec tous s�zomenous. �
Les traduction Buzy, J�rusalem et Maredsous sont donc � rejeter.
Nous retrouvons des divergences analogues en 1 Cor. 1.18.
Voici d'abord les traductions protestantes:
SEGOND |
Car la pr�dication de la croix est une folie pour ceux qui p�rissent; mais pour nous qui sommes sauv�s, elle est une puissance de Dieu. |
DARBY |
... nous qui obtenons le salut. |
GOGUEL-MONNIER |
... nous qui sommes sauv�s. |
SEGOND REV. |
... nous qui sommes sauv�s. |
STAPFER |
... pour nous, les sauv�s. |
SYNODALE |
... nous qui sommes sauv�s. |
PV |
... qui marchons dans la voie du salut. |
COL |
... pour nous qui sommes sauv�s |
PLE |
... pour nous qui sommes sauv�s |
LIV |
... pour nous qui sommes sauv�s |
BAN |
... pour nous qui sommes sauv�s |
Voici maintenant les traductions catholiques, avec leurs commentaires 4
BUZY |
... pour ceux qui sont dans la voie du salut. |
CRAMPON 1939 |
... pour nous qui sommes sauv�s. |
CRAMPON 1960 |
... pour ceux qui se sauvent. |
J�RUSALEM |
... pour ceux qui se sauvent. |
N. T. LETOUZEY |
... pour ceux qui se sauvent. |
MAREDSOUS |
... pour ceux qui sont sauv�s. Note : |
PIROT -CLAMER |
... pour ceux qui se sauvent. |
OSTY-TRINQUET |
... pour ceux qui se sauvent. |
TRI |
... ceux qui se sauvent |
PDB |
... ceux qui sont en train d'�tre sauv�s |
Voici maintenant les traductions interconfessionnelles
TOB |
... ceux qui sont en train d'�tre sauv�s |
BFC |
... nous qui sommes sur la voie du salut |
Voici maintenant la traduction Chouraqui
CHO |
pour nous, les sauv�s |
On trouve ici, le mot � s�zomenois �, le m�me que tout � l'heure (mais au datif) et signifiant � les �tant sauv�s �. Crampon 1939 et Maredsous seuls ont traduit correctement.
Voici maintenant un troisi�me passage o� apparaissent encore des divergences de traduction. Il s'agit de 1 Cor. 15.2.
Voici d'abord les traductions protestantes:
SEGOND |
(Je vous rappelle, fr�re, l'Evangile que je vous ai annonc�, que vous avez re�u, dans lequel vous avez pers�v�r�), et par lequel vous �tes sauv�s, si vous le retenez tel que je vous l'ai annonc�; autrement vous auriez cru en vain. |
DARBY |
... vous �tes sauv�s. |
GOGUEL-MONNIER |
... il (l'Evangile) sera l'instrument de votre salut. |
SEGOND REV. |
... vous �tes sauv�s. |
STAPFER |
... et qui aussi vous sauvera. |
SYNODALE |
... vous �tes sauv�s. |
PV |
... elle aussi sera l'instrument de votre salut. |
PLE |
... par lequel vous �tes sauv�s. |
LIV |
... cette bonne nouvelle qui vous sauve |
BAN |
... par lequel aussi vous �tes sauv�s. |
Voici maintenant les traductions catholiques:
BUZY |
... vous serez sauv�s |
CRAMPON 1939 |
... vous �tes sauv�s |
CRAMPON 1960 |
... vous serez sauv�s |
J�RUSALEM |
... vous serez sauv�s |
N. T. LETOUZEY |
... vous serez sauv�s |
MAREDSOUS |
... vous serez sauv�s |
PIROT -CLAMER |
... vous serez sauv�s |
OSTY-TRINQUET |
... vous serez sauv�s |
TRI |
... vous serez sauv�s |
PDB |
... vous �tes sauv�s |
OSTR |
... vous �tes sauv�s |
Voici maintenant les traductions interconfessionnelles
TOB |
... vous serez sauv�s |
BFC |
... vous �tes sauv�s |
Voici maintenant la traduction Chouraqui
CHO |
... vous serez sauv�s |
Ici les protestants traduisent g�n�ralement par un pr�sent, alors que les catholiques, � l'exception de Crampon 1939, traduisent par un futur. Or le mot en question, s�zesthe est bien le pr�sent de la voix passive du verbe s�zo.
Pour justifier leur traduction, les commentateurs de Pirot-Clamer notent (tome XI, 2�me partie, p, 277): � Le verbe s�zesthe au pr�sent doit �tre interpr�t� comme un h�bra�sme, mis pour le futur �.
Toutefois, l'ap�tre Paul � manie le grec avec aisance � (Cha�ne-Grousset, lit. relig., p. 418). De plus, il a b�n�fici� de l'inspiration divine lorsqu'il �crivait ou dictait ses lettres.
Enfin, un dernier passage pr�sente des divergences de traduction du m�me ordre. Il s'agit de 2 Cor. 2.15.
Voici d'abord les traductions protestantes:
SEGOND |
Nous sommes, en effet, pour Dieu la bonne odeur de Christ, parmi ceux qui sont sauv�s et parmi ceux qui p�rissent: |
DARBY |
... qui sont sauv�s. |
GOGUEL-MONNIER |
... qui sont sauv�s. |
SEGOND REV. |
... qui sont sauv�s. |
STAPFER |
... qui sont sauv�s. |
SYNODALE |
... qui sont sauv�s. |
PV |
... ceux qui se laissent sauver |
COL |
... ceux qui se sauvent |
PLE |
... ceux qui sont sauv�s |
LIV |
... ceux qui sont sauv�s |
BAN |
... ceux qui sont sauv�s |
Voici maintenant les traductions catholiques:
BUZY |
... vous serez sauv�s |
CRAMPON 1939 |
... vous �tes sauv�s |
CRAMPON 1960 |
... vous serez sauv�s |
J�RUSALEM |
... vous serez sauv�s |
N. T. LETOUZEY |
... vous serez sauv�s |
MAREDSOUS |
... vous serez sauv�s |
PIROT -CLAMER |
... vous serez sauv�s |
OSTY-TRINQUET |
... vous serez sauv�s |
TRI |
... ceux qui se sauvent |
PDB |
... ceux qui se sauvent |
Voici maintenant les traductions interconfessionnelles
TOB |
... ceux qui se sauvent |
BFC |
... ceux qui se sauvent |
Voici maintenant la traduction Chouraqui
CHO |
parmi les sauv�s |
Ici les protestants utilisent le pr�sent de la voix passive, alors que les catholiques, � l'exception de Crampon 1939, utilisent le pr�sent de la voix active.
En fait, le mot mal traduit est encore � s�zomenois �, d�j� rencontr� en Actes 2.47 et 1 Cor. 1.18 et qu'il faut traduire par � les �tant sauv�s �.
Il est assez surprenant de constater que Crampon 1960 a modifi� Crampon 1939, mais non pas dans le sens d'une plus grande fid�lit� au texte!
Cette divergence des traductions pose deux questions fondamentales pour le salut des chr�tiens. Et tout d'abord celle-ci: quelle est la part de l'homme dans son salut? Peut-il se sauver lui-m�me? Ensuite la seconde question: le chr�tien peut-il avoir la certitude, d�s ici-bas, d'�tre sauv�?
La r�ponse est donn�e par le Nouveau Testament.
Lorsque les ap�tres lui demand�rent qui pouvait �tre sauv�, J�sus a r�pondu:
� Aux hommes cela est impossible, mais � Dieu tout est possible � (Matth. 19.26)5.
Pierre le redit en Actes 15.11 :
� Mais c'est par la gr�ce du Seigneur J�sus que nous croyons �tre sauv�s, de la m�me mani�re qu'eux. �
Et Paul le r�affirme en maints endroits. Voyons deux passages particuli�rement significatifs.
Tite 3.5:
Il nous a sauv�s, non � cause des �uvres de justice
que nous aurions faites, mais selon sa mis�ricorde, par le bapt�me de la r�g�n�ration
et le renouvellement du Saint-Esprit.
Eph. 2.8 et 9:
Car c'est bien gratuitement que vous �tes
sauv�s moyennant la foi: vos m�rites n'y sont pour rien, c'est un don de Dieu;
ce n'est pas par les �uvres, en sorte que personne n'ait sujet d'en tirer vanit�
(Maredsous).
Voir aussi Rom. 3.28 ; 8.1 ; 9.32 et 33 ; 11.6 ; 1 Cor. 6.20 : Gal. 2.16; 2 Tim. 1.9.
Il est donc �vident que ce ne sont point nos �uvres qui peuvent nous sauver. J�sus lui-m�me n'a-t-il pas dit:
� Vous de m�me, quand vous avez fait tout ce qui vous a �t� ordonn�, dites: Nous sommes des serviteurs inutiles, nous avons fait ce que nous devions faire � (Luc 17.10)?
L'adjectif � akhreios � traduit par � inutiles � ou � pauvres � ou � ordinaires �, signifie m�me � bons � rien �, et, pour le traducteur catholique Henri Lasserre (Les saints Evangiles, p. 572), � sans m�rite �, donc nullement sur�rogatoire.
� L'homme ne peut sortir de sa condition de p�cheur que par
la foi en J�sus-Christ, lequel a re�u de Dieu mission de r�parer le d�sastre
caus� par le p�ch� d'Adam: expier les fautes de l'humanit�, abattre la tyrannie
du p�ch� et conf�rer aux croyants sa saintet�, qui est la saintet� m�me de Dieu
�
(Osty-Trinquet, note � Rom. 1.17, p. 321).
Bien plus, les versets pr�c�dents laissent pr�sumer que les ap�tres et les premiers chr�tiens poss�daient la certitude d'�tre sauv�s. � Il nous a sauv�s �, � vous �tes sauv�s �, � nous croyons �tre sauv�s � : voici ce qu'affirment les ap�tres!
Cette gratuit� et cette certitude du salut constituent pr�cis�ment la Bonne Nouvelle de J�sus-Christ! Tout au long du Nouveau Testament, cette affirmation se retrouve. Voici deux t�moignages de l'ap�tre Jean.
Jean 6.47:
En v�rit�, en v�rit�, je vous le dis, celui
qui croit en moi a la vie �ternelle.
1 Jean 5.11 � 13:
Et voici ce t�moignage, c'est que Dieu
nous a donn� la vie �ternelle, et que cette vie est dans son Fils. Celui
qui a le Fils a la vie; celui qui n'a pas le Fils de Dieu, n'a pas la vie. Je
vous ai �crit ces choses, afin que vous sachiez que vous avez la vie �ternelle,
vous qui croyez au nom du Fils de Dieu.
Voir aussi Jean 3.15 et 16; 3.36; 5.24; 10.28; Rom. 6.22; 8.1 ; 10.9 � 11 ; 1 Jean 2.25; 3.14; Phil. 3.20.
Le salut vient donc de Dieu, et le chr�tien rachet� poss�de la certitude de son salut.
Mais alors, peut-on objecter, � quoi bon les nombreuses exhortations aux bonnes �uvres? (Eph. 2.10; 1 Tim. 6.18; H�b. 10.24; 1 Pi. 2.12; Ja. 2.14 et 20, etc.).
Celles-ci n'�tant pas les moyens du salut, sont au contraire les fruits du salut, le t�moignage des sauv�s, car toute foi authentique � t�moigne � par ses �uvres.
� Que votre lumi�re luise aussi devant les hommes, afin qu'ils voient vos bonnes �uvres, et qu'ils glorifient votre P�re qui est dans les cieux � (Matth. 5.16).
J�sus a dit :
� Je suis le cep, vous �tes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit, car sans moi vous ne pouvez rien faire. � (Jean 15.5).
Sans communion avec Dieu, en effet, toutes nos �uvres sont mortes.
Comment obtenir ce salut? Comment aller vers J�sus qui proclame:
� Je ne mettrai pas dehors celui qui vient � moi � (Jean 6. 37).
Il nous le dit lui-m�me:
� Repentez-vous et croyez � la bonne nouvelle � (Marc 1.15).
� Celui qui croira et qui sera baptis� sera sauv� � (Marc 16.16).
Tout au long du Nouveau Testament reviennent ces exhortations � la foi et � la repentance qui en constituent l'essence (voir Actes 20.21).
� Si vous ne vous repentez, vous p�rirez tous �galement � (Luc 13.3 et 5).
Avant son ascension au ciel, J�sus explique de nouveau � ses disciples que, selon les Ecritures, � la repentance et le pardon des p�ch�s seraient pr�ch�s en son nom � (Luc 24.47).
D�s sa premi�re pr�dication, Pierre exhorte � la repentance (Actes 2.38). Devant les Ath�niens, Paul proclame que � Dieu, sans tenir compte des temps d'ignorance, annonce maintenant � tous les hommes, en tous lieux, qu'ils aient � se repentir � (Actes 17.30).
Et le dernier livre de la Bible nous fait entendre plusieurs fois le m�me avertissement. Ecoutons :
� Aie donc du z�le, et repens-toi. Voici, je me tiens � la porte, et je frappe. Si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte, j'entrerai chez lui, je souperai avec lui, et lui avec moi � (Apoc. 3.19 et 20).
Qu'est-ce donc que la repentance? Qu'est-ce se repentir? Les correspondants grecs de ces mots sont metano�a et metanoe�. Ils expriment, comme le dit la note de J�rusalem � Matth. 3.2, un changement de l'esprit, un retournement (conversion).
Mareds. Expl. pr�cise tr�s justement, dans son commentaire � Actes 2.38, que l'expression: repentez-vous,
� contient, outre le regret de ses fautes, une disposition r�elle � un changement de vie, � un renouvellement de la mentalit�... �.
Comment se traduit ce repentir? J�sus nous l'enseigne dans sa parabole de l'enfant prodigue (Luc 15.18 � 20) :
� Je me l�verai, j'irai vers mon p�re, et je lui dirai: Mon p�re, j'ai p�ch� contre le ciel et toi, je ne suis plus digne d'�tre appel� ton fils; traite-moi comme l'un de tes mercenaires. Et il se leva, et il alla vers son p�re �.
L'Evangile nous donne aussi des exemples de repentir. D'abord, la femme repentante (Luc 7.38) qui se tint aux pieds de J�sus et pleura. De m�me Pierre, apr�s son reniement, lorsqu'il rencontra le regard du Seigneur, sortit de l� et pleura am�rement (Luc 22. 62).
Le psalmiste d�j�, dans ce magnifique psaume de la repentance (Ps. 51 (50). 19) nous dit:
� Les sacrifices qui sont agr�ables � Dieu, c'est un esprit bris�: � Dieu! tu ne d�daignes pas un c�ur bris� et contrit. �
Et ainsi parle le Tr�s-Haut (Esa�e ou Isa�e 57.15) :
� ... Mais je suis avec l'homme contrit et humili�, afin de ranimer les esprits humili�s, afin de ranimer les c�urs contrits. �
Or, si la repentance est un changement de conduite et un retour vers Dieu, il ne faut pas confondre � repentance � et � p�nitence �. Car le mot � p�nitence �, outre l'id�e de repentir, contient la notion d'expiation des p�ch�s et celle des pratiques expiatoires de mortifications.
D�s 1886, Henri Lasserre, traducteur catholique des Evangiles, l'avait reconnu (Les Saints Evangiles, p. 536) :
� Le paenitentiam agite du latin ne traduit pas exactement les sens du grec metanoe�te qui veut dire: changez de sentiment, repentez-vous, convertissez-vous, mais qui ne comporte point, comme le paenltentiam agite, l'id�e d'aust�rit�s volontaires, dans le but d'expier. �
Le Nouveau Testament nous a appris, en effet, que ce ne sont pas nos �uvres qui peuvent nous sauver, que le salut est impossible � l'homme et que c'est J�sus-Christ qui, � notre place, s'est livr� pour l'expiation de nos p�ch�s (1 Jean 4,10 ; Rom, 3.25).
Les commentateurs de Pirot-Clamer notent aussi (tome IX, p, 26) :
Metanoe�te (traduction du substrat h�breu s�b�) : �tymologiquement, repentez-vous, changez d'esprit (meta nous), changez de sentiments, de conduite. La meilleure traduction des verbes h�breu et grec semble �tre non pas faites p�nitence, repentez-vous qui n'expriment formellement que le regret, mais convertissez-vous qui exprime en m�me temps le changement de conduite cons�cutif au repentir. �
Et pourtant, le mot p�nitence et l'expression faites p�nitence reviennent souvent sous la plume des traducteurs catholiques, dans les missels et la cat�ch�se catholique.
Voici d'ailleurs un tableau comparatif (p. 24-25) des diverses traductions des m�mes mots grecs: metano�a et metanoe� que tous les traducteurs protestants traduisent toujours par repentir ) (sous ses diverses formes) ou par repentance, aux exceptions suivantes pr�s.
Osty-Trinquet est la seule traduction catholique � toujours traduire ces mots par repentir et ses d�riv�s.
