« Frères, je ne veux pas que vous ignoriez que nos
pères ont tous été sous la nuée, qu'ils ont tous passé au travers de la mer, qu'ils ont été
baptisés en Moïse dans la nuée et dans la mer...
« Mais la plupart d'entre eux ne furent point agréables à Dieu, puisqu'ils périrent
dans le désert... Ces choses leur sont arrivées pour servir d'exemples, et elles ont été
écrites pour notre instruction, à nous qui sommes parvenus à la fin des siècles. »
1 Corinthiens 10:1-2, 5, 11
Lorsqu'il écrivit sa première lettre aux chrétiens de Corinthe, Paul le fit, entre autres, pour régler certains désordres qui s'étaient installés dans leur Église. Dans cet extrait du chapitre 10, l'apôtre rappelle que beaucoup d'Israélites qui avaient été délivrés de l'esclavage égyptien par la main puissante de Dieu ne sont pas parvenus à la terre promise en raison de leur inconduite. Le Psaume 106, au verset 21, précise :
« Ils oublièrent Dieu, leur sauveur, qui avait fait de grandes choses en Egypte, des miracles dans le pays de Cham, des prodiges sur la mer Rouge ».
Paul établit ici un parallèle entre les Israélites et les chrétiens : de même que les enfants d'Israël avaient été "baptisés en Moïse dans la nuée et dans la mer", de même les croyants rachetés sont baptisés "en Christ" dans l'Esprit, affranchis de la servitude du péché et de la mort. En soulignant le fait que beaucoup d'Israélites, malgré les grandes bénédictions reçues, ne sont pas entrés en terre promise, Paul veut donner un sérieux avertissement aux chrétiens de Corinthe pour leur mauvaise conduite.
Pour les chrétiens d'aujourd'hui qui sont encore plus que les Corinthiens "parvenus à la fin des siècles", les expériences d'Israël dans le désert, et même toute l'histoire de ce peuple peuvent toujours "servir d'exemples" ou être mis à profit "pour notre instruction".
Dans notre recherche du discernement face aux nombreux phénomènes miraculeux qui se produisent au sein de l'Église Catholique, la comparaison avec l'expérience religieuse d'Israël dans l'Ancien Testament reste toujours une bonne référence.
Les miracles du Nouveau Testament sont associés au nom de Jésus-Christ et à son œvre de Rédemption. Ils sont des signes que Dieu a donnés aux hommes pour les aider à croire à l'Alliance qu'il leur propose en Christ : le salut et la vie éternelle dans son Royaume.
Les récits de miracles que nous trouvons dans l'Ancien Testament apparaissent également comme des signes de l'intervention de Dieu dans le monde pour se faire connaître aux nations. La révélation de sa personne, de sa parole, de sa volonté se fait à travers l'histoire du peuple d'Israël et l'Alliance qu'il établit avec lui. Mais dans une perspective plus large, tous ces signes miraculeux qui ont soutenu Israël dans sa marche avec Dieu ont été donnés en vue de préparer l'humanité à croire en son Sauveur. Dans l'Ancienne Alliance, tout converge déjà vers le but ultime que Dieu s'est fixé en Christ :
« Tout cela n'est que l'ombre des choses à venir, mais la réalité est celle du Christ » (Colossiens 2:17, traduction "à la Colombe").
« En effet, si la première alliance avait été sans défaut, il n'aurait pas été question de la remplacer par une seconde » (Hébreux 8:7).
Les miracles de l'Ancien Testament, mis à part les prophéties et leur accomplissement, se manifestent particulièrement à certaines périodes :
À ces miracles, qui jalonnent l'histoire du peuple de Dieu, on peut ajouter les impressionnants signes de jugement que furent le déluge et la destruction de Sodome et Gomorrhe rapportés dans le livre de la Genèse. Et, aussi, on ne peut pas oublier le premier et le plus grand de tous, le miracle des miracles : le récit de la création du monde par la Parole de Dieu.
La Bible s'ouvre sur cette sobre et solennelle déclaration : « Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre... » (Genèse 1:1) que l'Evangile de Jean complète par cette révélation :
« Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu. Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui n'a été fait n'a été fait sans elle » (Jean 1:1-3).