H�b. 6.1 |
renoncement aux �uvres mortes |
Segond, Darby, Goguel-Monnier, Segond rev., Stapfer |
Luc 13. 3,5 |
convertir |
Goguel-Monnier |
2 Tim. 2.25 |
changer d'avis |
Stapfer |
H�b. 12.17 |
revenir |
versets |
Buzy |
Crampon |
Crampon |
J�ru- |
N.T. |
Maredsous |
Pirot- |
Osty- |
Lasserre |
Synopse |
|
Matth. |
3.2 � |
co |
re |
re |
re |
co |
re |
co |
re |
co |
fp |
|
3.8 * |
pe |
re |
re |
re |
pe |
pe |
pe |
re |
co |
pe |
|
3.11 * |
pe |
re |
re |
re |
pe |
pe |
pe |
re |
am |
pe |
|
4.17 � |
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11.20 � |
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11.21 � |
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|
12.41 � |
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Marc |
1.4 * |
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pe |
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1.15 � |
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|
6.12 � |
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co |
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Luc |
3.3 * |
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|
3.8 * |
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5.32 * |
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|
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11.32 � |
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13.3 � |
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13.5 � |
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13.7 * |
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15.10 � |
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16.30 � |
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17.3 � |
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17.4 � |
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24.47 |
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Actes |
2.38 � |
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|
|
3.19 � |
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|
5.31 * |
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|
8.22 � |
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|
11.18 * |
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co |
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|
13.24 * |
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|
17.30 � |
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|
19.4 * |
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|
20.21 * |
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co |
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|
26.20 * |
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Rom. |
2.4 * |
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2 Cor. |
7.9 * |
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|
7.10 * |
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12.21 � |
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2 Tim |
2.25 * |
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H�b. |
6.1 * |
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6.6 * |
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|
12.17 * |
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ch |
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ch |
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ch |
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2 Pi. |
3.9 * |
co |
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Apoc. |
2.5 � |
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2.16 � |
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|
2.21 � |
fp |
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|
2.22 � |
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de |
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||
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3.3 � |
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|
3.19 � |
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co |
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co |
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|
9.20 � |
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rn |
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||
|
16.9 � |
co |
re |
re |
re |
re |
re |
re |
re |
* = Metano�a
� = Metanoe�
|
Significations des abr�viations |
proportions |
Am |
amendement |
2 |
Ch |
changer de conduite |
5 |
Co |
se convertir, conversion |
41 |
De |
se d�tourner |
1 |
Im |
Imp�nitence |
1 |
FP |
faire p�nitence |
65 |
PE |
p�nitence |
63 |
Re |
repentir, se repentir, repentance |
256 |
Rg |
regretter |
3 |
Rt |
retour � Dieu |
3 |
Rn |
renoncer |
3 |
Rv |
revenir |
1 |
PV |
repentir, repentance, se d�tourner des p�ch�s, se tourner vers Dieu; changer de mentalit�, d'avis, d'attitude, de vie; revenir sur le choix, se convertir, r�pudier les agissements |
PLE |
se convertir, conversion, changement |
COL |
se repentir, repentance, changer d'avis |
LIV |
se d�tourner du p�ch�, de sa m�chancet�, de ses id�es fausses, de son indiff�rence; revoir sa position et son attitude vis-�-vis de Dieu; se repentir, se tourner vers Dieu; se d�barrasser des id�les; renoncer au p�ch� et se tourner vers Dieu; abandonner les p�ch�s et se tourner vers Dieu; reprendre son comportement et ses pens�es; changer de pens�es, d'attitude, de comportement |
BAN |
se repentir, repentance, changer d'id�e (1 fois) |
TRI |
se repentir, se convertir, (1 fois); la repentance (1 fois); conversion (1 fois); faire p�nitence (6 fois) |
PDB |
changer; changer de c�ur, de conduite; transformation des c�urs; renoncement � la m�chancet�; se repentir; s'amender; revenir sur sa d�cision; revenir; faire p�nitence (2 fois) |
OSTR |
repentir; repentance; conversion (1 fois) |
|
|
TOB |
se convertir; se repentir; conversion |
BFC |
changer de comportement; commencer une vie nouvelle; regretter; se d�tourner |
|
|
CHO |
faire retour |
S'il est vrai que le signe de la repentance, dans l'Ancienne Alliance, �tait � la cendre et le sac � (Matth. 11.21), le � je�ne � (Jo�l 2.12) et la � t�te ras�e � (Es. ou Is. 22. 12), J�sus est venu inaugurer le culte � en esprit et en v�rit� � (Jean 4. 23 et 24). Aussi, le je�ne doit-il rester secret (Matth. 6.16 et 17) ; et dans la parabole du pharisien et du publicain (Luc 18.10 � 14), J�sus ne nous apprend-il pas quelle doit �tre attitude du p�cheur repentant? D�j� Esa�e (ou Isa�e), parlant au nom de l'Eternel, disait: (ch. 58, v. 6 et 7) :
� Voici le je�ne auquel je prends plaisir:
D�tache les
cha�nes de la m�chancet�,
D�noue les liens de la servitude,
Renvoie
libres les opprim�s,
Et que l'on rompe toute esp�ce de joug;
Partage
ton pain avec celui qui a faim,
Et fais entrer dans ta maison les malheureux
sans asile; Si tu vois un homme nu, couvre-le
Et ne te d�tourne pas de ton
semblable. �
La repentance doit donc �tre toute int�rieure; elle signifie quitter le mal et se tourner r�solument, d�finitivement vers Dieu et ses enseignements.
� Je vous le dis en v�rit�, nous dit J�sus, si vous ne vous convertissez et si vous ne devenez comme les petits enfants, vous n'entrerez pas dans le royaume des cieux � (Matth. 18.3).
Tel un enfant qui n'attend rien de lui-m�me, nous nous tournons confiants vers le Dieu mis�ricordieux, afin que nos p�ch�s soient effac�s.
� Repentez-vous donc et convertissez-vous, dit Pierre aux Isra�lites rassembl�s au portique de Salomon, pour que vos p�ch�s soient effac�s � (Actes 3.19).
Quand nous nous sommes d�cid�s d'accepter J�sus-Christ comme notre Sauveur et Ma�tre, nous obtenons, en effet, le pardon de nos p�ch�s et la r�conciliation avec Dieu, que J�sus nous a m�rit�s par sa mort (Col. 1. 21 et 22).
Nous sommes alors � r�g�n�r�s � par Dieu (1 Pi. 1.3) et � n�s de nouveau �,
� Si un homme ne na�t de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu. � (Jean 3.3).
Cette nouvelle naissance est la naissance � l'Esprit et qui nous transforme radicalement 6! Elle est absolument n�cessaire, puisque J�sus insiste aupr�s de Nicod�me:
� Il faut que vous naissiez de nouveau. � (Jean 3.7).
Par la nouvelle naissance, J�sus prend possession de notre vie. Mais cela n'est possible que dans la mesure o� nous avons abdiqu� � notre moi, o� nous nous sommes d�tourn�s de nous-m�mes et o� nous avons crucifi� notre moi (Gal. 5.24) pour recevoir J�sus en qui nous mettons toute notre confiance.
� A ceux qui l'ont re�ue, � ceux qui croient en son nom, elle (la Parole) a donn� le pouvoir de devenir enfants de Dieu � (Jean 1.12).
Celui qui est n� de nouveau poss�de l'assurance du salut.
� L'Esprit lui-m�me atteste � notre esprit que nous sommes enfants de Dieu � (Rom. 8.16; Maredsous).
Nous avons la certitude d'�tre le � temple du Saint-Esprit � (1 Cor. 6.19).
Le th�me de la nouvelle naissance est au centre du message du Nouveau Testament. � En lisant ce cahier � � pouvons-nous lire (p. 8) dans le N� 43 des Cahiers � Evangile � de la Ligue Catholique de l'Evangile, � consacr� � la nouvelle naissance � vous allez donc voir la 'catholicit�', l'universalit�, de l'enseignement sur la nouvelle naissance, sur le changement radical que Dieu veut op�rer dans l'esprit, dans le c�ur, dans l'�tre le plus profond des siens �.
Si Paul a parl� de � nouvelle cr�ation � (2 Cor. 5.17; Gal. 6.15), si Pierre parle de � r�g�n�ration � (1 Pi. 1.3, 23), si Jacques parle d'un � engendrement par la Parole de v�rit� � (Ja. 1.18), si Jean parle d'une � nouvelle naissance � (Jean 3.3, 7), ils ne font qu'expliciter l'enseignement de J�sus qui a dit:
� Je suis la vie � (Jean 11.25; 14.6).
Paul proclame (2 Cor. 5.17) :
� Si quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle cr�ature. Les choses anciennes sont pass�es; voici, toutes choses sont devenues nouvelles. �
R�g�n�r�s par la gr�ce de Dieu, nous pouvons nous �crier avec l'ap�tre Paul: � Je puis tout par celui qui me fortifie � (Phil. 4.13). La victoire sur le p�ch� m'est assur�e (1 Cor. 15.57), car
� ce n'est plus moi qui vis, c'est Christ qui vit en moi � (Gal. 2. 20).
Puisse, cher lecteur, cette vie divine demeurer en vous!
Puissiez-vous dire, avec l'ap�tre Paul:
� Christ est ma vie �
(Phil. 1.21). Sinon, nous faisons n�tre sa supplication (2 Cor. 5.20) :
� Soyez r�concili�s avec Dieu ! �
Car l� o� deux ou trois sont assembl�s en mon nom, je suis au milieu d'eux. (Matth. 18.20)
On trouve dans le Nouveau Testament 48 fois le mot grec presbyteros.
Vingt-neuf fois. il d�signe les Anciens des Juifs, et le mot a �t� unanimement traduit par ancien.
Dans son glossaire, Segond Rev. pr�cise que
� pour les Juifs, ce mot d�signait des docteurs ou des chefs de famille qui avaient une autorit� dans la vie religieuse et dans les communaut�s juives �.
Osty-Trinquet ajoutent (notes de Marc 7.3 et Luc 7.3)
� que ces anciens, docteurs c�l�bres. transmettaient et compl�taient l'enseignement oral destin� � interpr�ter la Loi et qu'ils si�geaient dans les assembl�es locales et les tribunaux �.
Mareds. Expl. pr�cise qu'ils �talent encore � membres du Grand Conseil (sanh�drin) �.
C'est ainsi, en effet qu'ils apparaissent dans les passages suivants ainsi que dans l'Ancien Testament (L�v. 4.13 � 16; Nomb. 11.16; Deut. 19.12; 27.1 ; 1 Rois 8.1).
Matth. 15. 2, 16.21, 21.23, 26.3, 26.57, 27.1, 27.3, 27.12,
27.41, 28.12
Marc 7.3, 8.31, 11.27, 14.43, 14.53, 15.1
Luc 7.3, 9.22,
20.1, 22.1, 22.52
Actes 4.5, 4.8, 4.23, 6.12, 22.5, 23.14, 24.1, 25.15
H�b.
11.2
Mais le terme presbyteros est encore utilis� dans le Nouveau Testament 19 fois pour d�signer ceux qui sont charg�s de diriger les Eglises ou assembl�es chr�tiennes. Les traducteurs protestants ont toujours traduit ce mot par ancien.
Dans les 10 passages suivants des Actes, les traducteurs catholiques aussi l'ont traduit par ancien. Toutefois, Buzy, N. T. Letouzey et Pirot-Clamer ont francis� le mot grec presbyteros en presbytre.
Actes 11.30, 14.23, 15.2, 15.4, 15.6, 15.22, 15.23, 16.4, 20.17, 21.18
Il n'en est plus de m�me dans les �p�tres, o� les traducteurs catholiques utilisent non seulement les mots anciens ou presbytres mais aussi celui de pr�tre, comme le montre le tableau ci-contre.
versets |
Buzy |
Crampon |
Crampon |
J�rusalem |
N.T. Letouzet |
Maredsous |
Pirot- |
Osty |
1Tim. 4.14 |
Presbytre |
Ancien |
Ancien |
Presbytre |
Presbyt�rium |
Ancien |
Presbyt�rium |
Coll�ge persbyt�rial |
1Tim. 5.17 |
Presbytre- |
Ancien |
Ancien |
Presbytre |
Presbytre |
Ancien |
Presbytre |
Ancien |
1Tim. 5.19 |
Presbytre |
Ancien |
Ancien |
Presbytre |
Presbytre |
Ancien |
Presbytre |
Ancien |
Tite 1.5 |
Presbytre |
Ancien |
Presbytre |
Presbytre |
Presbytre |
Ancien |
Presbytre |
Ancien |
Ja. 5.14 |
Presbytre |
PR�TRE |
Ancien |
Presbytre |
Presbytre |
PR�TRE |
Presbytre |
Ancien |
1 Pi. 5.1 |
Presbytre |
Ancien |
Ancien |
Ancien |
Presbytre |
Ancien |
Presbytre |
Ancien |
1 Pi. 5.5 |
Presbytre |
Ancien |
Ancien |
Ancien |
Presbytre |
Ancien |
Presbytre |
Ancien |
2 Jean 1 |
Presbytre |
Ancien |
Ancien |
Ancien |
Presbytre |
Ancien |
Presbytre |
Ancien |
3 Jean 1 |
Presbytre |
Ancien |
Ancien |
Ancien |
Presbytre |
Ancien |
Presbytre |
Ancien |
On peut se demander pour quelles raisons, autre qu'une doctrine eccl�siologique pr�con�ue, un traducteur a pu �tre amen� � adopter un mot diff�rent, selon les �p�tres, alors que les ap�tres, eux, utilisaient toujours le m�me mot...
Quelle est donc la signification r�elle du mot presbyteros dans l'Eglise primitive?
Mareds. Expl. (en note � Actes 11.30) nous apprend que le terme d'ancien � fut adopt� par les chr�tiens de J�rusalem pour d�signer les administrateurs de la communaut�, sous la direction des ap�tres �. Osty-Trinquet disent m�me: � sous l'autorit� sup�rieure des ap�tres �. En note � Actes 14.23 Mareds. Expl. pr�cise qu'il s'agit � des �v�ques et des pr�tres qui pr�sidaient les communaut�s �. La m�me pr�cision est donn�e par Osty-Trinquet en note � 1 Pi. 5. 1 : pr�tres ou �v�ques.
Pour Buzy, qui traduit toujours presbyteros par presbytre, ce � devaient �tre des pr�tres; peut-�tre avaient-ils aussi la pl�nitude du sacerdoce par l'�piscopat � (Note � Actes 14.23).
Cependant Crampon 1939 et Maredsous traduisent en Jacq. 5.14 ce mot par pr�tre... La note de Maredsous pr�cise : � ... Un m�me mot grec signifie ancien et pr�tre �. Et dans plusieurs notes des traducteurs catholiques, le mot ancien est remplac� par pr�tre.
En note � 1 Tim. 4.14 Mareds. Expl. pr�cise � que le mot Ancien Ancien est la traduction du terme grec presbyteros, d'o� est venu le mot fran�ais pr�tre.
Mais si l'�tymologie du mot pr�tre proc�de de presbyteros, il n'est pas permis de faire d�river les pr�tres des presbytres; en effet, le mot latin qui d�signe le pr�tre est sacerdos et celui qui d�signe les anciens est seniores ou presbyteri, Ce n'est donc que secondairement, et tardivement, que presbytre a donn� pr�tre.
Ainsi deux questions se posent:
La r�ponse se trouve dans deux textes du Nouveau Testament. D'abord dans les Actes 20.17 � 28.
V. 17: � Cependant, de Milet Paul envoya chercher � Eph�se les Anciens de l'Eglise. � (Puis il leur dit: � ...)
V. 28: � Prenez donc garde � vous-m�me, et � tout le troupeau sur lequel le Saint-Esprit vous a �tablis �v�ques, pour pa�tre l'Eglise du Seigneur, qu'il s'est acquise par son propre sang. �
Il est �vident ici que Ancien (presbyteros) v. 17 et Ev�que (episcopos) v. 28 sont synonymes.
Un deuxi�me texte confirme cette synonymie: Tite 1.5 � 7.
� Je t'ai laiss� en Cr�te, afin que tu mettes en ordre ce qui reste � r�gler, et que, selon mes instructions, tu �tablisses des anciens dans chaque ville, s'il s'y trouve quelque homme irr�prochable, mari d'une seule femme, ayant des enfants fid�les, qui ne soient ni accus�s de d�bauche ni rebelles. Car il faut que l'�v�que soit irr�prochable, comme �conome de Dieu; qu'il ne soit ni arrogant, ni col�re, ni adonn� au vin, ni violent, ni port� � un gain d�shonn�te. �
Le mot episcopos, traduit par �v�que ou �piscope ou surveillant, se retrouve encore en Phil. 1.1 et en 1Tim. 3.1 et 2. En 1Pi. 2.25, il s'applique � J�sus.
La synonymie entre �piscope et presbytre est reconnue par Buzy qui note � propos d'Actes 20.17 � 28:
� Les presbytres sont maintenant qualifi�s d'�piscopes. Ces deux mots et ces deux valeurs sont donc interchangeables. �
Buzy le r�affirme dans ses notes � Tite 1.5 � 7 et surtout � 1 Tim. 3. 1 o� il dit:
� une chose acquise aujourd'hui, c'est la synonymie parfaite de ces deux vocables �.
Mareds. Expl. note � ce propos:
� Ev�que : la traduction litt�rale est surveillant. Dans les premiers textes chr�tiens il est parfois difficile de distinguer la fonction proprement �piscopale de celle de chef de communaut�... � (note � Actes 20. 28).
� ... Sous r�serve de mieux inform�, nous nous rallions � l'opinion qui voit ici, dans ce terme �v�que, un pr�tre-chef de communaut�. En effet, un passage parall�le � celui-ci, dans la lettre � Tite (1.5), emploie le terme de ancien ou pr�tre � (note � 1 Tim. 3.1).
De m�me, pour Crampon 1960, l'�piscope � n'est pas un �v�que au sens actuel du mot, mais un dignitaire de premier rang parmi les pr�tres (presbytre ou ancien) �. C'est aussi l'opinion d'Osty-Trinquet (note � Phil. 1. 1) qui reconnaissent l'�quivalence presbytre-�piscope dans la note � 1 Tim. 4.14.
Cependant J�rusalem (note � Tite 1. 5) semble faire une distinction entre les deux. On peut y lire:
� ... le titre de presbytre (...) d�signe un �tat, une dignit�; celui d'�piscope (...) un office. Les uns et les autres, chefs de communaut�s locales, sont charg�s non seulement de l'administration temporelle, mais de nombreuses fonctions proprement religieuses. Plus tard l'�piscope deviendra l'�v�que, chef unique du Coll�ge des pr�tres. �
En note � 1 Tim. 5.17, Crampon 1960 livre ces subtilit�s:
� Les Anciens ou Presbytres: dignitaires distincts des �piscopes encore que les noms soient interchangeables et investis du pouvoir sacerdotal. �
Pour terminer, ajoutons que les historiens de l'Eglise reconnaissent aussi, pour l'Eglise primitive, la parfaite synonymie de ces deux termes. Pour Cl�ment (1 Cor. 44. 4-5), selon G. Bardy :
(La Th�ologie de l'Eglise de saint Cl�ment de Rome � saint Ir�n�e, p. 40) � les deux termes �piscope et presbytre ont le m�me sens et sont interchangeables. La m�me synonymie se retrouve dans le � Pasteur � d'Hermas qui ne nomme jamais ensemble les �piscopes et les presbytres, mais qui d�signe tant�t les uns, tant�t les autres comme les chefs des Eglises. �
Les commentaires catholiques ne se recouvrent pas et manquent de clart�, car on y d�c�le la tentative de faire des � presbytres � les anc�tres des pr�tres et des �piscopes les anc�tres des �v�ques, amorce de la hi�rarchie catholique alors que ces deux termes sont absolument �quivalents. Voici d'autre part une objection extr�mement s�rieuse.
Il n'est pas vrai, comme l'affirme Maredsous, que le mot � presbyteros �ait � la fois la signification d' anciens et de pr�tre. C'est le mot hiereus qui signifie pr�tre (ou sacrificateur) et on le rencontre dans 30 endroits du Nouveau Testament.
Matth. 8.4, 12.4, 12.5
Marc 1.44, 2.26
Luc 1.5, 5.14,
6.4, 10.31, 17.14
Jean 1.19
Actes 4.1, 6.7, 14.13
H�b. 5.6, 7.1, 7.3,
7.11, 7.14-15, 7.17, 7.21, 7.23, 8.4
H�b. 9.6, 10.11, 10.21
Apoc. 1.6,
5.10, 20.6
Ses d�riv�s ( hierateuma, hier�sune, hierateia) qui signifient sacerdoce ou pr�trise se trouvent dans les sept passages suivants:
Luc 1.9 ;
1 Pi. 2.5 et 9 ;
H�b. 7.5,11, 12 et 24.
Ces termes s'appliquent d'abord aux pr�tres et au sacerdoce de l'Ancienne Alliance o� les pr�tres �taient les interm�diaires entre les croyants et leur Dieu pour offrir les divers sacrifices. La pr�trise de la Nouvelle Alliance n'est, en fait, mentionn�e que cinq fois; mais elle ne caract�rise pas les fonctions ni des presbytres, ni des �piscopes, ni des pasteurs, ni des �vang�listes, ni des diacres, ni des proph�tes, ni des docteurs... mais celles de tous les chr�tiens. Voici ces cinq passages.