La Parole, c'est Jésus-Christ, dont l'épître aux Hébreux dit encore :
« Dieu dans ces derniers temps, nous a parlé par le Fils, qu'il a établi héritier de toutes choses, par lequel il a aussi créé le monde » (Hébreux 1:2).
Nous voyons ici que le commencement et la fin de tout ce qui existe se rejoignent en Jésus-Christ. Le rôle du Fils est tel que Dieu n'a de relations avec ce qui est en dehors de Lui-même que par le Fils :
« Il (le Fils) est l'image du Dieu invisible, le premier-né de toute la création. Car en lui ont été créées toutes les choses qui sont dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles, trônes, dignités, dominations, autorités. Tout a été créé par lui et pour lui. Il est avant toutes choses, et toutes choses subsistent en lui. il est la tête du corps de l'Église ; il est le commencement, le premier-né d'entre les morts, afin d'être en tout le premier. Car Dieu a voulu que toute plénitude habitât en lui ; il a voulu par lui réconcilier tout avec lui-même, tant ce qui est sur la terre que ce qui est dans les cieux, en faisant la paix par lui, par le sang de sa croix » (Colossiens 1:15-20).
Alors qu'il faisait paître le troupeau de son beau-père Jethro dans le désert du Sinaï, Moïse vit un phénomène stupéfiant : un buisson embrasé qui ne se consumait pas. C'est en s'approchant pour l'observer que le futur chef d'Israël reçut l'appel divin.
Dieu se révéla à lui comme étant « le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob » (Exode 3:6). Lorsque Moïse demanda à Dieu son nom, il lui répondit :
« Je suis celui qui est. Et il ajouta :c'est ainsi que tu répondras aux enfants d'Israël : celui qui est m'envoie vers vous... Voilà mon nom pour l'éternité, voilà mon nom de génération en génération » (Exode 3:14 et15b).
Le prodige du buisson ardent est un premier signe que Dieu donna à Moïse pour se faire connaître et lui confier la mission de libérer le peuple d'Israël de l'esclavage égyptien.
Lorsqu'il dévoile sa divinité aux Juifs qui l'écoutaient, Jésus s'attribue ce même nom que Dieu a révélé à Moïse dans le buisson ardent :
« En vérité, en vérité, je vous le dis, avant qu'Abraham fût, je suis » (Jean 8:58).
S'il avait seulement préexisté, Jésus aurait dit : "j'étais" ; mais le Dieu éternel ne peut parler de Lui qu'au présent. Dieu seul peut parler ainsi. Reconnaître la divinité de Jésus-Christ est pour nous salutaire :
« Et il (Jésus) leur dit : vous êtes d'en bas ; moi, je suis d'en haut. Vous êtes de ce monde ; moi, je ne suis pas de ce monde. C'est pourquoi je vous ai dit que vous mourrez dans vos péchés ; car si vous ne croyez pas ce que je suis, vous mourrez dans vos péchés » (Jean 8:24).
Le mot "ce" n'est pas dans le texte original grec. Jésus veut donc dire ici : "si vous ne croyez pas que je suis l'Eternel, vous mourrez".
La Bible du Semeur propose cette traduction : « Si vous ne croyez pas que moi, je suis, vous mourrez dans vos péchés ». En effet, Jésus est pour nous le Dieu qui nous sauve, ou bien il n'est rien quant au salut de notre âme.
Les miracles accomplis par Moïse en Egypte (les dix plaies) sont des signes de la souveraineté de Dieu qui commande à Pharaon comme à Israël :
« J'étendrai ma main, et je frapperai l'Egypte par toutes sortes de prodiges que je ferai au milieu d'elle. Après quoi, il (Pharaon) vous laissera aller » (Exode 3:20).
« Les Egyptiens connaîtront que je suis l'Eternel, lorsque j'étendrai ma main sur l'Egypte, et que je ferai sortir d'eux les enfants d'Israël » (Exode 7:5).
Après le passage de la mer Rouge :
« En ce jour, l'Eternel délivrera Israël de la main des Egyptiens ; et Israël vit sur le rivage de la mer les Egyptiens qui étaient morts. Israël vit la main puissante, que l'Eternel avait dirigée contre les Egyptiens. Et le peuple craignit l'Eternel, et il crut en l'Eternel et en Moïse, son serviteur » (Exode: 14:31).
La libération des Hébreux du joug de l'esclavage égyptien préfigure la libération de l'humanité de l'asservissement au péché et à la mort.