Ces passages montrent que l'Eglise du Nouveau Testament ne conna�t qu'un sacerdoce: celui de tous les rachet�s. Cela ressort aussi d'autres passages, tel Rom. 12.1 ; 1 Cor. 3.16; 1 Cor. 6.19.
L'�p�tre aux H�breux (10.14) nous montre que le sacrifice de J�sus-Christ est le seul sacrifice n�cessaire � la nouvelle alliance:
� Car par une seule offrande, il a amen� � la perfection pour toujours ceux qui sont sanctifi�s. �
La Nouvelle Alliance ne conna�t donc pas de sacerdoce hi�rarchis� comme l'Ancienne Alliance, car chaque fid�le y est � la fois pr�tre et temple de Dieu. Et J�sus-Christ en est le Grand-Pr�tre (H�b. 7.26 et 27). Le mot de grand-pr�tre ou de souverain sacrificateur se rencontre 22 fois dans le Nouveau Testament; il d�signe les Grands-pr�tres de l'Ancienne Alliance, et, dans la Nouvelle Alliance, exclusivement l'unique Grand-Pr�tre par excellence, J�sus-Christ, dont le sacerdoce ne passe point et ne se transmet point (H�b. 7. 24). Ce verset, cependant, donne aussi lieu � des traductions divergentes.
Voici d'abord les traductions, protestantes :
SEGOND |
Mais lui, parce qu'il demeure �ternellement, poss�de un sacerdoce qui n'est pas transmissible. |
DARBY |
... a la sacrificature qui ne se transmet pas. |
GOGUEL-MONNIER |
... un sacerdoce intransmissible. |
SEGOND REV. |
... le sacerdoce non transmissible. |
STAPFER |
.. le sacerdoce qui ne se transmet point � d'autres. |
SYNODALE |
... poss�de le sacerdoce qui ne se transforme point. |
PV |
... sacerdoce perp�tuel qui ne peut �tre transmis � personne d'autre. |
PLE |
... intransmissible |
COL |
... non transmissible |
LIV |
... personne d'autre pour le remplacer |
BAN |
... qui ne passe point � un autre |
Voici maintenant les traductions catholiques avec leurs commentaires.
BUZY |
... un sacerdoce qui n'a pas de d�clin. |
CRAMPON 1939 |
... un sacerdoce qui ne se transmet point. |
CRAMPON 1960 |
... un sacerdoce qui ne se transmet pas. |
J�RUSALEM |
... un sacerdoce immuable. |
N. T. LETOUZEY |
... un sacerdoce qui ne passera pas. |
MAREDSOUS |
... un sacerdoce perp�tuel. |
PIROT -CLAMER |
... un sacerdoce inali�nable |
OSTY-TRINQUET |
... un sacerdoce qui ne passe point. |
TRI |
... qui ne se transmet pas. |
PDB |
... poss�dera pour toujours la dignit� de repr�sentant de Dieu |
OSTR |
... intransmissible (ancienne �dition qui ne passe point) |
Voici maintenant les traductions interconfessionnelles
TOB |
... sacerdoce exclusif |
BFC |
sa t�che de pr�tre n'a pas � �tre transmise � quelqu'un d'autre. |
Voici maintenant la traduction Chouraqui
CHO |
intransmissible |
Le mot grec donnant lieu � ces divergences de traduction est aparabatos qui ne se trouve qu'une seule fois dans le Nouveau Testament. Il ne figure pas non plus dans la version grecque de l'Ancien Testament, dite version des Septante (dont la traduction a �t� commenc�e vers 250 av. J.-C.)7.
La traduction immuable ne convient pas, le mot grec signifiant immuable est ametathetos, utilis� en H�b. 6. 17 et 18.
La traduction perp�tuel ou � perp�tuit� ne convient pas non plus, car le grec rend ces expressions par di�n�k�s (H�b. 7.3; 10.1 ; 10.12 et 14).
La traduction intransmissible est bonne, car elle est confirm�e par le contexte; voir versets 7.21 et 23, puis 10.14.
Il faut rappeler ici, que le sacerdoce de l'Ancienne Alliance connaissait � un seul souverain sacrificateur �, Aaron, puis ses successeurs, qui avaient acc�s, une fois par an, dans le lieu tr�s saint, au jour des expiations (H�b. 9.7 ; L�v. 16.32, 34). Or J�sus est � venu changer ce sacerdoce � (H�b. 7.12), car il est
� sacrificateur pour toujours, selon l'ordre de Melchis�dek � (H�b. 7.20)
et non selon l'ordre d'Aaron (H�b. 7.11).
C'est pourquoi, son sacerdoce ne peut se transmettre. Tout sacerdoce devient superflu,
� car par une seule offrande, il a amen� � la perfection pour toujours ceux qui sont sanctifi�s � (H�b. 10.14).
Le Christ, �crit aussi le commentateur de Pirot-Clamer (Tome XII, p. 325)
� poss�de un sacerdoce aparabaton (hapax biblique), immuable, inali�nable, infini en dur�e, comme en puissance: de l� vient qu'il peut sauver les siens eis to panteles, d'un salut parfait sous tous les rapports, ce qui inclut aussi tous les temps. Le Christ continue d'exercer personnellement son sacerdoce, car il vit toujours pour interc�der en notre faveur �.
Mais s'il n'y a pas de sacerdoce, comment est alors organis�e l'Eglise de la Nouvelle Alliance?
Pour �difier le corps du Christ, Dieu a dot� les chr�tiens de dons divers, utilisant
� les uns comme ap�tres, les autres comme proph�tes, les autres comme �vang�listes, les autres comme pasteurs et docteurs. (Eph. 4.11) ou encore comme diacres � (Phil. 1.1 ; 1 Tim. 3.8),
sans qu'il y ait d'hi�rarchie. Tel est d'ailleurs l'enseignement de J�sus:
� Mais vous, ne vous faites pas appeler Rabbi; car un seul est votre Ma�tre, et vous �tes tous fr�res. Et n'appelez personne sur la terre votre P�re, car un seul est votre P�re, celui qui est dans les cieux. Ne vous faites pas appeler conducteurs, car un seul est votre conducteur, le Christ. Le plus grand parmi vous sera votre serviteur � (Matth. 23.8 � 11, Segond Rev.).
L'autorit� est d�tenue par le Christ � chef supr�me de son Eglise (Eph. 1.22) � et sa Parole.
� Vous avez �, �crit encore Paul aux Colossiens (2.10), � tout pleinement en lui, qui est le chef de toute principaut� et de tout pouvoir. �
Quelle est alors la fonction des presbytres �piscopes?
C'est celle de surveiller l'assembl�e locale et d'en �tre les pasteurs. Lisons ce que leur �crit Pierre (1 Pi. 5.1 � 3) :
� Voici les exhortations que j'adresse aux anciens qui sont parmi vous, moi ancien comme eux, t�moin des souffrances de Christ, et participant de la gloire qui doit �tre manifest�e: Paissez le troupeau de Dieu qui est sous votre garde, non par contrainte, mais volontairement, selon Dieu; non pour un gain sordide mais avec d�vouement; non comme dominant sur ceux qui vous sont �chus en partage, mais en �tant les mod�les du troupeau. �
En Actes 20. 28, on trouve les m�mes recommandations dans la bouche de Paul:
� Prenez donc garde � vous-m�mes et � tout le troupeau sur lequel le Saint-Esprit vous a �tablis �v�ques, pour pa�tre l'Eglise du Seigneur, qu'il s'est acquise par son propre sang. �
Les diacres, mentionn�s en deux ou trois endroits seulement du Nouveau Testament (1 Tim. 3.8 et Phil. 1.1) sont les collaborateurs des Anciens. Etienne, Philippe, Pro�chore, Nicanor, Timon, Parm�nas et Nicolas devaient �tre des diacres (service = � diakonia �) et c'est par suffrage de l'Assembl�e qu'ils furent choisis, puis pr�sent�s aux ap�tres pour l'imposition des mains (Actes 6.5 � 6).
Les ap�tres avaient-ils autorit� sur les anciens ou les diacres?
Osty-Trinquet (en note � Actes 11.30) affirment que les anciens �taient � sous l'autorit� sup�rieure des ap�tres �. Or, les exhortations de Pierre ne sont pas des consignes autoritaires qui trahiraient une relation de subordination. Bien plus, Pierre se dit � ancien comme eux � (1 Pi. 5.1).
Si les anciens avaient �t� sous l'autorit� des ap�tres, Jean aurait-il eu � se plaindre de Diotr�phe ? (3 Jean 9). Les anciens n'�taient pas sous l'autorit� des ap�tres et ne furent pas non plus nomm�s par eux. En ce qui concerne leur mode de d�signation, les traductions catholiques ne concordent pas avec les traductions protestantes. Le choix des anciens est d�crit en Actes 14.23.
Voici d'abord les traductions protestantes.
SEGOND |
Ils (Paul et Barnabas) firent nommer des anciens dans chaque Eglise. et, apr�s avoir pri� et je�n�, ils les recommand�rent au Seigneur en qui ils avaient cru. |
DARBY |
Et leur ayant choisi des Anciens. |
GOGUEL-MONNIER |
Ils leur choisirent des Anciens. |
SEGOND REV. |
Ils firent nommer pour eux des anciens. Note: on peut aussi comprendre: ils nomm�rent pour eux. |
STAPFER |
Ils nomm�rent des anciens. |
SYNODALE |
Ils nomm�rent des Anciens. |
PV |
... ils firent �lire � mains lev�es |
PLE |
on leur d�signait |
GEN |
... firent nommer des anciens Note: Ils choisirent par lever de mains; Election. |
COL |
.Ils firent nommer pour eux des anciens. Note: on peut aussi comprendre: ils nomm�rent pour eux. |
LIV |
Ils d�sign�rent aussi des anciens. |
BAN |
Ils choisirent des anciens. Note: |
Voici maintenant les traductions catholiques avec leurs commentaires.
BUZY |
Ils impos�rent les mains � des presbytres. |
CRAMPON 1939 |
Apr�s leur avoir �tabli des anciens dans chaque �glise par imposition des mains. Note: |
CRAMPON 1960 |
Ils leur d�sign�rent des anciens. |
J�RUSALEM |
Ils leur d�sign�rent des anciens. |
N. T. LETOUZEY |
Ils impos�rent les mains � des presbytres. Note: |
MAREDSOUS |
Ils institu�rent des anciens |
PIROT -CLAMER |
Ayant impos� les mains � des presbytres Note: |
OSTY-TRINQUET |
Ils leur d�sign�rent des anciens Note: |
TRI |
Ils leur d�sign�rent des anciens |
PDB |
ils choisirent |
Voici maintenant les traductions interconfessionnelles
TOB |
ils leurs d�sign�rent |
BFC |
ils leur d�sign�rent Note: Certains traduisent. Ils firent nommer pour eux |
Voici maintenant la traduction Chouraqui
CHO |
ils d�signent |
On constate que les traductions divergent et l'on va de l'expression � faire nommer � � celle d'� imposer les mains �. Le mot mal traduit, le verbe � kheirotone� �, signifie d'abord: voter � mains lev�es. Il se rencontre � nouveau en 2 Cor. 8.19.
Voici comment il a �t� traduit par les traducteurs protestants
SEGOND |
(Nous envoyons avec lui (Tite) le fr�re (peut-�tre Luc) dont la louange en ce qui concerne l'Evangile est r�pandue dans toutes les Eglises), et qui, de plus, a �t� choisi par les Eglises pour �tre notre compagnon de voyage. |
DARBY |
a �t� choisi par les assembl�es. |
GOGUEL-MONNIER |
a �t� d�sign� par les Eglises. |
SEGOND REV. |
a �t� d�sign� par les Eglises. |
STAPFER |
a �t� d�l�gu� par elles (les Eglises). |
SYNODALE |
a �t� choisi par les suffrages des Eglises. |
PV |
choisi par le vote unanime des Eglises Note: |
PLE |
a �t� d�sign� par les Eglises. |
COL |
a �t� d�sign� par les Eglises. |
LIV |
a �t� choisi par les Eglises. |
BAN |
a �t� choisi par les suffrages des Eglises. |
Voici maintenant les traductions catholiques du m�me verbe � kheirotone� � qu'en Actes 14.23.
BUZY |
a �t� d�sign� par elles. |
CRAMPON 1939 |
a �t� d�sign� par le suffrage des Eglises. |
CRAMPON 1960 |
a �t� d�sign� par les Eglises. |
J�RUSALEM |
a encore �t� d�sign� par le suffrage des Eglises. |
N. T. LETOUZEY |
a �t� choisi par leur suffrage. |
MAREDSOUS |
a �t� d�l�gu� par les suffrages des Eglises. |
PIROT-CLAMER |
a �t� choisi par le suffrage des Eglises. |
OSTY-TRINQUET |
a encore �t� d�sign� par le suffrage des Eglises. |
TRI |
a �t� d�sign� par les Eglises. |
PDB |
a �t� d�sign� officiellement par les communaut�s. |
OSTR |
d�sign� par les Eglises. |
Voici maintenant les traductions interconfessionnelles
TOB |
d�sign� par les Eglises. |
BFC |
d�sign� par les Eglises. |
Voici maintenant la traduction Chouraqui
CHO |
choisi par les communaut�s |
Ici la notion de � vote � mains lev�es � que comporte le verbe (kheiro = main, tone� = lever) a �t� rendu par le mot � suffrage �. On ne comprend pas pourquoi en Actes 14.23, le m�me mot a �t� traduit autrement par les m�mes traducteurs...
Pirot-Clamer a donn� ici (Tome XI, 1�re partie, p. 362) le commentaire suivant:
� II a �t� '�lu � mains lev�es' (acception classique de 'kheirotone�', qui manque dans les LXX, et dont le premier sens est: �tendre les mains, cf. Actes 14.23), pour aider Paul dans la collecte. C'est donc un personnage officiellement mandat� par les Eglises. qui jouissent d'une organisation autonome, dont le choix averti est un gage de probit� et d'ind�pendance par rapport � Paul lui-m�me. �
Ajoutons toutefois, que le substantif grec kheirotonia, d�riv� du verbe kheirotone� se trouve, mais une seule fois, dans la version grecque des Septante, en Esa�e (ou Isa�e) 58.9. Le mot y signifie indubitablement lev�e de la main ou geste malveillant, nullement � imposition des mains �.
Les traductions d'Actes 14.23 qui portent imposer les mains sont � rejeter.
Dans son � Lexicon Graecum Novi Testamenti � , le P�re j�suite F. Zorell le reconna�t:
� hoc verbo manuum impositio, quae in ordinationes fit, non formaliter indicatur, sed dumtaxat hominis in sacro munere constitutio �, c'est-�-dire: � L'imposition des mains, qui est pratiqu�e en vue des ordinations, n'est pas indiqu�e par ce mot, dans sa forme, mais seulement l'institution d'un homme dans une fonction sacr�e. �
En effet, l'expression � imposer les mains �que l'on trouve 19 fois dans le Nouveau Testament et 10 fois sous la plume de Luc (Luc 4.40; 13.13; Actes 6.6; 8.17; 8.19; 9.12 ; 9.17 ; 13.3 ; 19.6; 28.8) n'est jamais rendue par le verbe � kheirotone� �, mais g�n�ralement par � �pithesis kheiras � ou � epitith�mi kheiras �.
L'expression � d�sign�rent des anciens � utilis�e en Actes 14.23 par quelques traducteurs est �galement inexacte.
Faut-il rappeler ici comment fut nomm� Matthias, le successeur de Judas le tra�tre? Il fut choisi entre deux candidats pr�sent�s par les 120 fr�res par tirage au sort (Actes 1.26). Il n'a donc pas �t� d�sign�, ni par Pierre, ni m�me par le coll�ge apostolique.
Et les premiers diacres, les coadjuteurs des ap�tres, n'ont pas non plus �t� d�sign�s par eux; ils furent �lus par l'assembl�e et les ap�tres ratifi�rent ce choix par l'imposition des mains (Actes 6.5 et 6).
Le "Theologisches W�rterbuch zum Neuen Testament" (herausgeben von Gerhard Friedrich, Neunter Band Alpha-Omega, W. Kohlhammer verlag, Stuttgart, 1973) pr�cise la signification de kheirotone� : Lever des mains pour exprimer une approbation lors d'un vote. Les auteurs de cet ouvrage ajoutent que ce mot peut aussi avoir le sens de : nommer.
Le substantif "kheirotonia", pr�cisent-ils, a, dans les Septante, le sens d'�tendre la main, de montrer (d�signer) du doigt.
Pourtant, en 2Co 8.19 le sens qu'adopte cet ouvrage est � choisir �, et les auteurs pensent qu'en Actes 14.23, il ne s'agissait pas d'un vote de l'assembl�e, mais d'une d�signation par Paul et Barnabas.
Le d�bat concernant la meilleure traduction du verbe kheirotone� demeure ouvert.
L'Histoire de l'Eglise nous apprend cependant que fort longtemps le choix des conducteurs d'Eglises se faisait par suffrage de l'assembl�e et non par une d�signation par une autorit� hi�rarchique (voir ci-apr�s).
Dans son �p�tre � Tite (1.5), Paul �crit:
� Je t'ai laiss� en Cr�te, afin que tu mettes en ordre ce qui reste � r�gler et que, selon mes instructions, tu �tablisses des anciens dans chaque ville �.
Tous les traducteurs ont traduit katast�s�s (verbe kathist�mi ) par �tablir. Or �tablir signifie: rendre stable, asseoir, installer (c'est le mot utilis� par Stapfer dans ce passage), mais non � d�signer �. On retrouve ce terme encore 16 fois dans le Nouveau Testament, avec cette signification, et en particulier � propos des diacres que les ap�tres � �tabliront � dans le diaconat (Actes 6. 3) apr�s leur �lection.
Si l'on rencontre encore le verbe � �tablir � dans le Nouveau Testament, mais avec un sens plus fort que celui d'installer, avec l'acception de � d�signer �, le verbe utilis� n'est jamais kathist�mi. Ce verbe n'a d'ailleurs jamais Dieu pour sujet.
Si c'est Dieu qui �tablit, le Nouveau Testament utilise les verbes po��, prokheirizomai, oriz�, tith�mi.