Pour Israël, le libérateur fut Moïse à qui Dieu donna la direction à suivre et la pleine autorité, en effectuant en sa présence des prodiges extraordinaires.
Pour l'humanité, le Sauveur est le Seigneur Jésus, le Fils de Dieu. Par les miracles qu'il a accomplis sur la terre, Jésus a révélé sa nature divine, et par sa résurrection, il a confirmé la pleine autorité qu'il avait reçue du Père : « Tout pouvoir m'a été donné dans le ciel et sur la terre » (Matthieu 28:18).
Pouvoirs de sauver, de ressusciter, de juger :
« En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui écoute ma parole, et qui croit à celui qui m'a envoyé, a la vie éternelle et ne vient point en jugement, mais il est passé de la mort à la vie » (Jean 5:24).
À côté des miracles de Dieu, la Bible montre aussi que Satan, l'ennemi de l'homme, est capable de faire des prodiges pour contrefaire les signes divins. Ainsi, lorsque Dieu transforma le bâton d'Aaron en serpent devant Pharaon, nous voyons que les magiciens en firent autant par leurs pratiques occultes (Exode 7:11). De même, lorsque Dieu change l'eau du Nil en sang et fait monter les grenouilles sur le pays d'Egypte, la Bible dit à chaque fois :
« Mais les magiciens d'Egypte en firent autant par leurs pratiques occultes » (Exode 7:22 et 8:3).
Cependant, lorsque Dieu fait devenir la poussière de la terre une multitude de moustiques, les magiciens ne purent pas le faire.
« Alors les magiciens dirent à Pharaon : c'est le doigt de Dieu ! » (Exode 8:15).
La Bible nous révèle donc - dans une certaine mesure, utile pour notre connaissance - l'existence de puissances occultes pouvant tromper les hommes en imitant les miracles de Dieu. Le Christ et les apôtres parlent ouvertement de grands prodiges et de signes extraordinaires qu'accompliront dans les temps à venir de faux christs et de faux prophètes, dans le but d'induire en erreur l'humanité (cf. les versets Matthieu 24:24, 2 Thessaloniciens 2:9-10, 2 Corinthiens 11:14-15, cités dans l'introduction).
Un nuage surnaturel en forme de pilier, symbole de la présence divine, se déplaçait devant les Israélites au désert :
« L'Eternel allait devant eux, le jour dans une colonne de nuée pour les guider dans leur chemin, et la nuit dans une colonne de feu pour les éclairer, afin qu'ils marchassent jour et nuit » (Exode 13:21).
« Aussi longtemps que durèrent leurs marches, les enfants d'Israël partaient, quand la nuée s'élevait de dessus le tabernacle. Et quand la nuée ne s'élevait pas, ils ne partaient pas, jusqu'à ce qu'elle s'élevât. » (Exode 40:36-37)
La nuée couvrait la tente de la Rencontre et la gloire de l'Eternel remplissait le tabernacle.
La nuée guidait et protégeait le peuple de Dieu. Avec Jésus, lumière du monde, le croyant racheté voit clair pour se conduire dans le monde :
« Jésus leur parla de nouveau, et leur dit : je suis la lumière du monde ; celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie. » (Jean 8:12).
Les « enfants de lumière » (Luc 16:8) sont parfaitement conduits par leur Sauveur.
La colonne de nuée donne également une merveilleuse représentation de ce que Christ fait pour protéger et garder ses rachetés. En effet, lorsque Pharaon et toute son armée avaient rejoint le peuple d'Israël aux abords de la mer Rouge, la Bible dit :
« L'ange de Dieu, qui allait devant le camp d'Israël, partit et alla derrière eux ; et la colonne de nuée, qui les précédait, partit et se tint derrière eux. Elle se plaça entre le camp des Egyptiens et le camp d'Israël. Cette nuée était ténébreuse d'un côté, et de l'autre éclairait la nuit. Et les deux camps n'approchèrent point l'un de l'autre pendant toute la nuit. » (Exode 14:19-20)
Ainsi la nuée était perçue de deux façons :
Nous trouvons ici une figure de la croix de Christ qui donne :
« Je suis venu dans ce monde pour un jugement, pour que ceux qui ne voient point voient, et ceux qui voient deviennent aveugles. » (Jean 9:39).
Nous pouvons, enfin, comprendre la colonne de nuée comme une image de l'Agneau de l'Apocalypse :
« Les rois de la terre, les grands, les chefs militaires, les riches, les puissants, tous les esclaves et les hommes libres, se cachèrent dans les cavernes et dans les rochers des montagnes. Et ils disaient aux montagnes et aux rochers : Tombez sur nous, et cachez-nous devant la face de celui qui est assis sur le trône, et devant la colère de l'Agneau, car le grand jour de sa colère est venu, et qui peut subsister ? » (Apocalypse 6:15-17).
« Et l'un des vieillards prit la parole et me dit : Ceux qui sont revêtus de robes blanches, qui sont-ils et d'où sont-ils venus ? Je lui dis : Mon seigneur, tu le sais. Et il me dit : Ce sont ceux qui viennent de la grande tribulation ; ils ont lavé leurs robes, et ils les ont blanchies dans le sang de l'Agneau. C'est pour cela qu'ils sont devant le trône de Dieu, et le servent jour et nuit dans son temple. Celui qui est assis sur le trône dressera sa tente sur eux ; ils n'auront plus faim, ils n'auront plus soif, et le soleil ne les frappera point, ni aucune chaleur. Car l'agneau qui est au milieu du trône les paîtra et les conduira aux sources des eaux de la vie, et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux. » (Apocalypse 7:13-17)
Dieu a fait sortir Israël d'Egypte par sa main puissante et l'a conduit au désert. Pendant 40 ans, toute cette population ne put subsister dans le désert que grâce au secours et aux miracles de Dieu. Lorsque le peuple fut sur le point de pénétrer en Canaan, Moïse lui rappela que, pendant toutes les marches, Dieu l'avait porté, comme un homme porte son fils :
« L'Eternel, votre Dieu, qui marche devant vous, combattra lui-même pour vous, selon tout ce qu'il a fait sous vos yeux en Egypte, puis au désert, où tu as vu que l'Eternel, ton Dieu, t'a porté comme un homme porte son fils, pendant toute la route que vous avez faite jusqu'à votre arrivée dans ce lieu. » (Deutéronome 1:30-31).
Au désert, Dieu donna à boire miraculeusement à son peuple :
« Il fendit les rochers dans le désert, et il donna à boire comme des flots abondants ; du rocher il fit jaillir des sources, et couler des eaux comme des fleuves. » (Psaume 78:15-16).
Dieu nourrit son peuple miraculeusement avec les cailles :
« Il fit souffler dans les cieux le vent d'orient, et amena par sa puissance le vent du midi ; il fit pleuvoir sur eux la viande comme la poussière, et comme le sable des mers, les oiseaux ailés ; il les fit tomber au milieu de leur camp, tout autour de leurs demeures. Ils mangèrent et se rassasièrent abondamment : Dieu leur donna ce qu'ils avaient désiré. » (Psaume 78:26-29).
Dieu donna pendant les 40 années de leur séjour au désert la manne, nourriture miraculeuse :
« Il commanda aux nuages d'en haut, et il ouvrit les portes des cieux ; il fit pleuvoir sur eux la manne pour nourriture, et il leur donna le blé du ciel. Ils mangèrent tous le pain des grands, il leur envoya de la nourriture à satiété. » (Psaume 78:23-25).
Dans son discours sur le pain de vie, Jésus reparle de la manne pour expliquer qu'elle nourrissait le corps sans l'empêcher de mourir, tandis que lui, Jésus, est le véritable pain de vie descendu du ciel, qui peut nourrir l'âme et lui assurer la vie éternelle :
« Jésus leur dit : en vérité, en vérité, je vous le dis, Moïse ne vous a pas donné le pain du ciel, mais mon père vous donne le vrai pain du ciel ; car le pain de Dieu, c'est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde. Ils lui dirent : Seigneur, donne-nous toujours ce pain. Jésus leur dit : je suis le pain de vie. Celui qui vient à moi n'aura jamais faim, et celui qui croit en moi n'aura jamais soif. » (Jean 6:32-35).