Marc 3.14 H�b 3. 2 |
Il (J�sus) en �tablit douze pour les avoir avec lui. Consid�rez J�sus qui a �t� fid�le � Celui qui l'a �tabli. |
poi� |
Actes 22.14 Actes 26.16 |
Le Dieu de nos p�res t'a destin� � conna�tre sa volont�. Car je te suis apparu pour t'�tablir ministre. |
prokheirizomai |
Actes 10.42 Actes 17.31 Rom. 1. 4 |
C'est lui (J�sus) qui a �t� �tabli Juge. Il jugera le monde par l'homme qu'il a d�sign�. et d�clar� (d�sign�) Fils de Dieu. |
oriz� |
Jean 15.16 Actes 13.47 Actes 20.28 1 Cor. 12.28 1 Tim. 1.12 1 Tim. 2. 7 H�b. 1. 2 |
et je (J�sus) vous ai �tablis pour porter du fruit. Je (le Seigneur) t'ai �tabli pour �tre la lumi�re. le troupeau sur lequel le Saint-Esprit vous a �tablis �v�ques. Dieu a �tabli dans l'Eglise premi�rement des ap�tres. (J�sus-Christ) m'a jug� fid�le, en m'�tablissant dans le minist�re. et pour lequel (J�sus-Christ) j'ai �t� �tabli pr�dicateur et ap�tre. Le Fils qu'il (Dieu) a �tabli h�ritier de toutes choses. |
tith�mi |
C'est donc Dieu qui � d�signe, appelle �les ap�tres, les �v�ques, les pr�dicateurs; l'Eglise ne peut que reconna�tre cette vocation et � �tablir, installer � l'appel� dans ses fonctions.
Le seul type de nomination dans l'Eglise primitive est la d�sigation par l'assembl�e des fr�res ou l'assembl�e des anciens. C'est le cas pour Tite (Gal. 2.1 et Actes 15.2), pour Timoth�e (1 Tim. 4.14) et pour Jude et Silas (Actes 15.22, 27).
Le t�moignage de l'Histoire vient confirmer ces faits.
� Nos documents �, reconna�t G. Bardy (Th�ologie de l'Eglise de saint CI�ment de Rome � saint Ir�n�e, p. 49) � ne nous apprennent rien sur le choix des �v�ques et de leurs subordonn�s, sinon que Dieu est � l'origine de ce choix, op�r� sans doute avec l'assentiment du peuple, par un coll�ge restreint : 'L'�v�que, les presbytres et les diacres de Philadelphie' sont �lus avec l'assentiment de J�sus-Christ, qui de sa propre volont� les a �tablis et confirm�s par son Saint-Esprit.' (Ignace, Philadel. Inscript.) ; �.
Palanque-Chelini (. Pet. Hist. des Grds Conciles �, p. 12) d�crivent l'Eglise primitive comme compos�e � d'une foule de communaut�s autonomes, chacune formant une Eglise qui avait � sa t�te un pasteur � l'�v�que � �lu par le clerg� et le peuple des fid�les �.
Dom Charles Poulet (Hist. de l'Egl., tome l, p. 120) nous apprend qu'aux IVe et Ve si�cles encore, l'�v�que �tait �lu:
� L'�lection �piscopale se faisait de la mani�re suivante: proposition du candidat par le clerg� et le peuple, puis ratification par les �v�ques de la province et le m�tropolitain �.
Sous les Carolingiens, encore (ibid. p. 192), le choix des �v�ques se faisait par �lection:
� L'Eglise en deuil adresse une supplique au roi et au m�tropolitain pour obtenir de proc�der � une �lection qu'op�rent le clerg� et les la�ques de marque, la foule �tant admise comme jadis � t�moigner son consentement par acclamation �
C'est Adrien IV (1154-1159) qui commence � recommander ses candidats. Ses successeurs, dont Innocent III (1198-1216), vont jusqu'� annuler les �lections et substituer leur propre candidat. Et finalement, l'�v�que ne sera plus �lu, mais d�sign� par le pape (ibid. p. 273). Mais, dans l'Eglise primitive, l'�v�que de Rome ne poss�dait pas cette pr�rogative.
La Tradition catholique � mais non la tradition orthodoxe8 � voit cependant en Matth. 16.18, le fondement de la papaut�.
� Tu es Pierre et sur cette pierre je b�tirai mon Eglise. �
Or, il n'est pas permis d'isoler un verset de son contexte. Voyez le sens du verset Matth. 16.23, s'il demeure isol� !
Les ap�tres n'ont jamais vu dans les paroles de J�sus une d�claration de primaut�. Au chapitre 18 de Matth. verset 1, donc apr�s la d�claration de J�sus, les ap�tres sont encore � se demander lequel d'eux �tait le plus grand dans le royaume des cieux, ou, comme �crit Luc (9.46) le plus grand d'entre eux.
Le texte grec distingue d'ailleurs nettement entre Pierre (Petros, nom masculin) et pierre ( petra, nom f�minin), petros signifiant pierre et petra signifiant rocher, le premier ayant une valeur partitive par rapport au second.
Le P�re j�suite F. Zorell le reconnait dans son � Lexicon Graecum Novi Testamenti �, quand il �crit:
Petra : rupes, petra, saxum et quidem (ln opposltione ad 'petros' quod significat 'saxum a monte vel solo solutum, lapidem magnum, sed tantum ut adhuc levari manuque projici possit) �,
c'est-�-dire: Petra: rocher, roc, roche et ceci en opposition � 'petros' qui signifie rocher arrach� � une montagne ou au sol, grosse pierre mais qui peut �tre n�anmoins soulev�e et lanc�e � la main.
Le mot petra revient d'ailleurs encore 11 fois dans le Nouveau Testament et 4 fois dans l'Evangile de Matthieu: 7.24 et 25; 27.51 et 60, o� tous les traducteurs le traduisent par roc � ou rocher. On le trouve 89 fois dans les Septante o� il a indubitablement la m�me signification.
Le mot petros -, qu'on ne rencontre jamais dans le Nouveau Testament sans �tre appliqu� � Pierre, ne se trouve que deux fois dans la version des Septante, et ceci dans le deuxi�me livre des Maccab�es9. Voici ces passages, selon la traduction de J�rusalem.
2 Macc. 1.16:
(D�s qu'Antiochus y fut entr�, ils
ferm�rent le sanctuaire et,) ayant ouvert la porte secr�te du plafond, ils foudroy�rent
le chef avec les siens en lan�ant des pierres.
2 Macc. 4.41 :
Prenant conscience de l'attaque de
Lysimaque, les uns s'armaient de pierres, les autres de gourdins, certains prenaient
� pleines mains la cendre qui se trouvait l�, et tous assaillaient p�le-m�le
les gens de Lysimaque.
Ces versets permettent de reconna�tre le sens r�el de � petros �.
Il faut cependant reconna�tre que le mot h�breu k�ph;� d'o� est venu le mot aram�en K�pha � et que l'on rencontre au pluriel en J�r. 4.29 et Job 30.6 et au singulier dans l'Eccl�siastique 40.15 10, a la signification de roc ou de rocher et les traducteurs des Septante ont traduit par petra , et non par petros11� . �
Comme l'Evangile de Matthieu aurait �t� r�dig� primitivement en aram�en, le commentaire de Pirot-Clamer (tome IX, p. 217) se croit autoris� d'affirmer:
� Ce qu'il (J�sus) a dit est certainement: Tu es K�pha et sur ce k�pha , �.
Mais � le traducteur grec de l'ouvrage, tenu pour inspir� � (Cha�ne-Grousset, � Litt�r. relig.", p. 349) n'aurait-il pas d� traduire alors: tu es petros et sur ce petros ? ...
Et n'est-ce pas le texte grec de l'Evangile de Matthieu qui a �t� re�u par l'Eglise comme texte canonique, et ceci en raison de son inspiration?
Au reste, le mot � petra �, lorsqu'il est utilis� au sens figur� dans le Nouveau Testament, s'applique toujours � J�sus-Christ, et souvent aussi le mot � lithos �.
Rom. 9.33:
Voici, je mets en Sion une pierre (lithos)
d'achoppement, et un rocher (petra) de scandale, et celui qui croit en
lui ne sera point confus.
1 Cor. 10.4:
(Nos p�res) ont tous bu le m�me breuvage spirituel,
car ils buvaient � un rocher (petra) spirituel qui les suivait, et ce
rocher (petra) �tait Christ.
1 Pi. 2.7, 8:
La pierre (lithos) qu'ont rejet�e
ceux qui b�tissaient est devenue la principale de l'angle, et une pierre (lithos)
d'achoppement, et un rocher (petra) de scandale.
J�sus-Christ est donc le roc sur lequel il fondera l'Eglise, son Eglise. � Personne, �crit l'ap�tre Paul (1 Cor. 3.11) ne peut poser un autre fondement que celui qui a �t� pos�, savoir J�sus-Christ... Aux Eph�siens, il �crit (Eph. 2. 20) :
� Vous avez �t� �difi�s sur le fondement des ap�tres et des proph�tes (donc pas sur Pierre) ; J�susChrist lui-m�me �tant la pierre de l'angle �.
C'est par sa confession de foi (Matth. 16.16) que Pierre constitue le premier fragment de l'Eglise constitu�e par tous les fid�les rachet�s qui reconnaissent en J�sus le Christ, le Fils du Dieu vivant. L'ap�tre Pierre lui-m�me l'atteste (1 Pi. 2.4 et 5) :
� Approchez-vous de lui, pierre (lithos) vivante, rejet�e par les hommes, mais pr�cieuse devant Dieu, et vous-m�mes, comme des pierres (lithos) vivantes, �difiez-vous pour former une maison spirituelle, un saint sacerdoce, afin d'offrir des victimes spirituelles, agr�ables � Dieu par J�sus-Christ �.
Un deuxi�me texte invoqu� par la tradition catholique pour �tayer la primaut� de Pierre, se trouve en Jean 21.15 � 17.
� Pais mes agneaux !
Paix mes brebis ! �
Voici quelques interpr�tations catholiques de ces versets. Tout d'abord, le passage en question tel que le donne Alberti dans � Le Message des Evangiles �, avec son commentaire intertextuaire:
� J�sus lui dit: � Pais (le troupeau de) mes (fid�les, en guidant ces) agneaux, (en tant que Maitre supr�me et infaillible, vers les p�turages de ma v�rit�) �, J�sus lui demanda encore pour la seconde fois: � Simon, fils de Jean, m'aimes-tu (plus que tous les autres) ? � Pierre lui r�pondit: � Oui Seigneur tu sais que je t'aime � J�sus lui dit: � Pais (les �mes qui me sont fid�les, en ordonnant �) mes brebis, (en tant que Chef supr�me et universel, tout ce qui te semble bon pour leur bien spirituel) �. J�sus lui demanda pour la troisi�me fois: Simon, fils de Jean, m'aimes-tu (plus que tous les hommes)? � Pierre fut rempli de tristesse parce que J�sus lui avait demand� pour la troisi�me fois: � M'aimes-tu? � (car il craignait que J�sus ne vit dans son c�ur un amour moins grand que celui qu'il pensait avoir; et c'est pourquoi) il lui r�pondit (tr�s humblement) : � Seigneur, tu connais tout, tu sais que je t'aime. � J�sus lui dit: � Pais (les �mes qui sont sous ma domination, en poursuivant) mes brebis (comme le supr�me juge quand elles sortent des p�turages salutaires de la foi). En v�rit�, en v�rit�, je te le dis, (c'est � toi qu'est r�serv�e la plus grande autorit� mais aussi le plus grand martyre) : quand tu �tais jeune, tu te ceignais toi-m�me... �
Le chanoine Texier, professeur de philosophie et d'apolog�tique, �crit � propos de ce passage (Pr�cis d'Apolog�tique, p. 386) :
� Il (Pierre) doit pa�tre et gouverner tout le bercail: les agneaux, c'est-�-dire les fid�les; les brebis, c'est-�-dire les �v�ques �
C'est aussi l'interpr�tation qu'a donn� de ces termes le grand Bossuet (Sermon sur l'Unit� de l'Eglise) 12.
A cela, on peut objecter que le terme brebis � en grec probaton � que l'on rencontre encore 32 fois dans le Nouveau Testament, ne signifie nulle part �v�que -, mais dans 27 passages, et en particulier dans ceux de Jean, il d�signe incontestablement tous les fid�les ou tous les appel�s.
Cette interpr�tation ne peut donc pas s'appuyer sur une s�rieuse �tude des textes.
Les commentateurs de Pirot-Clamer (tome X, p. 482) aussi ne reconnaissent plus cette interpr�tation:
� On n'a aucune raison, �crivent-ils, de penser que les agneaux repr�sentent les simples fid�les et que les brebis signifient les autres ap�tres, �
Mais ils ajoutent aussit�t:
� Mais le changement des mots montre bien que le troupeau du bon Pasteur, dans son universalit�, est remis entre les mains de Pierre. �
Commentant le � Pais mes agneaux �, le chanoine A. Boulenger �crit (Manuel d' Apolog�tique, p. 337):
� Or d'apr�s l'usage des langues orientales, le mot 'pa�tre' veut dire 'gouverner', Pa�tre les agneaux et les brebis, c'est donc gouverner avec une autorit� souveraine l'Eglise du Christ; c'est en �tre le chef supr�me; c'est avoir la primaut�. �
Le verbe grec poimaino dit vraiment plus que le verbe fran�ais pa�tre. Il d�rive de poim�n qui signifie berger. Or le berger ne conduit pas seulement son troupeau au p�turage, mais il l'entretient et en prend soin. C'est dans ce sens que l'entend le Nouveau Testament.
Mais il ne signifie pas gouverner avec autorit� souveraine , puisque la m�me mission �choit aux Presbytres-Episcopes (Actes 20.28; 1Pi. 5.2).
Pour gouverner ou r�gner, le grec utilise h�gemoneu� (Luc 2.2 ; 3.1), h�geomai (Luc 22.26 ; H�b. 13. 7, 17, 24) ou basileu� (que l'on trouve en 18 endroits du Nouveau Testament, dont 7 fois sous la plume de Jean: Apoc. 5.10; 11.15; 11.17; 19.6; 20.4; 20.6; 22.5).
Quant � l'autorit� dans l'Eglise, nous connaissons les recommandations de J�sus � ses ap�tres, au moment o� s'�leva parmi eux une discussion pour savoir lequel serait le plus grand.
� Les rois des nations leur commandent, et ceux qui exercent
l'autorit� sur eux se font appeler Bienfaiteurs. Pour vous, il n'en est pas
ainsi; au contraire, que le plus grand parmi vous se comporte comme le plus
jeune, et celui qui gouverne comme celui qui sert �
(Luc 22.25 et 26, traduction
J�rusalem; voir aussi Matth. 20. 25 et Marc 10.42).
Commentant ce verset, Pirot-Clamer �crit (Tome X, p. 259) :
� La conduite des ap�tres ne doit pas �tre celle des princes pa�ens. Dans le royaume de J�sus, celui qui exerce l'autorit� devra �tre comme le plus jeune: Il ne cherchera donc pas les marques ext�rieures d'honneur et de respect; il fera comme le plus jeune qui, dans les assembl�es se garde bien de prendre la premi�re place. Celui qui sera le chef devra ressembler � un serviteur: ne pas chercher � dominer, mais employer son autorit� au service des autres: ce n'est pas la n�gation de l'autorit� et de la hi�rarchie dans le royaume de Dieu, mais une le�on sur la fa�on dont devront se comporter ceux qui sont rev�tus de l'autorit�. �
L'ap�tre Pierre enfin, fid�le � l'enseignement de son Ma�tre, va nous donner lui-m�me le sens du mot � poimain� � en 1 Pi. 5.2 et 3 :
� Paissez le troupeau de Dieu qui vous est confi�, le surveillant, non par contrainte, mais de bon gr�, selon Dieu; non pour un gain sordide, mais avec l'�lan du c�ur: non pas en faisant les seigneurs � l'�gard de ceux qui vous sont �chus en partage. mais en devenant les mod�les du troupeau � (traduction J�rusalem).
Le souverain pasteur, en fait, c'est J�sus-Christ, selon l'affirmation m�me de Pierre:
� Et lorsque le souverain pasteur para�tra, vous obtiendrez la couronne incorruptible de la gloire� (1 Pi. 5.4). �
En H�breux 13.20, J�sus est qualifi� de grand pasteur:
� Que le Dieu de la paix, qui a ramen� d'entre les morts le grand pasteur des brebis, par le sang d'une alliance �ternelle... �
Et J�sus, ne proclamait-il pas qu'il �tait le bon Pasteur (Jean 10.11) et le seul Conducteur?
� ... Car un seul est votre conducteur, le Christ � (Matth. 23.10, Segond Rev.).
Il est incontestable que Pierre a jou�, dans les Evangiles, un r�le capital. Il y est toujours cit� le premier. Mais cette priorit� n'implique aucune primaut�. Jacques aussi pr�c�de toujours le nom de Jean, qui cependant est l'ap�tre pr�f�r� de J�sus (Jean 13.23 ; 19.26, etc.).
De plus, dans les �p�tres, Pierre n'est plus cit� en premier (1 Cor 1.12; 1 Cor. 3.22; 1 Cor. 9.5; Gal. 2.9).
Les textes suivants, ainsi que Matth. 18.1 pr�c�demment indiqu�, confirment que les ap�tres n'ont jamais reconnu � Pierre aucune primaut�.
Si Pierre avait �t� chef de l'Eglise, peut-on concevoir qu'il aurait eu des successeurs avec les m�mes pr�rogatives, alors m�me que d'autres ap�tres, dont certainement Jean, �taient encore en vie? Ainsi quatre successeurs auraient r�gn� sur l'Eglise du vivant de l'ap�tre Jean comme l'atteste la liste des papes, telle qu'elle se trouve � Rome dans la Basilique de Saint-Paul (R. Mor�ay, � Nouv. Hist. de l'Egl. �, p. 350 ; voir aussi Larousse du XX�me si�cle).
1� Saint Pierre |
33 � 64 |
2� Saint Lin |
64 � 76 (?) |
3� Saint Clet |
76 � 88 (?) |
4� Saint Cl�ment1er |
88 � 97 (?) |
5� Saint Evariste |
97 � 105 (?) |
Une autre question s'impose. Que dit le Nouveau Testament du minist�re de Pierre � Rome? Le Nouveau Testament n'en dit rien, absolument rien. Et si Pierre a �t� � Rome, ce ne pouvait �tre que pour une tr�s courte dur�e, et non pas, comme le pr�tend une vieille tradition, pendant 25 ans. Toutefois, c'est en vertu de cette antique croyance, qu'un pr�lat doit dire au pape fra�chement �lu:
� Tu ne verras pas les ann�es de Pierre � (R. Mor�ay, Nouv. Hist. de l'Egl., p. 26).