« Je suis le pain vivant qui est descendu du ciel. Si quelqu'un mange de ce pain, il vivra éternellement, et le pain que je donnerai, c'est ma chair, que je donnerai pour la vie du monde. Là-dessus, les Juifs disputaient entre eux : Comment peut-il nous donner sa chair à manger ? Jésus leur dit : En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l'homme, et si vous ne buvez son sang, vous n'avez point la vie en vous-mêmes. Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle : et je le ressusciterai au dernier jour. Car ma chair est vraiment une nourriture, et mon sang est vraiment un breuvage. » (Jean 6:51-55).
La réaction des auditeurs de Jésus est vive : "Comment cet homme pourrait-il nous donner son corps à manger ?"
En s'exprimant ainsi, Jésus expliquait que, pour devenir ses disciples, il fallait manger sa chair et boire son sang, mais non pas dans un sens matériel, mais spirituel, c'est-à-dire s'approprier par la foi la personne et l'œvre de Jésus-Christ : le repas de la cène me rappelle que Jésus est mort pour moi, qu'il a souffert dans son corps et versé son sang en rançon pour mes péchés.
Dans le discours du pain de vie, manger signifie donc simplement : croire.
Avec le miracle du serpent d'airain, nous pouvons voir une autre préfiguration de l'œvre du Christ en faveur de l'homme pécheur qui se repent.
Lors du séjour au désert, le peuple murmura contre Dieu et Moïse en disant :
« Pourquoi nous avez-vous fait monter hors d'Egypte pour que nous
mourrions dans le désert ? Car il n'y a point de pain et il n'y a point d'eau, et notre
âme est dégoûtée de cette misérable nourriture (la manne) ».
« Alors l'Eternel envoya contre le peuple des serpents brûlants ; ils mordirent le
peuple, et il mourut beaucoup de gens en Israël » (Nombres 21:5-6).
Voyant cela, le peuple se repentit de ses murmures. Dieu ordonna alors à Moïse de fixer sur une perche un serpent de métal : les Israélites mordus par les serpents pouvaient se tourner vers cet emblème et faire acte de foi dans la parole de Dieu qui promettait de guérir tous ceux qui le regarderaient :
« L'Eternel dit à Moïse : Fais-toi un serpent brûlant, et place-le sur une perche ; quiconque aura été mordu, et le regardera, conservera la vie. Moïse fit un serpent d'airain, et le plaça sur une perche ; et quiconque avait été mordu par un serpent et regardait le serpent d'airain, conservait la vie. » (Nombres 21:8-9).
Dans son entretien avec le pharisien Nicodème, Jésus évoque cet épisode de l'histoire d'Israël :
« Et comme Moïse éleva le serpent dans le désert, il faut de même que le Fils de l'homme soit élevé, afin que quiconque croit en lui ait la vie éternelle. » (Jean 3:14-15).
Ainsi, de même que ceux qui avaient été mordus par les serpents venimeux étaient guéris quand ils regardaient en toute confiance le serpent d'airain, de même, nous qui avons été blessés mortellement par le péché, nous pouvons regarder avec foi Jésus crucifié et vivre guéris, en communion avec Dieu.
C'est sous la conduite de Josué que s'est faite la conquête militaire de la terre promise et le partage du pays. Lors du passage du Jourdain, Dieu coupa en deux les eaux du fleuve par une intervention surnaturelle, permettant au peuple de passer à sec :
« Les sacrificateurs qui portaient l'arche de l'Alliance de l'Eternel s'arrêtèrent de pied ferme sur le sec, au milieu du Jourdain, pendant que tout Israël passait à sec, jusqu'à ce que toute la nation eût achevé de passer le Jourdain. » (Josué 3:17).
Puis ce fut la prise de Jéricho dont les murailles se sont écroulées quand le peuple en eut fait le tour pendant sept jours consécutifs, en portant l'arche de l'Alliance. L'épître aux Hébreux (Nouveau Testament), donne cette précision :
« C'est par la foi que les murailles de Jéricho tombèrent, après qu'on en eut fait le tour pendant sept jours. » (Hébreux 11:30).
C'est aussi "par la foi" que le chrétien né de nouveau est conduit par Dieu dans le Royaume de Jésus-Christ :
« Il nous a délivrés du pouvoir des ténèbres et nous a transportés dans le Royaume de son Fils bien-aimé. » (Colossiens 1:13, traduction Colombe).