Daniel-Rops, dans � L'Eglise des Ap�tres et des Martyrs �, p. 109, fid�le � cette antique tradition, �crit:
� Que le Prince des ap�tres soit venu � Rome, qu'il y soit arriv� d'assez bonne heure, la chose est certaine; qu'il y ait fait un tr�s long s�jour, d'environ 25 ans, coup� par quelques absences, notamment des voyages � J�rusalem, il est certain aussi; et, de m�me, son martyre dans la ville qu'il consacra par son sang ne fait plus de doute. Mais rien n'est assur� au-del�. �
Toutefois, cette tradition ne re�oit plus l'adh�sion unanime de l'Eglise catholique. Dans � Initiation biblique �(Robert-Tricot) p. 619 et 620, on ne parle plus que de deux s�jours de Pierre � Rome, le premier entre 43 et 49, le second vers 62-63, apr�s la premi�re captivit� de Paul. C'est aussi l'avis du chanoine A. Boulenger (Hist. de l'Egi., p. 40 et 41). Dans l'� Introduction � la Bible � (Robert-Feuillet), tome II, p. 586, on ne parle plus que d'un seul s�jour � Rome en 64. Dans � Les premiers jours de l'Eglise �, G. Bardy, qui ne croit pas que Pierre ait �t� le fondateur de la chr�tient� romaine (p. 101), �crit (p. 113) :
� Pendant combien de temps saint Pierre demeura-t-il � Rome et y exer�a-t-il son minist�re? On ne le sait. Ce qu'il y a de sur, c'est qu'il s'y trouvait lorsque, � la suite de l'incendie de Rome, N�ron accusa les chr�tiens d'�tre responsables du d�sastre. �
Pour le chanoine Texier (Pr�cis d'Apolog�tique, p. 387)
� Il n'�tait pas n�cessaire pour cela que Pierre v�nt � Rome. Il suffisait qu'il d�sign�t, comme successeur dans le primat, l'�v�que de cette ville. Il a fait au moins cela, comme l'atteste l'acceptation unanime de la primaut� romaine par toute l'Eglise, d�s l'origine � et l'auteur d'ajouter qu'en fait � on d�montre que saint Pierre est venu � Rome pour y gouverner l'Eglise de cette ville et qu'il y mourut �.
Mais le chanoine Texier feint d'ignorer que les dissentiments entre Rome et Byzance remontent au IV�me si�cle (Dom C. Poulet, Hist. de l'Egl., tome I, p. 119). On ne peut donc pas parler d'� acceptation unanime de la primaut� romaine �. Laissons parler saint Gr�goire 1er (dit Gr�goire le Grand) qui �tait 'pape' de 590 � 604:
� Je dis sans crainte que quiconque ose s'appeler '�v�que universel' ou d�sire dans son orgueil que d'autres lui donnent ce titre est le pr�curseur de l'Antichrist � (Ep. 33 � Maur. Aug.). 13
Est-il donc permis de parler d'� acceptation unanime � de la primaut� si les papes eux-m�mes ne la revendiquent pas?
Toujours est-il que la tradition des 25 ann�es de minist�re de Pierre � Rome est en train de s'�vanouir, prouvant la pr�caire fragilit� des traditions.
�
En effet, Pierre n'est pas all� � Rome avant le Concile de J�rusalem en 49 (toutes nos chronologies sont emprunt�es � J�rusalem et � Osty-Trinquet). En effet, dans le livre des Actes, nous le trouvons toujours en Jud�e, jusqu'au moment du Concile de J�rusalem.
1.15: |
Election de Matthias. |
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2.5 � 41 : |
Pentec�te. |
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3. 1 : |
Gu�rison du boiteux devant le temple. |
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4. 3 � 22 : |
Pierre et Jean devant le sanh�drin. |
| J�rusalem. |
5. 18 : |
Nouvel emprisonnement des ap�tres. |
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16 2 : |
Election des premiers diacres. |
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8. 1 : |
Les ap�tres restent � J�rusalem malgr� les pers�cutions. |
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8.14: |
Pierre et Jean envoy�s en Samarie. |
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8. 25 : |
Retour de Pierre et de Jean � J�rusalem. |
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9. 32 : ; |
Pierre se rend � Lydde. |
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9:34 |
Pierre ressuscite Dorcas � Jopp�. |
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10.24 : |
Pierre se rend chez Corneille � C�sar�e. |
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11. 2 : |
Pierre retourne � J�rusalem. |
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12.3 : |
Arrestation de Pierre � J�rusalem. |
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15.2 � 23: |
Concile de J�rusalem. |
|
De plus, au Concile de J�rusalem, Pierre ne dit mot de son minist�re � Rome. La lettre r�dig�e � l'issue de ce Concile �tait adress�e aux fr�res d'entre les pa�ens, qui sont � Antioche, en Syrie et en Cilicie (Actes 15.23), mais non � ceux de Rome.
A partir de ce moment, le livre des Actes ne parle plus de Pierre.
On constate aussi que ce n'est pas Pierre qui ouvre le Concile et ce n'est pas lui qui le cl�t (Actes 15.6, 7 et 15.13).
Pierre ne se trouvait pas � Rome avant la lettre de Paul aux Romains (hiver 57-58), car Paul d�sire aller � Rome pour y annoncer l'Evangile (Rom. 1. 15) et pour communiquer � cette communaut� chr�tienne quelque don spirituel (Rom. 1.11). Si Pierre e�t �t� d�j� � Rome, Paul n'aurait plus eu ces motifs pour y aller. D'autre part, Paul se glorifie de ne porter l'Evangile que l� o� aucun autre n'avait pos� les fondements (Rom. 15.20). De plus, Pierre ne figure pas sur la liste des 26 personnes que Paul salue en fin de son �p�tre (Rom. 16.3 � 16).
L'origine de la communaut� chr�tienne de Rome devait remonter � la Pentec�te; � ce moment se trouvaient � J�rusalem des hommes pieux de toutes les nations parmi lesquels � ceux qui sont venus de Rome, Juifs et pros�lytes � (Actes 2. 10).
Les Actes nous apprennent (18.2) que Paul rencontra � Corinthe Aquilas et Priscille, sa femme, expuls�s de Rome par Claude. Ils l'accompagn�rent en Syrie (Actes 18.18), et sont �galement avec lui lorsqu'il �crit sa lettre aux Corinthiens (1 Cor. 16.19), en 56, mais ils sont � Rome, au moment o� il �crit sa lettre aux Romains (Rom. 16.3). Paul y fait aussi une mention particuli�re pour Andronicus et Junius, ses parents et compagnons de captivit�, qui jouissent d'� une grande consid�ration parmi les ap�tres �, et qui m�me ont �t� en Christ avant lui (Rom. 16. 7). Voil� donc quelques chr�tiens de Rome, et qui devaient jouer un r�le primordial dans l'�dification de leur Eglise. Pierre n'�tait pas non plus � Rome � l'arriv�e de Paul, ni durant sa premi�re captivit� (de 60 � 62 ou 63), car celui-ci n'y rencontra pas Pierre (Actes 28,15).
Dans sa seconde lettre � Timoth�e, �crite en 66 ou 67, durant sa seconde captivit� � Rome, Paul s'y trouve seul avec Luc (2 Tim. 4. 11), sans avoir eu la visite de Pierre, mais il a vu On�siphore (2 Tlm. 1.16, 17), Eubulus, Pudens, Linus, Claudia (2 Tim. 4.21).
Pierre aurait-il �t� � Rome entre les deux captivit�s de Paul? C'est peu probable.
Dans les Actes qu'il a �crits en 67 ou autour de 70 (ou peut-�tre seulement en 80), Luc a d�peint les p�r�grinations des ap�tres: voyages missionnaires de Paul, tourn�e missionnaire de Pierre et Jean en Samarie, voyage de Pierre � Lydde, � Jopp� et � C�sar�e, comment aurait-il pu oublier le grand voyage de Pierre � Rome, surtout si celui-ci avait d�tenu les pr�rogatives de la primaut�?
De m�me, il nous a inform�s du martyre d'Etienne (Actes 6.8 � 16) et de Jacques (Actes 12.2) ; aurait-il pu passer sous silence celui de Pierre? C'est sans doute pour cette derni�re raison que Crampon 1960 situe la r�daction des Actes en 62 d�j�.
Mais nonobstant le silence complet des Ecritures, les chronologistes catholiques soutiennent que Pierre a subi le martyre � Rome en 64 ou en 67. Ces chronologistes, toutefois, se gardent bien d'indiquer la date de son arriv�e � Rome. Leur affirmation est bas�e sur un simple postulat, absolument hypoth�tique, � savoir que Babylone est synonyme de Rome. La premi�re �p�tre de Pierre se termine en effet par cette salutation (1 Pi. 5,13) :
� L'Eglise des �lus qui est � Babylone vous salue, ainsi que Marc, mon fils �
Le mot Babylone se trouve neuf fois dans le Nouveau Testament, dont cinq fois dans l'Apocalypse, avec un qualificatif: Babylone la grande (ou la grande ville): Apoc. 14.8; 16.19; 17.5; 18.10; 18.21.
Dans le symbolisme de l'Apocalypse, cette Babylone la grande d�signerait Rome (� cause des sept collines d'Apoc. 17.9). Cette interpr�tation n'a cependant pas re�u l'assentiment de tous les ex�g�tes.
A vouloir soutenir absolument l'identit� Rome-Babylone-la-grande, c'est � la capitale de la papaut� que s'appliquerait �galement le verdict:
� Babylone la grande, la m�re des impudiques et des abominations de la terre � (Apoc. 17. 5) et celui d'Apoc. 18. 2 : � Elle (Babylone) est devenue une habitation de d�mons, un repaire de tout esprit impur, un repaire de tout oiseau impur et odieux �. Une voix du ciel invite le peuple de Dieu � la quitter: � Sortez du milieu d'elle, mon peuple, afin que vous ne participiez point � ses p�ch�s � (Apoc. 18.4).
Quatre fois, on trouve le terme de Babylone sans aucun qualificatif, et ceci dans les passages suivants:
Matth. 1.11, 1.17 Actes 7.43, 1 Pi. 5.13
Dans les trois premiers passages, Babylone d�signe indubitablement l'ancienne capitale de la Babylonie, situ�e sur l'Euphrate. Du temps des ap�tres, cette ville n'�tait plus capitale; elle faisait partie de l'Empire des Parthes et fut un refuge des Juifs qui y fond�rent des �coles et lui donn�rent une certaine prosp�rit�.
On sait d'autre part que Babylone, dans la g�ographie ancienne, �tait aussi une ville d'Egypte, au nord de Memphis. Elle devint, dans les premiers si�cles du christianisme, le si�ge d'un �v�ch�. Une partie des vieux quartiers du Caire occupe son emplacement.
Pierre a utilis� le mot Babylone sans aucun qualificatif; a-t-on le droit de lui attribuer la m�me signification qu'� l'expression Babylone la grande? L'�p�tre de Pierre rel�ve-t-elle d'un symbolisme analogue � celui de l'Apocalypse?
D'ailleurs, l'�p�tre aux Galates nous donne une indication tr�s pr�cieuse sur l'apostolat de Pierre. Tout comme Paul avait �t� appel� par Dieu � �tre l'ap�tre des incirconcis, Pierre �tait appel� � �tre celui des circoncis (Gal. 2.7 � 9). Ce n'est donc pas � Rome qu'il allait exercer son minist�re, � Rome, la capitale du paganisme. Et les Juifs de Rome �taient mal inform�s sur la �secte� chr�tienne � l'arriv�e de Paul vers 60 (Actes 28.22).
Ce fait n'emp�che pas Daniel-Rops, apr�s avoir affirm� que Pierre a exerc� son minist�re pendant pr�s de 25 ans � Rome (p. 109), d'�crire (L'Egl. des Ap�t. et des Mart. , p. 110) :
� A Rome, sans doute, tandis que Pierre pr�chait surtout dans la communaut� juive, Paul travailla les milieux pa�ens, soldats, gardiens, courtisans m�mes; leur action dut �tre parall�le et compl�mentaire. �
Or Paul lui-m�me pr�cise (Col. 4. 10 et 11) qu'Aristarque, Marc et J�sus appel� Justus �taient � du monde des circoncis, et les seuls qui aient travaill� avec moi pour le royaume de Dieu �.
Nous venons de voir plus haut, que Marc �tait avec Pierre � Babylone (1 Pi. 5.13). Or, dans sa deuxi�me lettre � Timoth�e qu'il avait laiss� � Eph�se en Asie Mineure (1 Tim. 1.3), Paul lui demande de venir au plus t�t et d'amener avec lui Marc qui lui serait utile pour le minist�re (2 Tim. 4.9 � 11). Celui-ci n'�tait donc pas � Rome au moment de la lettre, sinon Paul lui aurait d�p�ch� Luc: il �tait en Asie, et sans doute � Babylone.
D'apr�s les renseignements du Nouveau Testament, on conna�t les d�placements de Marc.
entre 60 et 63 : |
Marc est � Rome (Phm. 24 ; Col. 4.10). |
vers 64 : |
Il est avec Pierre � Babylone (1 Pi. 5. 13). C'est en ce moment qu'il aurait r�dig� son Evangile. |
vers 67 : |
Il est en Asie (2 Tim. 4.11). |
Donc Marc a quitt� Rome pour l'Asie, a peut-�tre pass� � Colosse, puis retrouva Pierre � Babylone et demeura en Asie jusqu'en 67.
Si Babylone signifiait Rome, il faudrait admettre que Marc ait fait, dans le m�me laps de temps, trois fois le trajet de Rome en Asie, puis retour � Rome-Babylone, enfin retour en Asie, ce qui est peu vraisemblable.
En d�finitive, le Nouveau Testament, inspir� de Dieu, ne contient trace ni d'un sacerdoce hi�rarchis�, ni d'une quelconque primaut� de Pierre et l'on n'y trouve aucune preuve de son s�jour � Rome. Bien plus, l'�tude des textes inspir�s nous apprend l'impossibilit�, pour Pierre d'avoir s�journ� pendant 25 ans � Rome, et l'on ne comprend pas � � moins de m�conna�tre les Ecritures � qu'une telle tradition ait pu survivre jusqu'� nos jours.
Mais, lorsque les temps furent accomplis,
Dieu a envoy�
son Fils,
n� d'une femme,
n� sous la loi,
afin de racheter ceux qui
�taient sous la loi,
pour que nous recevions l'adoption.
(Gal. 4.4 et
5, Segond Rev.)
La premi�re divergence que pr�sentent les diverses traductions appara�t dans le premier chapitre de Matthieu, verset 25. Voici d'abord les traductions protestantes:
SEGOND |
Mais il ne la connut point jusqu'� ce qu'elle e�t enfant� un fils. |
DARBY |
Et il ne la connut point jusqu'�... |
GOGUEL-MONNIER |
Mais il ne la connut pas jusqu'�... |
PERNOT |
Il ne la connut pas jusqu'�... |
STAPFER |
Mais il ne la connut pas jusqu'�... |
SEGOND REV. |
Et il ne la connut point avant qu'elle... |
SYNODALE |
Mais il ne la connut point, jusqu'�... |
PV |
...pas de relations avec elle avant qu'elle e�t mis au monde un fils. |
PLE |
... jusqu'� ce que |
COL |
... jusqu'� ce que |
LIV |
... elle resta vierge jusqu'� la naissance de son fils |
BAN |
... jusqu'� ce que |
Voici maintenant les traductions catholiques avec leurs commentaires.
BUZY |
Et, sans qu'il l'e�t connue, elle enfanta... |
CRAMPON 1939 |
Et il ne la connut point jusqu'�... |
CRAMPON 1960 |
Mais il ne la connut pas jusqu'�... |
J�RUSALEM |
Et, sans qu'il l'e�t connue, elle... Note: |
N. T. LETOUZEY |
Et, sans qu'il l'e�t connue, elle... |
MAREDSOUS |
Et, sans qu'il l'e�t connue, elle... Note: |
PIROT-CLAMER |
Et sans qu'il se f�t approch� d'elle, elle... Note: |
OSTY-TRINQUET |
Et, sans qu'il l'e�t connue, elle enfanta.,. et sans qu'il se f�t approch� d'elle, elle... NOTE: Ce verset traduit litt�ralement donne ceci: � Et (Joseph) ne la (Marie) connut pas (par l'acte conugal) jusqu'au moment o� (elle) engendra un fils. � Or l�, les protestants concluent qu'apr�s la naissance de J�sus, Joseph s'approcha de Marie et qu'elle perdit sa virginit�. Mais cette opinion se fonde sur une fausse interpr�tation de la locution � jusqu'au moment o� �; comme si celle-ci voulait indiquer que Joseph respecta Marie jusqu'au moment o� elle devint m�re, mais pas ensuite. Or, dans la Bible, la locution � jusqu'au moment o� �fait conna�tre les faits jusqu'au moment indiqu� par elle et point apr�s. Il est dit par exemple: � Mical, fille de Sa�l n'eut point d'enfants jusqu'au jour de sa mort � (2 Sam. 8. 23). Le Texte sacr� ne veut certainement pas dire qu'elle en eut apr�s !... Donc, dans le cas pr�sent, l'�vang�liste veut indiquer que Joseph, bien qu'il eut tous les droits sur Marie, la respecta n�anmoins, et cette derni�re � sans qu'il se f�t approch� d'elle �, engendra son fils J�sus, tout en restant vierge. |
LASSERRE |
... Et se conformant aux ordres de l'Envoy� du Seigneur, il (Joseph) garde aupr�s de lui son �pouse, respectant sa virginit�. Ainsi le temps s'�coula, et le moment vint o� elle enfanta son fils premier-n�. |
SYNOPSE |
Et il ne la connaissait pas jusqu'au jour o� elle enfanta un fils. |
TRI |
... jusqu'� ce que ... |
PDB |
Et sans qu'il ait eu de rapport elle, elle enfanta... |
NJER |
... jusqu'� ce que ... Note: |
OSTR |
... jusqu'� ce que ... Note: |
BRU |
... jusqu'� ce que ... |
Voici maintenant les traductions interconfessionnelles
TOB |
... jusqu'� ce que ... |
BFC |
... jusqu'� ce que ... |
Voici maintenant la traduction Chouraqui
CHO |
... jusqu'� ce que ... |
Pourtant, le texte grec porte bien e�s qui signifie jusque et pendant. En omettant ce mot, la traduction perd son caract�re inspir�. En aucun cas, � e�s �, ne peut se traduire par sans, mot pour lequel le grec utilise kh�ris (Matth. 13.34; 14.21 ; 15.38) ou aneu (Matth. 10.29). 14
Une objection bien plus grave encore est la suivante. On retrouve l'expression � e�s ou � devant un verbe (comme dans le passage litigieux), encore dix-neuf fois dans l'Evangile de Matthieu. Trois fois, il signifie pendant :
Matth. 5.25; 14.22; 26.36 (signification impossible en Matth. 1.25). Mais seize fois, il a la signification de � jusqu'� ce que � ou � jusqu'au moment o� �, impliquant une modification du comportement ou des faits apr�s le moment en question. Ces passages �tablissent sans doute possible le sens biblique de e�s ou:
Matth. 2.9, 2.13, 5.18, 5.26, 10.11, 10.23, 12.20, 13,33, 16.28, 17.9, 18.30, 18.34, 22.44, 23.39, 24.34, 24.39
Ajoutons � cela, que le mot e�s se trouve en outre encore trente-sept fois devant un verbe, cinquante-six fois devant un substantif et trente fois devant un verbe substantifi�, et cela dans le Nouveau Testament 15. Ce n'est pas � des exemples isol�s, et encore de l'Ancien Testament qu'il fallait recourir � l'instar de saint J�r�me ou d'Alberti.
Notons �galement au passage que le mot h�breu 'ad qui a la m�me signification que � e�s �se rencontre quelque mille fois dans l'Ancien Testament. 16 ; et dans 2 Samuel, cit� par Alberti, nous trouvons l'expression 'ad ki ( jusqu'� ce que) huit fois:
10.5, 15.28, 20.3, 22.38, 15.24, 17.13, 21.10, 23.10
Et comme e�s, 'ad ki implique un changement d'attitude apr�s le moment donn�.
Quant aux exemples classiques de saint J�r�me et cit�s par Pirot-Clamer, le premier n'est qu'une simple sophistication. Le texte de Gen. 8. 7 cit� � l'appui, est en r�alit� le suivant:
� et il l�cha le corbeau, qui alla et vint jusqu'� ce que les eaux aient s�ch� sur la terre � (traduction de J�rusalem).
L'expression � jusqu'� ce que � introduit effectivement un changement dans l'attitude du corbeau apr�s l'ass�chement des eaux.
Quant � la deuxi�me citation invoqu�e:
� jusqu'� ce que ses ennemis soient r�duits � l'�tat d'escabeau pour ses pieds �,
il suffirait de rappeler les termes m�mes du Credo : � ... qui est mont� aux cieux, est assis � la droite de Dieu le P�re tout-puissant, d'o� il viendra juger les vivants et les morts... � (Voir de m�me Marc 16.19; Actes 1.11 ; 1 Thess. 4. 17).
Un souci analogue de sauvegarde du dogme de la Virginit� perp�tuelle se retrouve dans le commentaire des paroles de Marie lors de l'annonciation:
(Luc 1.34): � Comment cela se fera-t-il, puisque je ne connais point d'homme? �
Ici, les traducteurs sont unanimes, mais les commentaires sont nettement inspir�s par le m�me parti pris.
Buzy note: � Marie comprend que l'ange lui propose de devenir m�re du Messie. Elle sait que cette privil�gi�e doit rester vierge; au surplus, elle a fait v�u de chastet�. Mais elle ignore le mode exceptionnel de cette conception et elle interroge. �
Pour Osty-Trinquet, � Marie est vierge et entend le rester �. La m�me id�e est exprim�e par la note de J�rusalem et d'Alberti.
Mareds. Expl. donne le commentaire suivant: � La tradition chr�tienne la plus recul�e a toujours vu dans cette d�claration une preuve de la virginit� perp�tuelle de Marie. Bien que la chose ne soit pas dite express�ment, cette interpr�tation est logique. Comment Marie, fianc�e, pouvait-elle regarder comme impossible d'avoir un enfant, si elle n'avait pas d�lib�r�ment d�cid� � sans doute avec le consentement de Joseph � de rester vierge, m�me apr�s le mariage? En tous cas, les paroles de Marie n'expriment pas le doute, mais demandent, avec �tonnement, une explication. �
Pour le � Vocabulaire de Th�ologie biblique �, il faut d�celer dans la d�claration de Marie � le sustrat s�mitique 'puisque je ne veux pas conna�tre d'homme'. �
Les commentateurs de Pirot-Clamer �crivent (Tome X, p. 29) :
� Dans le grec comme dans la Vulgate, le verbe correspond au pr�sent de l'h�breu qui peut se traduire par le pr�sent ou par le futur. �
Plusieurs objections s'imposent. Tout d'abord, il est malais� de reconna�tre dans l'expression de Luc 1. 34 un substrat s�mitique, puisque cet �vang�liste �tait � n� � Antioche et de culture hell�nique � (Osty-Trinquet, Introduction p. 15).
Le chanoine A. Texier, professeur de philosophie et d'apolog�tique, �crit m�me, dans son � Pr�cis d'Apolog�tique �, p. 117:
� Le troisi�me Evangile a pour auteur un Grec d'origine, car sa langue est pure, sans h�bra�sme �.
Un auteur catholique est all� plus loin et a propos� de traduire Luc 1.34: � Je garde ma virginit� � (Cahier � Evangile �, N� 13, p. 24 en note).
En r�alit�, la st�rilit� �tait consid�r�e � cette �poque comCertains me une disgr�ce. Elisabeth, miraculeusement gu�rie de sa st�rilit� disait:
� C'est la gr�ce que le Seigneur m'a faite, quand il a jet� les yeux sur moi pour �ter mon opprobre parmi les hommes � (Luc 1.25).
Mareds. Expl. ne comprend pas que Marie ait pu formuler sa question si elle n'avait d�cid� de demeurer vierge. Pourtant, selon la coutume juive � la c�r�monie des fian�ailles �tait la signature du contrat; celle du mariage, parfois de longtemps post�rieure, �tait la f�te au cours de laquelle l'�poux conduisait la mari�e dans la chambre nuptiale � (Commentaire de Mareds. Expl. � Matth. 1.19). Si la date pr�vue pour le mariage de Joseph et de Marie �tait encore lointaine, sa question est tout � fait l�gitime. Si Marie avait fait v�u de chastet�, n'aurait-elle pas dit:
� Comment cela se fera-t-il puisque je ne conna�trai point d'homme � ou � puisque je dois demeurer vierge � ?
Mais son affirmation est au pr�sent:
� Je ne connais point d'homme �
et non au futur: � Je ne conna�trai point d'homme �.
Si l'on croit � l'inspiration totale des Ecritures, cette objection n'est pas une vaine minutie.
D'ailleurs, les �vang�listes ne qualifient Marie de vierge qu'avant la naissance de J�sus: une fois directement en Luc 1.27 et une fois par allusion en Matth. 1.23. Apr�s la naissance, ils ne lui r�servent que le nom de � Marie � : Matth. 2. 11 ; 13. 55 ; Marc 6. 3 ; Luc 2. 34 ; Actes 1. 14 ou celui de sa m�re : Matth. 2.13; 12.46; Luc 2.51 ; Jean 19.26.
Dans les passages que nous venons de passer en revue, on d�couvre que la virginit� perp�tuelle de Marie n'est fond�e que sur la Tradition 17 et des suppositions hypoth�tiques, accept�es cependant comme des axiomes sur lesquels on s'appuie pour d�mentir ensuite ce que la Bible affirme nettement, comme nous allons le voir � propos des fr�res de J�sus. En effet, tous les commentateurs catholiques affirment que le mot fr�re en langage biblique, signifie cousin. Et Henri Lasserre, dans � Les saints Evangiles �, pour lesquels il avait re�u les �loges du pape L�on XIII, �crit carr�ment: proches, parents, parent� ou cousins, l� o� les autres traducteurs mettent fr�res.
Voici le commentaire que donne sur la question Mareds. Expl. � Matth. 12.46.
� Ses fr�res � : ce mot est � l'origine de
nombreuses controverses, o� se trouve en jeu la croyance de l'Eglise catholique
en la perp�tuelle virginit� de Marie, m�re de J�sus. L'expression � fr�res de
J�sus � revient en divers endroits des �vangiles (on y parle m�me de ses s�urs).
Voir Matth. 13.55 ; Marc 6.3: Jean 2.12; 7.3-5. Certains voient dans ces � fr�res
� de J�sus des enfants de Joseph et de Marie, n�s apr�s lui. Cette mani�re de
voir est contraire � la tradition de l'Eglise catholique. D'autres, particuli�rement
les th�ologiens des Eglises d'Orient, y voient des enfants de Joseph, qui e�t
�t� mari�, et, veuf, avant d'�pouser Marie. Cette opinion ne se d�fend gu�re
apr�s une �tude s�rieuse des textes. La seule explication commun�ment admise
dans le catholicisme est fond�e sur le fait que ce mot � fr�re � est couramment
utilis� en h�breu pour d�signer n'importe quel degr� de parent� proche. Plusieurs
exemples peuvent �tre relev�s dans l'Ancien Testament: Gen.13.8 et 14.12; 29.15
et 24.29; L�v. 10.4. 1 Chron. 23.22. Il s'agirait donc ici de � cousins � de
J�sus. La discussion d�taill�e de cette �pineuse question d�passe les limites
de ce commentaire de simple vulgarisation. L'on pourrait toutefois citer ici
les deux arguments suivants, qui donneront � r�fl�chir:
1. Si la Vierge
avait eu une famille nombreuse, dont plusieurs enfants � tel Jacques, premier
�v�que de J�rusalem � ont occup� des fonctions importantes dans l'Eglise primitive.
la tradition, pratiquement unanime, de sa perp�tuelle virginit�, n'aurait jamais
pu se d�velopper.
2. Si elle avait eu plusieurs fils en vie, qui eussent
pu prendre soin d'elle, le Seigneur, au moment de mourir en croix, ne l'aurait
jamais confi�e aux soins de Jean l'ap�tre. �
*
Il est vrai qu'une � �tude s�rieuse � des textes ne permet pas d'appuyer l'opinion des Orthodoxes. Aucun �vang�liste ne nous pr�sente Joseph comme veuf, ayant des enfants de son pr�c�dent mariage. De plus. pour fuir en Egypte, il ne partit qu'avec l'enfant J�sus et Marie (Matth. 2. 14). Luc pr�cise en 2. 41 que
� les parents de J�sus allaient chaque ann�e � J�rusalem � la f�te de P�ques �.
Le mot grec utilis� est goneis qui signifie p�re et m�re; certains manuscrits portent m�me Joseph et Marie. Ils y allaient donc seuls jusqu'au moment o� J�sus avait douze ans (Luc 2.42). Mareds. Expl. note que � c'est au d�but de leur treizi�me ann�e que les jeunes Isra�lites prenaient rang dans la communaut� religieuse de leur localit� et devenaient assujettis aux obligations de la loi religieuse �. C'est alors que J�sus resta � J�rusalem, � l'insu de Marie et de Joseph qui le cherch�rent � parmi leurs parents et connaissances � et non parmi ses fr�res. On peut en conclure que J�sus n'avait pas de fr�res plus �g�s que lui, issus d'un premier mariage de Joseph. On ne peut toutefois en d�duire, comme le fait Crampon 1960 dans le Dictionnaire du Nouveau Testament qui lui est annex�, que J�sus �tait le seul enfant; l'obligation l�gale d'aller � J�rusalem ne commen�ant qu'� douze ans, J�sus pouvait avoir des fr�res plus jeunes que lui, rest�s � Nazareth chez quelque parent, comme J�sus lui-m�me y �tait rest� jusque-l�.
L'�tude approfondie des textes permet-elle de soutenir l'opinion catholique traditionnelle qui voit dans le terme � fr�re � des proches parents ou des cousins?
Et d'abord, quels sont les textes o� l'on parle des fr�res de J�sus? Ils sont au nombre de quinze. Les voici, avec leur r�f�rence.
Matth. 12.46: |
... sa m�re et ses fr�res, qui �talent dehors, cherch�rent � lui parler. |
Matth. 12. 47 : |
Voici, ta m�re et tes fr�res sont dehors, et ils cherchent � te parler. |
Matth. 13.55 : |
... Jacques, Joseph, Simon et Jude, ne sont-ils pas ses fr�res? Et ses s�urs ne sont-elles pas toutes parmi nous? |
Marc 3.31: |
Survinrent sa m�re et ses fr�res... |
Marc 3. 32 : |
Voici, ta m�re et tes fr�res sont dehors et te demandent. |
Marc 6. 3: |
N'est-ce pas le charpentier, le fils de Marie, le fr�re de Jacques, de Joses, de Jude et de Simon? Et ses s�urs ne sont-elles pas ici parmi nous? |
Luc 8.19: |
La m�re et les fr�res de J�sus vinrent le trouver. |
Luc 8.20 : |
Ta m�re et tes fr�res sont dehors, et ils d�sirent te voir. |
Jean 2.12: |
Apr�s cela, il descendit � Caperna�m, avec sa m�re, ses fr�res et ses disciples. |
Jean 7. 3: |
Et ses fr�res lui dirent: Pars d'ici et va en Jud�e. |
Jean 7. 5: |
Car ses fr�res non plus ne croyaient pas en lui. |
Jean 7.10 : |
Lorsque ses fr�res furent mont�s � la f�te. |
Actes 1.14: |
Tous d'un commun accord pers�v�raient dans la pri�re avec les femmes. et Marie, m�re de J�sus, et avec les fr�res de J�sus. |
1 Cor. 9. 5 |
N'avons-nous pas le droit de mener avec nous une s�ur qui soit notre femme, comme font les autres ap�tres, et les fr�res du Seigneur, et C�phas ? |
Gal. 1. 19 |
Mais je ne vis aucun autre des ap�tres, si ce n'est Jacques, le fr�re du Seigneur. |
Le mot grec utilis� dans tous ces passages est � adelphos �, ce qui signifie litt�ralement issu de la m�me m�re delphus signifie matrice). Tous les auteurs sacr�s et tous les manuscrits utilisent ce mot; dans aucun des nombreux manuscrits il n'est remplac� par une variante, tel cousin ou proche.
Les mots � parents, parent�, proches �, et d�signant les proches parents sont connus par les �vang�listes et utilis�s seize fois dans le Nouveau Testament (sungeneia, sungenes, sungenis, o� par'autou). Il s'agit des passages suivants: Marc 3. 21 ; 6. 4; Luc 1. 36; 1. 58; 1. 61 ; 2. 44 ; 14.12; 21.16; Jean 18.26; Rom. 9.3; 16.7; 16.11 ; 16.21 ; Actes 7.3; 7.14; 10.24.
Or ces termes n'ont nulle part la signification attribu�e par l'Eglise catholique au mot fr�re et on ne les trouve jamais dans un contexte o� ils seraient applicables aux fr�res de J�sus.
Et quel int�r�t pouvait offrir la liste nominative des fr�res de J�sus (Matth. 13.55 et Marc 6.3) apr�s le nom de la m�re, si ce n'�taient que des cousins et non des fr�res r�els?
Crampon 1960 (Dictionnaire du Nouveau Testament) note � propos de ces passages, que � c'est par opposition � ceux qui sont appel�s � ses fr�res � que J�sus est d�sign� comme le fils de Marie (Marc 6.3) �.
Mais les m�mes �crivains sacr�s parlent aussi de � Jacques, fils de Z�b�d�e, et Jean, son fr�re � (Matth. 10.2; Marc 3.17) sans qu'on n'y ait vu une opposition ou une filiation diff�rente.
Ce n'est qu'en h�breu que le mot fr�re (ah) peut aussi d�signer des cousins ou des amis. Toutefois, dans 34 passages de l'Ancien Testament 18, ce mot d�signe aussi des fr�res r�els; dans 15 passages, il a la signification de demi-fr�res 19. Et bien souvent il d�signe les fr�res dans la foi et ce n'est que 5 fois qu'il a, de mani�re certaine, la signification de proche parent, et une seule fois celle de cousin germain 20.
M�me si les passages pr�c�dents nous �taient parvenus en h�breu ou en aram�en, il ne serait donc pas permis d'affirmer, d'une mani�re p�remptoire, qu'il s'agissait de cousins.
*
Mais il importe de bien se rappeler que le Nouveau Testament nous est parvenu en grec! Et c'�tait m�me la langue maternelle de Luc, selon l'unanimit� des commentateurs catholiques. Or, ce dernier �crit bien, � propos de l'incident � l'�ge de douze ans, que Marie et Joseph le cherchaient � parmi leurs parents (sungeneus) et connaissances � (Luc 2.44). Pourquoi aurait-il utilis� alors en Luc 8.19 et 20 le mot adelphos s'il ne s'�tait agi que de cousins? En Luc 14.12 et 21.16, il place c�te � c�te le mot fr�re ( adelphos), le mot proche (sungenes) et le mot ami (philos) �tablissant ainsi nettement la diff�rence de sens entre ces termes.
Le mot cousin (anepsios) existe en grec et Paul l'a utilis� (Col. 4. 10) en parlant de Marc, cousin de Barnabas (ou Barnab�). Or ce m�me Paul d�signe Jacques, comme le fr�re du Seigneur. (Gal. 1.19) et mentionne � les fr�res du Seigneur � en 1 Cor. 9.5.
Dans les Actes (23.16), Luc nous parle du � fils de la s�ur � de Paul. Or les fr�res de J�sus ne furent jamais d�sign�s comme les fils de la s�ur de Marie.
Au demeurant, le mot fr�re qui revient encore une soixantaine de fois dans le Nouveau Testament y a la signification soit d' amis, de fr�res dans la foi ou bien de fr�res r�els, ceci dans les 14 passages suivants: Luc 12. 13; 15. 27 et 32; 16. 27 ; 20. 28 et 29; 21. 16; Marc 12.19; 13.12; Matth. 10.21 ; 22.24; Jean 11. 21 et 23 ; 1 Jean 3. 12.
Mais jamais, tout au long du Nouveau Testament, ce mot n'a la signification de � cousin �!
Luc a m�me pr�cis� que Marie mit au monde son fils premier-n�. (Luc 2.7). La Vulgate ajoute aussi le mot premier-n� � Matth. 1.25. Les commentateurs catholiques affirment qu'il s'agit l� d'une expression h�bra�que traditionnelle qui n'implique pas la naissance d'un ou de plusieurs autres enfants. Elle soulignerait simplement la dignit� et les droits de l'enfant.
Mais si Marie n'avait pas eu d'autres enfants, n'�tait-on pas en droit d'attendre de la plume de Luc le qualificatif d' unique que l'on retrouve par trois fois sous sa plume: pour d�signer le fils de la veuve de Nain (Luc 7.12), l'enfant d�moniaque (Luc 9. 38) et la fille de Jairus (ou Jaire) (Luc 8. 42).
Il est pour le moins surprenant que jamais J�sus n'ait �t� qualifi� de fils unique de Marie et qu'� aucun autre endroit ses fr�res ne furent appel�s cousins ou parents. Bien plus, Marc nous apprend (3. 21) que les � proches � (parent� de J�sus, ou ses amis, ou les deux ensemble selon Mareds. Expl.) vinrent pour se saisir de lui, car ils disaient qu'il avait perdu le sens. Et il pr�cise ensuite (verset 31) que survinrent sa m�re et ses fr�res qui l'envoy�rent appeler. On conna�t la r�ponse de J�sus (verset 35) :
"Quiconque fait la volont� de Dieu, celui-l� est mon fr�re, ma s�ur et ma m�re �.
Remplacer le mot fr�re par cousin, c'est faire perdre tout sens � l'affirmation de J�sus.
D'ailleurs, le mot s�ur (en grec adelph�), que l'on rencontre dans les passages suivants: Matth. 13.56 ; Marc 3.32 (dans plusieurs manuscrits, mais non pas dans tous) ; Marc 6. 3, n'a jamais le sens de cousine, ni en h�breu, ni en grec. Dans l'Ancien Testament, ce terme d�signe outre les s�urs dans la foi, 13 fois les s�urs r�elles 22, 3 fois les demi-s�urs23 et 12 fois, il est pris dans un sens all�gorique.24
Dans le Nouveau Testament, il revient encore 13 fois pour d�signer soit les s�urs dans la foi, soit les s�urs r�elles, mais jamais les cousines. Par sept fois, ce mot y d�signe les s�urs r�elles: Marc 10.29; Luc 10.39; 10.40; 14.26 ; Jean 19.25 et Actes 23.16.