À la suite de Jésus, notre Josué (la forme grecque de ce nom est Jésus), nous pouvons triompher du monde
« parce que tout ce qui est né de Dieu triomphe du monde ; et la victoire qui triomphe du monde, c'est notre foi. Qui est celui qui a triomphé du monde, sinon celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu ? » (1 Jean 5:4-5).
Après la mort de Josué, les Israélites dégénérèrent avec une rapidité effrayante. Sporadiquement, Dieu suscitera des juges (Gédéon, Samson...), libérateurs et réformateurs, qu'il soutiendra de sa main puissante. Puis, après l'établissement de la royauté (Saül, David), la construction du Temple (Salomon), et la division du pays en deux royaumes, l'idolâtrie ira toujours grandissant, jusqu'à la chute de Jérusalem, la destruction du temple et la déportation finale à Babylone. Le cycle qui caractérise Israël au cours de toute son histoire pourrait être celui-ci : rébellion, châtiment, repentance, restauration.
Pendant une période particulièrement critique dans la lutte contre l'idolâtrie, Dieu interviendra par les ministères puissants d'Elie et d'Elisée. Au moment où, en réponse à la prière d'Elie, le feu de l'Eternel consuma l'holocauste préparé par le prophète, le peuple se prosterna en proclamant : « C'est l'Eternel qui est Dieu ! C'est l'Eternel qui est Dieu ! » (2 Rois 18:39). Malgré ce signe grandiose, les rois d'Israël entraînèrent à nouveau le peuple dans l'idolâtrie.
Il est impossible de mentionner ici tous les miracles qui jalonnent l'histoire d'Israël, mais on peut dire qu'en tout cela, Dieu s'est vraiment montré tel qu'il s'était révélé à Moïse au Sinaï :
« L'Eternel, l'Eternel, Dieu miséricordieux et compatissant, lent à la colère, riche en bonté et en fidélité, qui conserve son amour jusqu'à mille générations, qui pardonne l'iniquité, la rébellion et le péché, mais qui ne tient pas le coupable pour innocent, et qui punit l'iniquité des pères sur les enfants, et sur les enfants des enfants jusqu'à la troisième et à la quatrième génération ! » (Exode 34:6-7).
Pour compléter ce bref coup d'œil sur les miracles de l'Ancien Testament, il est aussi utile de rappeler les deux prodiges cataclysmiques que décrit le premier livre de la Bible : le déluge et la destruction de Sodome et Gomorrhe.
C'est le Seigneur Jésus lui-même qui nous les donne en exemple comme exhortation à la vigilance, en attendant sa seconde venue dans le monde :
« Ce qui arriva du temps de Noé arrivera de même à l'avènement du Fils de l'homme. Car, dans les jours qui précédèrent le déluge, les hommes mangeaient et buvaient, se mariaient et mariaient leurs enfants, jusqu'au jour où Noé entra dans l'arche ; et ils ne se doutèrent de rien, jusqu'à ce que le déluge vînt et les emportât tous : il en sera de même à l'avènement du Fils de l'homme. (...) Veillez donc, puisque vous ne savez pas quel jour votre Seigneur viendra. » (Matthieu 24:37-39, 42).
« Ce qui arriva du temps de Lot arrivera pareillement. Les hommes mangeaient, buvaient, achetaient, vendaient, plantaient, bâtissaient ; mais le jour où Lot sortit de Sodome, une pluie de feu et de souffre tomba du ciel, et les fit tous périr. Il en sera de même le jour où le Fils de l'homme paraîtra. » (Luc 17:28-30).
L'apôtre Pierre a dit également :
« Car, si Dieu n'a pas épargné les anges qui ont péché, mais s'il les a précipités dans les abîmes de ténèbres et les réserve pour le jugement ; s'il n'a pas épargné l'ancien monde, mais s'il a sauvé Noé, lui huitième, ce prédicateur de la justice, lorsqu'il fit venir le déluge sur un monde d'impies ; s'il a condamné à la destruction et réduit en cendres les villes de Sodome et de Gomorrhe, les donnant comme exemple aux impies à venir, et s'il a délivré le juste Lot, profondément attristé de la conduite de ces hommes sans frein dans leur dissolution (car ce juste, qui habitait au milieu d'eux, tourmentait journellement son âme juste à cause de ce qu'il voyait et entendait de leurs œuvres criminelles) ; le Seigneur sait délivrer de l'épreuve les hommes pieux, et réserver les injustes pour être punis au jour du jugement. » (2 Pierre 2:4-9).