D'ailleurs aucun commentateur catholique ne pr�tend, de mani�re explicite, que le mot s�ur (� ahot � en h�breu) puisse aussi signifier cousine: il ne saurait appuyer cette id�e sur aucun exemple biblique.
De plus, il faut souligner qu'� partir du minist�re public de J�sus, Marie n'est mentionn�e qu'� cinq reprises dans le Nouveau Testament.
Elle est accompagn�e des fr�res de J�sus au retour des noces de Cana (Jean 2.12) ; elle est encore accompagn�e d'eux lorsqu'ils veulent lui parler (Matth. 12.46 et 47; Marc 3.31 et 32 ; Luc 8.19 et 20). Et les �vang�listes Matthieu (13.55) et Marc (6.3) annexent au nom de Marie celui des fr�res de J�sus.
On la rencontre, et pour la derni�re fois, apr�s la r�surrection dans la chambre haute, et de nouveau avec les fr�res de J�sus (Actes 1.14).
M�me s'ils ne sont jamais qualifi�s de � fils � de Marie, leur quasi continuelle pr�sence avec Marie ne permet pas de n'y reconna�tre que des cousins.
Toutefois, pour expliquer cette continuelle pr�sence des fr�res de J�sus aupr�s de Marie, Crampon 1939 (dans son Dictionnaire du Nouveau Testament) recourt � l'une des suppositions suivantes:
� Apr�s la mort de S. Joseph, arriv�e selon toute vraisemblance avant le commencement de la vie publique du Seigneur, Marie se retira, semble-t-il, avec son divin Fils, chez son beau-fr�re Cl�ophas (Clopas), de telle sorte que les deux familles furent comme fondues en une seule. Selon d'autres, c'est Cl�ophas qui serait mort le premier, et S. Joseph qui aurait recueilli chez lui la veuve et les enfants de son fr�re. �
Mais le m�me, quelques lignes plus t�t, ainsi que Mareds. Expl. estiment tout � fait inconcevable que J�sus, du haut de sa croix, e�t recommand� sa m�re � Jean, � si elle avait eu plusieurs fils en vie qui eussent pu prendre soin d'elle � (Mareds. Expl.).
Or, si les deux familles � celle de Marie et celle de Clopas � �taient comme fondues en une seule, on ne comprend plus le besoin de confier Marie � Jean.
Au pied de la croix, en effet, on rencontre Marie, et pour la premi�re fois, seule. J�sus la confia alors � Jean. Pourquoi? Parce qu'elle allait se trouver seule? Ou bien pour la soustraire du milieu de ses fr�res qui devaient encore le � m�priser � (Matth. 13.57; Marc 6.4) et qui � ne croyaient pas en lui � (Jean 7. 5) ? Ce manque de foi �tait encore manifeste au moment de la f�te du tabernacle de l'an 29, soit six mois avant sa mort !
Si J�sus a pr�cis�ment choisi Jean pour lui confier Marie, c'est que celui-ci �tait sans doute son cousin germain, c'est-�-dire le neveu de Marie. On peut le conjecturer par la comparaison des listes des femmes mentionn�es au pied de la croix en Matth. 27.56, Marc 15.40 et Jean 19.25.
Jean 19.25 |
Marc 15.40 |
Math. 27.56 |
sa m�re |
|
|
La s�ur de sa m�re |
� Salom� � |
la m�re des fils de Z�b�d�e |
Marie (femme) de Clopas |
Marie, m�re de Jacques le mineur et de Joses |
Marie, m�re de Jacques et de Joseph |
Marie de Magdala |
Marie de Magdala |
Marie de Magdala |
Il semble que la m�re des fils de Z�b�d�e (Jacques et Jean), identifiable avec Salom�, serait la s�ur de Marie. On s'explique ainsi pourquoi, avec Pierre, Jacques et Jean �taient les ap�tres les plus proches de J�sus. Et l'on comprend ainsi mieux que leur m�re ait os� lui demander les premi�res places pour ses fils (Matth. 20.20).
Certains cependant � et c'est aussi l'opinion exprim�e par Crampon 1939 et 1960 � affirment que � la s�ur de sa m�re �, en Jean 19.25 �tait Marie, femme de Clopas, m�re de Jacques (le mineur) et de Joses (ou Joseph).
Jean 19.25 |
Marc 15.40 |
Math. 27.56 |
sa m�re |
|
|
|
Salom� |
la m�re des fils de Z�b�d�e |
La s�ur de sa m�re |
Marie, m�re de Jacques le mineur et de Joses |
Marie, m�re de Jacques et de Joseph |
Marie de Magdala |
Marie de Magdala |
Marie de Magdala |
Ainsi, Jacques et Joses seraient d'authentiques cousins germains de J�sus que l'on veut identifier avec les � fr�res de J�sus� des listes de Matth. 13.55 et de Marc 6.3 qui mentionnent: � Jacques, Joses, Simon et Jude �. De plus, ce Jacques serait l'ap�tre, le premier �v�que de J�rusalem et que Paul d�signe comme le fr�re du Seigneur.
Il y a cependant de tr�s s�rieuses objections � cette hypoth�se.
Il faudrait d'abord pouvoir d�montrer qu'il n'y avait que trois femmes au pied de la croix et non quatre (Jean 19. 25). En outre, ne serait-il pas �tonnant que deux s�urs vivantes aient port�, simultan�ment, le m�me pr�nom? On n'en conna�t, du moins, aucun exemple dans toute la Bible. Le seul exemple cit� dans le Dictionnaire du Nouveau Testament annex� � la Bible Crampon 1939 est d'origine pa�enne et non juda�que.
Il faut ensuite d�montrer que Marie, femme de Cl�ophas (Clopas) de Jean 19.25 est bien la m�me que la M�re de Jacques et de Joses en Matth. 27.56 et Marc 15.40.
Enfin, si ce Jacques est l'ap�tre, il reste � d�montrer que Cl�ophas (Clopas) de Jean 19.25 et Alph�e de Matth. 10.3 et Marc 3.18 ne sont que des variantes dialectales de prononciation du m�me nom, comme l'affirme Crampon 1939.
Rien cependant ne permet de le prouver, et la note basale p. 11 et 12 du Cahier � Evangile � N� 43 (sous la direction du P�re Dominicain J. G. Gourbillon) se montre plus prudente. Il y est question de Jacques, l'auteur de l'�p�tre. La note pr�cise:
� Il s'agit, sans doute de Jacques, qui pr�sida la communaut� de J�rusalem (Actes 12.17: 15. 13: 21.18: 1 Cor. 15.7): d'apr�s Gal. 1.19, il �tait 'fr�re du Seigneur' (c'est-�-dire son parent: cf. 1 Cor. 9.5), donc l'un des personnages nomm�s en Matth. 13.55: Marc 6.3 et Matth. 27.56. Il n'est pas impossible que ce Jacques soit le m�me personnage que l'ap�tre Jacques, fils d'Alph�e (Matth. 10.3; Marc 3.18: Luc 6.15; Actes 1.13), appel� aussi 'Jacques le petit' (Jacques le mineur) en Marc 15. 40 ; mais rien ne permet de le prouver de fa�on certaine. �
L'opinion � laquelle se raille le R�v�rend Angelo Alberti diff�re encore des pr�c�dentes, et, dans son � Message des Evangiles �, p. 76, il �chafaude une hypoth�se selon laquelle Joseph avait une s�ur appel�e Marie et un fr�re appel� Cl�ophas (Clopas). La s�ur aurait �pous� Alph�e et son fr�re une autre Marie. Et cet auteur donne l'arbre g�n�alogique suivant:
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Vierge
Marie � St Joseph Marie � Alph�e Cl�ophas
� Marie
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�������� ��������
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J�sus
Jacques
Joseph Judas
Simon
le
mineur Thadd�e
le Z�lote
(ap�tre) (ap�tres)
Cette hypoth�se est encore plus conjecturale que la pr�c�dente, car l'Evangile ne parle pas de la filiation de Simon le Z�lote (Matth. 10.4 ; Marc 3. 19 ; Luc 6.16) et il qualifie Jude (Thadd�e) de fils de Jacques (Luc 6.16, Actes 1. 13) et non de Cl�ophas. Selon cette hypoth�se, trois cousins germains de J�sus �taient ap�tres.
Or, quelle que soit l'hypoth�se retenue, Jean n'aurait pas pu �crire � si le mot � fr�re � avait la signification de � cousin � � que � ses fr�res non plus ne croyaient pas en lui � (Jean 7.5), puisque certains faisaient partie des douze, et ceux-ci avaient � cru � et � reconnu � en J�sus le � Saint de Dieu � (Jean 6.69).
Donc le principe de l'inerrance 25 des Ecritures interdit de consid�rer Jacques le fils d'Alph�e, Jude (Thadd�e) et Simon le Z�lote comme les � fr�res � du Seigneur.
Pourtant, le R�v. A. Alberti conclut son �tude sur cette question en ces termes: � Et pour peu qu'ils veuillent �tre logiques, les protestants doivent admettre que Marie, la m�re de J�sus, n'eut point d'autres enfants �, Mais la dialectique de cet auteur ne p�che-t-elle pas pr�cis�ment contre la logique?
En ce qui concerne la filiation des� s�urs � du Seigneur, tous les commentateurs catholiques restent muets.
Une derni�re hypoth�se, enfin, �videmment rejet�e par les catholiques, voit en Marie, m�re de Jacques et de Joses, �galement celle de J�sus.
Jean 19.25 |
Marc 15.40 |
Math. 27.56 |
sa m�re |
Marie, m�re de Jacques le mineur et de Joses |
Marie, m�re de Jacques et de Joseph |
La s�ur de sa m�re |
Salom� |
La m�re des fils de Z�b�d�e |
Marie (femme) de Clopas |
|
|
Marie de Magdala |
Marie de Magdala |
Marie de Magdala |
En conclusion, le terme fr�re ( adelphos en grec) n'a jamais, dans le Nouveau Testament, la signification de cousins. Les termes cousins, parents, parent�s, proches ne sont jamais utilis�s pour d�signer les enfants qui accompagnent Marie et pour lesquels tous les �vang�listes et tous les manuscrits r�servent le nom de fr�res. De plus, Luc qualifie J�sus de premier-n� et non de fils unique.
Enfin, le mot s�ur n'a jamais, ni en h�breu, ni en grec la signification de cousine.
Il faut en conclure, logiquement, que J�sus avait des fr�res et des s�urs. Et il ne reste donc que la Tradition pour affirmer la virginit� perp�tuelle de Marie. Mais m�me la Tradition n'est pas unanime, puisque les orthodoxes ont une interpr�tation diff�rente de celle des catholiques, toutes deux en flagrante contradiction avec les Ecritures.
Des divergences de traduction apparaissent aussi en Luc 1. 28, dans le but �vident de justifier un dogme. Voici d'abord les traductions protestantes.
SEGOND |
Je te salue, toi � qui une gr�ce a �t� faite. |
DARBY |
Je te salue, toi que (Dieu) fait jouir de sa faveur. |
GOGUEL-MONNIER |
Je te salue, toi l'objet de la gr�ce (divine) |
PERNOT |
Salut, � favoris�e. |
SEGOND REV. |
Je te salue, toi � qui une gr�ce a �t� faite. |
STAPFER |
Salut, une gr�ce t'a �t� faite. |
SYNODALE |
Je te salue, toi qui a �t� combl�e de gr�ce. |
PV |
... te comble de gr�ce. |
PLE |
...r�jouis-toi gr�cieuse |
COL |
... toi � qui une gr�ce a �t� faite |
LIV |
... toi � qui Dieu accorde une gr�ce. |
BAN |
... toi qui a �t� re�ue en gr�ce. |
Voici maintenant les traductions catholiques avec leurs commentaires.
BUZY |
Je vous salue, pleine de gr�ce. Note: |
CRAMPON 1939 |
Salut, pleine de gr�ce. |
CRAMPON 1960 |
Salut, pleine de gr�ce. Note: |
J�RUSALEM |
Salut, combl�e de gr�ce. Note: |
MAREDSOUS EXPL. |
Je vous salue, pleine de gr�ce. Note: |
N. T. LETOUZEY |
Salut, pleine de gr�ce. |
PIROT -CLAMER |
Salut, pleine de gr�ce. Note: |
OSTY-TRINQUET |
Salut, remplie de gr�ce. Note: |
ALBERTI: |
R�jouis-toi, pleine de gr�ce. NOTE: � pleine de gr�ce �. Ces paroles indiquent non seulement que Marie avait �t� pr�serv�e du p�ch� originel � depuis le premier instant de sa conception � dans le sein de sa m�re Anne (= pl�nitude de gr�ce dans le temps) mais qu'elle avait une extraordinaire profusion de gr�ces, de dons et de vertu dans son �me (= pl�nitude de gr�ce par enrichissement). D'o� pl�nitude magnifique, comme l'indiquent les paroles de l'ange, dans le temps et par enrichissement. Pl�nitude doit �tre entendu ici dans le sens de � surabondance �, car toutes les vertus des anges, des saints et des hommes, r�unies ensemble, ne peuvent �tre compar�es � celles de Marie. Marie a eu cette pl�nitude de gr�ce au moment de sa conception, elle se trouvera encore enrichie apr�s l'Annonciation; et cette gr�ce ne fera qu'augmenter jusqu'au jour de son Couronnement dans le ciel; mais le moment de l'Annonciation est pour elle un point culminant, et l'Ange la salue � juste titre en l'appelant � pleine de gr�ce �. |
LASSERRE : |
Je vous salue, vous qui �tes pleine de gr�ce. |
SYNOPSE : |
Salut, pleine de gr�ce. |
TRI |
Salut, pleine de gr�ce. Note: |
PDB |
R�jouis-toi, Aim�e de Dieu |
BRU |
pleine de gr�ce |
Voici maintenant les traductions interconfessionnelles
TOB |
Toi qui a la faveur de Dieu Note: |
BFC |
Le Seigneur t'a accord� une gr�ce particuli�re |
Voici maintenant la traduction Chouraqui
CHO |
Dilection, � toi, pleine de Dilection (�d. 1976) Toi qui a re�u la paix (�d. 1985) |
Albin Flury: (Lettres � Christine � Un pr�tre r�pond � une protestante -, p, 69 et 70) donne, � propos de ce passage le commentaire suivant:
� ... L'ange Gabriel a salu� la jeune fille de Nazareth comme �tant � pleine de gr�ce �. Cette gr�ce, c'�tait l'amiti� de Dieu redonn�e, mais elle �tait le fruit de la mort du R�dempteur J�sus-Christ. Il fallait donc que Marie ait d�j� re�u d'avance, par faveur sp�ciale du P�re c�leste, cette gr�ce en h�ritage, � cause de sa dignit� de m�re de Dieu... En partant de cette r�alit�, la m�re de Dieu est glorifi�e dans l'Eglise catholique comme l'Immacul�e Conception, comme celle qui seule entre tous les humains fut pr�serv�e de la tache du p�ch� originel d�s le premier instant de sa conception. A ce privil�ge s'ajoute un deuxi�me: l'Assomption corporelle au Ciel... Telle que Marie devait �tre sur terre � la proche compagne de la vie de J�sus � telle elle doit jouir d'une mani�re particuli�re de la pr�sence toute proche et bienheureuse du Fils dans la gloire c�leste. Ceci vaut �galement du pouvoir d'intercession. �
La m�sintelligence provient de la traduction du mot grec kekharitom�n� qui signifie litt�ralement: la �tant graci�e ou la rendue agr�able. C'est en effet le participe pr�sent passif du verbe kharito� que l'on retrouve en Eph. 1.6 et qui signifie: donner, accorder la gr�ce, rendre agr�able. Les traducteurs catholiques ont traduit ce verbe correctement en Eph. 1. 6.
... � la louange de gloire de sa gr�ce, dont il nous
a gratifi�s dans le Bien-aim�
(traduction J�rusalem).
... afin de faire resplendir la gr�ce merveilleuse qui
nous a �t� octroy�e par lui dans le Bien-Aim�
(traduction Maredsous).
... pour faire �clater la gloire de la gr�ce qu'il nous
a d�partie par son (Fils) bien-aim�
(traduction Buzy).
Dans son � Lexicon Graecum Novi Testamenti �, le P�re j�suite F. Zorell donne de � kekharitom�n� � la traduction latine suivante: Dei benevolum amorem experta, ce qui signifie: qui a exp�riment� (ou �prouv�) l'amour bienveillant de Dieu. Cette traduction, correcte, diff�re de l'expression habituelle: gratia plena sur laquelle est �chafaud�e toute la Mariologie catholique.
En fait, l'expression pleine de gr�ce est en grec pl�r�s kharitos. On la trouve deux fois dans le Nouveau Testament; elle s'applique � J�sus en Jean 1.14 et � Etienne en Actes 6. 8.
Ainsi donc, toute une doctrine catholique se fonde sur une traduction controuv�e...
*
Pour le chr�tien, il n'y a qu'un seul m�diateur entre Dieu et les hommes, J�sus-Christ (1Tim. 2. 5).
Et c'est aussi J�sus-Christ � et non pas Marie 26 comme le proclament les invocations qui lui sont adress�es � qui est
leur avocat aupr�s du P�re |
(1 Jean 2.1) |
leur intercesseur aupr�s de Dieu |
(Rom. 8.34 ; H�b. 7.25) |
le tr�ne de la gr�ce 26 |
(H�b. 4.16; Ja. 1.17) |
le mod�le de puret� |
(Jean 8.46) |
le d�tenteur de la Puissance |
(1 Cor. 1.24) |
la source de la cl�mence |
(1 Tim. 1. 16) |
le Fid�le par excellence |
(2 Thess. 3.3 ; Apoc. 19.11) |
le seul Juste |
(Actes 3. 14 ; Apoc. 16.5) |
Le principe de la Sagesse |
(1 Cor. 1.24) |
La cause de la joie |
(Jean 15.11 et 16.24) |
la Porte du ciel |
(Jean 10.7 et 9) |
l'Etoile du matin |
(2 Pi. 1.19; Apoc. 22.16) |
le salut des infirmes |
(Matth. 8.17) |
le refuge des p�cheurs |
(Matth. 11.28 � 30) |
le consolateur des afflig�s |
(2 Cor. 1.5) |
le secours des chr�tiens |
(Matth. 15.25) |
le Roi des Anges |
(Col. 2.10; H�b. 1.4) |
le Roi du Ciel |
(Matth. 28. 18) |
le Prince de la paix |
(Col. 3.15) |
leur Sauveur parfait 27 |
(H�b. 7.25) |
D'apr�s les litanies, les pri�res et la doctrine catholiques tous ces privil�ges et r�les seraient d�tenus par Marie, alors que l'ap�tre Pierre a bien sp�cifi� que :
� Il n'y a sous le ciel aucun autre nom qui ait �t� donn� parmi les hommes (que celui de J�sus-Christ), par lequel nous devions �tre sauv�s � (Actes 4.12).
Tout ce qui ne proc�de pas d'un conviction est p�ch�.
(Rom.
14. 23, Maredsous)
Il n'a pas �t� possible d'analyser en d�tail toutes les divergences entre les diverses traductions et toutes les notes explicatives litigieuses. Mais on a pu se rendre compte que la Tradition ou les Dogmes ont �tabli des croyances qui ne concordent pas avec le Nouveau Testament. Souvent les notes propos�es par les traducteurs catholiques tordent le sens des Ecritures, dans une tentative d'autojustification, ne s'appuyant que sur la tradition.
�
Les traductions r�centes que nous vernons d'analyser, rejoignent tr�s souvent les traductions qui ont eu notre pr�f�rence.
Les r�visions des �ditions catholiques sont devenues quelquesfois plus conformes au texte grec.
Ces nouvelles versions ne permettent plus d'accr�diter le dogme de la virginit� perp�tuelle de Marie (NJER, Mt 1:25)
Elles soulignent l'intransmissibilit� du saceredoce de J�sus-Christ (TRI, PDB, OSTR, TDB, BFC - H�b. 7.24) �branlant certaines doctrines catholiques, et reconnaissent que les croyants peuvent avoir l'assurance de leur Salut (1 Co. 15.2).
Qu'une tradition apostolique orale ait exist�, cela est incontestable. Mais qu'elle ait pu se transmettre sans alt�ration pendant des si�cles cela se con�oit difficilement. Pour preuve, il suffit de rappeler que le contenu de la tradition des Eglises romaines diff�re de celui des Eglises orthodoxes, par exemple en ce qui concerne la primaut� de Pierre et l'origine des fr�res de J�sus. De plus, certaines traditions tr�s anciennes sont actuellement d�savou�es et leur pr�carit� est plus ou moins reconnue, ainsi pour la tradition du minist�re de 25 ans de Pierre � Rome.
Aujourd'hui, il n'est donc plus possible de reconna�tre dans l'ensemble des traditions celles qui sont authentiquement apostoliques. Etant suspectes, il est donc illicite de s'appuyer sur elles pour interpr�ter un texte de l'Ecriture. Les affirmations contingentes de la Tradition ne peuvent que ternir ou tordre les affirmations certaines, absolues de l'Ecriture.
La R�v�lation de l'Ancien Testament nous est parvenue par les Ecritures, et non par la tradition orale. J�sus s'est tr�s souvent r�f�r� � l'Ancien Testament, de m�me que les �vang�listes et les �pistoliers. (Voyez les tableaux suivants).
Jamais, pour fonder leurs doctrines, ils n'ont fait appel � la tradition que J�sus condamne, et surtout lorsqu'elle annule la Parole de Dieu (Matth. 15.6 et 7 ; Marc 7.5 � 13).
Liste des Versets du Nouveau Testament qui en r�f�rent � l'Ancien Testament ou � des v�rit�s scripturales de l'Ancien Testament. |
|||
Evangile |
|||
* = Les passages ou c'est notre Seigneur qui se r�f�re � l'Ecriture |
|||
Matth. 1.22 |
Marc 1. 2
|
Luc 1.70 |
Jean 1.23,24 |
ACTES ET EPITRES |
|||||||
Actes 1.16 |
Rom. 1.17 |
1 Cor. 2.16
2 Cor. 4.13 |
Gal. 3.6 Eph. 4.8 |
1Tim. 5.18
2Tim. 3.16 |
Heb. 3.15
|
Ja. 2. 8
|
1Pi. 1.10 2.Pi. 2.22 |
Ne sont mentionn�s ici que les textes qui font un appel explicite � l'Ancien Testament et non pas ceux, tr�s nombreux, qui en font seulement des emprunts, et particuli�rement abondants dans le livre de l'Apocalypse (plus de 200!). |
Pourquoi la R�v�lation du Nouveau Testament aurait-elle un mode de transmission diff�rent de celle de l'Ancien Testament?
Si Dieu avait choisi, pour la transmission de l'Evangile, la voie orale, pourquoi alors, l'Esprit-Saint aurait-il pouss� les �vang�listes et les �pistoliers � �crire? N'est-ce pas pour conserver un t�moignage �crit inalt�rable pour la post�rit�?
Et pourquoi ce m�me Esprit-Saint aurait-il enjoint � l'Eglise d'�tablir le Canon des Ecritures du Nouveau Testament, si ce n'est pour dresser une barri�re � toutes les pr�tendues traditions apostoliques?
S'il avait �t� dans les desseins de Dieu de nous transmettre les v�rit�s �vang�liques non seulement par les Ecritures mais encore par voie de tradition orale, quel sens faut-il attribuer aux avertissements de l'Esprit-Saint contre toute d�formation de la doctrine primitive?
Voici quelques passages particuli�rement significatifs � m�diter.
Matth. 15.6 et 7 :
Vous annulez ainsi la Parole
de Dieu au profit de votre tradition. Hypocrites, Esaie a bien proph�tis�
sur vous, quand il a dit...
Luc 1.3 et 4 :
Il m'a aussi sembl� bon, apr�s avoir fait
des recherches exactes sur toutes ces choses depuis leur origine, de te les
exposer par �crit d'une mani�re suivie, excellent Th�ophile, afin que tu reconnaisses
la certitude des enseignements que tu as re�us.
Jean 20. 31:
Mais ces choses ont �t� �crites afin que
vous croyiez que J�sus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu'en croyant vous
ayez la vie en son nom.
1 Cor. 4.6:
C'est � cause de vous, fr�res, que j'ai fait
de ces choses une application � ma personne et � celle d'Apollos, afin que
vous appreniez en nos personnes � ne pas aller au-del� de ce qui est �crit,
et que nul de vous ne con�oive de l'orgueil en faveur de l'un contre l'autre.
1 Cor. 15.1 et 2:
Je vous rappelle, fr�res, l'Evangile
que je vous ai annonc�, que vous avez re�u, dans lequel vous avez pers�v�r�,
et par lequel vous �tes sauv�s, si vous le retenez tel que Je vous l'ai
annonc�; autrement vous auriez cru en vain.
2 Cor. 11.13 et 14:
Ces hommes-l� sont de faux ap�tres,
des ouvriers trompeurs, d�guis�s en ap�tres de Christ. Et cela n'est pas �tonnant,
puisque Satan lui-m�me se d�guise en ange de lumi�re.
2 Cor. 13.5:
Examinez-vous vous-m�mes, pour savoir
si vous �tes dans la foi; �prouvez-vous vous-m�mes.
Gal. 1.7 � 9:
Non pas qu'il y ait un autre Evangile,
mais il y a des gens qui vous troublent, et qui veulent renverser l'Evangile
de Christ. Mais, quand nous-m�me, quand un ange du ciel annoncerait un autre
Evangile que celui que nous vous avons pr�ch�, qu'il soit anath�me! Nous
l'avons dit pr�c�demment, et je le r�p�te � cette heure: si quelqu'un vous
annonce un autre Evangile que celui que vous avez re�u, qu'il soit anath�me!
Ce passage �tablit solennellement que l'�re de la r�v�lation est close. Daniel-Rops m�me le reconna�t (� Qu'est-ce que la Bible �, p. 176) : � Avec les derni�res lignes des Ep�tres, avec les derniers cris d'appel de l'Apocalypse se cl�t le Livre: le message a �t� totalement d�livr�, la R�v�lation est compl�te �. Apr�s la mort des ap�tres, � l'Eglise vivra dans la lumi�re et la vie de l'Esprit-Saint, mais sans enrichir de r�v�lations nouvelles le d�p�t qu'elle a re�u des ap�tres � (Robert-Tricot, � initiation biblique �, p. 717).
Col. 2.8: Prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie par la philosophie et par une vaine tromperie, s'appuyant sur la tradition des hommes, sur les rudiments du monde, et non sur Christ.
2 Tim. 1.13:
Retiens dans la foi et dans la charit� qui
est en J�sus-Christ le mod�le des saines paroles que tu as re�ues de
moi.
2 Tim. 3.14:
Toi, demeure dans les choses que tu as apprises,
et reconnues certaines, sachant de qui tu les as apprises.
Tite 1.9:
(Que l'�v�que soit) attach� � la vraie parole
telle qu'elle a �t� enseign�e, afin d'�tre capable d'exhorter selon la
saine doctrine et de r�futer les contradicteurs.
Tite 1.13 et 14:
C'est pourquoi reprends-les s�v�rement,
afin qu'ils aient une foi saine, et qu'ils ne s'attachent pas � des
fables juda�ques et � des commandements d'hommes qui se d�tournent de la v�rit�.
1 Pi. 1.25:
Mais la parole du Seigneur demeure �ternellement.
Et cette parole est celle qui vous a �t� annonc�e par l'Evangile.
2 Pi. 3.16:
C'est ce qu'il (Paul) fait dans toutes les
lettres, o� il parle de ces choses, dans lesquelles il y a des points difficiles
� comprendre, dont les personnes ignorantes et mal affermies tordent le
sens, comme celui des autres Ecritures, pour leur propre ruine.
1 Jean 4.1 :
Bien-aim�s, n'ajoutez pas foi � tout esprit;
mais �prouvez les esprits, pour savoir s'ils sont de Dieu, car plusieurs
faux proph�tes sont venus dans le monde.
2 Jean 9 :
Quiconque va plus loin et ne demeure pas
dans la doctrine de Christ n'a point Dieu; celui qui demeure dans cette
doctrine a le P�re et le Fils.
Jude 1.3:
Bien-aim�s, comme je d�sirais vivement vous
�crire au sujet de notre salut commun, je me suis senti oblig� de le faire
afin de vous exhorter � combattre pour la fol qui a �t� transmise aux saints
une fois pour toutes.
Apoc. 22.18 et 19 :
Je le d�clare � quiconque entend les
paroles de la proph�tie de ce livre: Si quelqu'un y ajoute quelque chose,
Dieu le frappera des fl�aux d�crits dans ce livre; et si quelqu'un retranche
quelque chose des paroles du livre de cette proph�tie, Dieu retranchera
sa part de l'arbre de la vie et de la ville sainte, d�crits dans ce livre.
Si la Tradition (qu'on a aussi d�finie comme la conscience de l'Eglise anim�e par le Saint-Esprit) ne concorde pas avec les Ecritures, ne faut-il pas en conclure qu'elle n'�tait qu'humaine. et qu'elle tombe ainsi sous la condamnation du Christ (Matth. 15.3 � 7) ?
Le retour � la seule source absolument authentique, la Bible, ne semble-t-elle pas s'imposer?
Les apologistes de la Tradition objecteront peut-�tre, � au nom de l'Histoire �. qu'il n'est pas possible de d�pouiller le christianisme de toutes les parures dont il s'est charg� en deux mill�naires (malgr� l'exemple laiss� par le Roi Josias en 2 Rois 22.10 � 23.25). Ce n'est pas dans le d�pouillement des traditions et le retour au Livre de Dieu qu'ils voient se r�aliser l'unit� des chr�tiens, mais dans une �volution progressive et convergente.
On nous dira aussi que l'unit� avait exist�, avant la R�forme, pendant 15 si�cles, au sein de l'Eglise catholique, et que pr�cher le retour aux seules Ecritures, c'est m�conna�tre ce long pass� d'unit�. Telle, en effet, appara�t g�n�ralement l'Histoire de l'Eglise. Mais on oublie le plus souvent que le schisme d'Orient est survenu en 1053, donc cinq si�cles avant la R�forme, et ceci apr�s sept si�cles environ de dissensions entre Rome et l'Orient (Histoire de l'Eglise ", par Dom C. Poulet, tome I, p. 119).
Et l'on ignore g�n�ralement que d�s le d�but du christianisme et jusqu'� nos jours existent des Eglises �vang�liques, fid�les au Nouveau Testament, form�es d'assembl�es locales, pr�sid�es par des anciens (voir � L'Eglise ignor�e ", par E. H. Broadbent, Edit. Je S�me, Nyon en Suisse).
Et la R�forme, en fait, n'a �t� qu'un immense mouvement de retour vers ce christianisme primitif.
Ces Eglises primitives, tout en �tant constitu�es d'assembl�es locales ind�pendantes, sont unies entre elles parce qu'elles ont le m�me chef: J�sus-Christ (Eph. 1.22), la m�me doctrine: la Bible, le m�me Conducteur (1 Cor. 2. 12 ; Jean 7.39 ; Actes 2.17, 38 et 39) : l'Esprit-Saint, qui nous rem�more l'appel de notre Seigneur:
�
Nous ne pouvons que r�inviter nos lecteurs � se laisser convaincre par les Ecritures, seules sources de V�rit� (Jean 17.17) qui affirment que J�sus-Christ, mort � la croix et ressucit�, est le seul chemin qui conduise � Dieu (Jean 14.6), le seul M�diateur entre Dieu et les hommes (1Tim 2.5), le seul Sauveur (Ac. 4.12) et qui accorde le Salut � quiconque se repent et croit en lui (Marc 1.15; Jean 3.16; Eph. 2.8).
C'est lui que :
Dieu ... a souverainement �lev�, et lui a donn� le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu'au nom de J�sus tout genou fl�chisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre, et que toute langue confesse que J�sus-Christ est Seigneur, � la gloire de Dieu le P�re. (Philipiens 2.9-11)
�
C'est lui qui dit :
� Venez � moi � (Matth. 11.28)
� Quiconque est de la v�rit� �coute ma voix � (Jean 18.37). �
� Je suis le Chemin, la V�rit� et la Vie" (Jean 14.6). �
Robert SCHR�DER
Du m�me auteur:
Notes:
1 Pour tout suppl�ment d'information, veuillez
nous �crire.
Ecrire � R. Schr�der.
2 Sur � la Nouvelle Naissance �, voir plus haut le chapitre consacr� � la Nouvelle Naissance. Voir aussi note n� 6
3 La recherche des passages parall�les se tait
� l'aide d'une Concordance.
Pour faire ce travail, on s'est surtout servi
des ouvrages suivants:
� Concordance des Saintes Ecritures �, Soc. Bibl.
Auxili.. du canton de Vaud, Lausanne. �
� Concordantiae Novi Testamenti
Graece �, D. Dr A. Schmoller, Privil. W�rtt. Bibelanstalt, Stuttgart.
�
Stichwort-Konkordanz �, dans � Eine Konkordante Wiedergabe, Neues Testament
�, Konkordanter Verlag, Albert Blaettler, Adllswil-Z�rich (Suisse).
4 Les traductions protestantes ne comportent g�n�ralement pas de notes doctrinales au bas des pages, tout au plus quelques explications de nature g�ographique ou des renvois � des passages parall�les.
5 Sauf indication particuli�re, toutes nos citations bibliques sont emprunt�es � la traduction Segond.
6 Sur la Nouvelle Naissance, consulter les Cahiers � Evangile � N� 41 et surtout 43 de la Ligue Catholique de l'Evangile.
7 Voir � A concordance to the septuagint � par Edwin Hatch M. A., D. D. and henry A Redpath, M. A. � Akademische Druck � und Verlagsanstalt Graz � Austria (1954, copie photom�canique de l'�dition d'Oxford de 1897).
8 Le schisme d'Orient, survenu en 1053, r�sultait de la non reconnaissance de la primaut� romaine par l'Eglise d'Orient, malgr� les � fausses d�cr�tales �.
9 Les livres des Maccab�es, ainsi que ceux de Tobie, de Judith, de la Sagesse, de l'Eccl�siastique, de Baruch, la lettre de J�r�mie, certains fragments de Daniel et d'Esther ne se trouvent pas dans l'original h�braique de la Bible, mais seulement dans la version grecque des Septante (LXX). Ces livres, appel�s deut�rocanoniques par les Catholiques, parce que leur canonicit� et leur caract�re inspir� �taient mis en doute par l'Eglise primitive, sont consid�r�s comme apocryphes par les Juifs et les Protestants.
10 L'Eccl�slastique, �crit d'abord en h�breu fut traduit en grec et est ainsi entr� dans les Septante. En 1896, on a trouv� des fragments de quatre manuscrits en h�breu �quivalant au 4/5 du livre.
11 Voir. Konkordanz zum Hebr�ischen Alten Testament, G. Lisowsky. 1958, Priv. W�rtt. Bibelanstalt Stuttgart.
12 Edit. Delusseux, 1726. Paris, p. 19.
13 Voir. Patrologia latine., �dit. J.-P. Migne, 1896, tome 77, p. 891.
14 Voir � Concordantiae Novi Testamenti Graeci � par Dr. A. Schmoller. Prlv. W�rtt. Bibelanstalt, Stuttgart.
15 Voir Stichwort-Konkordanz, dans � Eine konkordante Wiedergabe � � Neues Testament �, Konkordanter Verlag, Albert Blaettler, Adliswil-Z�rich (Suisse).
16 Voir � Veteris Testamenti Concordantiae �. Hebraicae atque Chaldaicae; Salomon Mandelkem, Lipsiae, 1896.
17 Une �tude sur la Tradition se trouve en conclusion.
18 Gen. 4.8,9; 20.5,13; 24.29 ; 25.26 ; 27.29, 40,41, 42, 43, 44; 43.29 ; 48. 6 ; 49.5, 8; L�v. 25.25, 35, 39; Deut. 15.7, 9, 11 ; 25.5, 6: 13.6: Juges 9.1.3; 1 Sam.17.28; 22.1; 1 Chrono 7.22; Provo 18.19, 24; 19.7; 27.10.
19 Deut. 33.16; 2 Sam. 13.12; Gen. 37.4, 26, 27 ; 42.6, 20; 44.19, 26; 45.1, 4 ; 48.22 ; 49.26 ; Juges 8. 19 ; 9. 5.
20 Gen. 13.8 ; 14. 14, 16 ; 29. 15 ; L�v. 10.4.
21 1 Chrono 23.22
22 Gen. 12.13 : 20.2 : 24.59, 60 ; 26.7 : 30.1 : 34.14 ; Ex. 2.4 ; L�v. 18.9; 21.3; Nomb. 6.7; Ez. 22.11 ; 44.25.
23 Gen. 20.12: Deut. 27.22; 1 Chrono 2.16.
24 Job 17.14; Provo 7.4; Ez. 16.46,46, 49, 51, 52, 61 ; 23.11, 32, 33 : Os. 2.3.
25 � Ce que l'auteur sacr� affirme, �nonce, insinue, doit �tre regard� comme affirm�, �nonc�, insinu� par l'Esprit-Saint � (Commission biblique, d�cision du 18 juin 1915, cit� par Daniel-Rops � Qu'est-ce que la Bible? � p.76).
26 Marie est, pour le pape Benoit XV � M�diatrice de toutes les gr�ces aupr�s de Dieu �. Pour Pie XI, � c'est Dieu qui a voulu que nous ayons tout par Marie �. Cit� par Louis Ott, � Pr�cis de Th�ologie dogmatique", p. 305. Pour Pirot-Clamer (tome XI, 1�re partie, p. 44) : � Toutes les faveurs nous viennent de Marie �.
27 Dans sa bibliographie, p. 307, . Pr�cis de Th�ologie dogmatique, Louis Ott indique, non seulement sept ouvrages o� Marie est qualifi�e de � m�diatrice �, mais encore six ouvrages, o� elle figure comme � cor�demptrice �.