Si nous jetons un coup d'œil panoramique sur l'ensemble des miracles et prodiges de l'Ancien Testament (ceux que nous avons évoqués, comme ceux que nous n'avons pu rappeler), il est possible maintenant de prendre du recul et d'amener quelques constatations :
« Mais, quand nous-mêmes, quand un ange du ciel
annoncerait un autre Évangile que celui que nous vous avons prêché, qu'il soit
anathème ! Nous l'avons dit précédemment, et je le répète à cette heure : si
quelqu'un vous annonce un autre Évangile que celui que vous avez reçu, qu'il soit
anathème ! »
Galates 1:8-9
L'idolâtrie d'Israël se présente sous un double aspect :
On retrouve le même esprit d'idolâtrie dans l'Église Catholique à travers :
« Tu ne te feras point d'image taillée, ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre, et qui sont dans les eaux plus bas que la terre. Tu ne te prosterneras point devant elles, et tu ne les serviras point ; car moi, l'Éternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux, qui punis l'iniquité des pères sur les enfants jusqu'à la troisième et la quatrième génération de ceux qui me haïssent, et qui fais miséricorde jusqu'à mille générations à ceux qui m'aiment et qui gardent mes commandements. » (Exode 20:4-6).
Nous trouvons ici le texte intégral du deuxième commandement du Décalogue, que l'Église Catholique a supprimé dans son Catéchisme8. Après avoir reçu les commandements de Dieu,
« Moïse vint rapporter au peuple toutes les paroles de l'Eternel et toutes les lois. Le peuple entier répondit d'une même voix : nous ferons tout ce que l'Eternel a dit. » (Exode 24:3).
Cette promesse ne tint pas longtemps. À peine Moïse était-il retourné au Sinaï pour y rencontrer Dieu que le peuple s'adonna à l'idolâtrie :
« Ils firent un veau en Horeb, ils se prosternèrent devant une image de fonte, ils échangèrent leur gloire contre la figure d'un boeuf qui mange l'herbe. Ils oublièrent Dieu, leur sauveur, qui avait fait de grandes choses en Égypte. » (Psaume 106:19-21).
En se prosternant devant le veau d'or, le peuple disait : « Israël ! Voici ton dieu, qui t'a fait sortir d'Egypte » (Exode 32:4b). Et
« L'Eternel dit à Moïse : Va, descends ; car ton peuple, que tu as fait sortir du pays d'Égypte, s'est corrompu. Ils se sont promptement écartés de la voie que je leur avais prescrite ; ils se sont fait un veau en fonte, ils se sont prosternés devant lui, ils lui ont offert des sacrifices, et ils ont dit : Israël ! Voici ton dieu, qui t'a fait sortir du pays d'Égypte. » (Exode 32:7-8).
Nous voyons ici que, selon la Bible, l'idolâtrie ne consiste pas seulement à adorer de faux dieux, mais également à adorer le vrai Dieu en ayant recours à des images. Pour les chrétiens, cela signifie qu'ils ne doivent pas non plus dans leurs cultes utiliser de représentations visuelles du Dieu trinitaire, ou d'une personne de la Trinité. Le commandement ne vise pas l'objet de notre adoration, mais la façon dont nous adorons. Dieu dit de manière très catégorique :
« Tu ne feras point d'image taillée, ni de représentation quelconque » (Exode 20:4)
et
« Tu ne te prosterneras point devant elles, et tu ne les serviras point » (Exode 20:5a).
La Bible nous enseigne que la gloire de Dieu et la santé spirituelle de l'homme sont directement liées au respect de ce commandement :
Toutes les images que les hommes se font de Dieu, concrètes (comme le veau d'or) ou abstraites (comme l'hostie placée dans l'ostensoir) sont en fait empruntées à l'arsenal d'un monde pécheur et impie : elles sont donc incompatibles avec la sainte Parole de Dieu.
« Israël ! Voici ton dieu, qui t'a fait sortir du pays d'Egypte » disaient les Hébreux en se prosternant devant leur veau d'or.
« Adoro te devote, latens Deitas, quae sub his figuris latitas... » « Je vous adore avec amour, ô Dieu caché, réellement présent sous ces apparences... »9 chantaient les fidèles catholiques en s'agenouillant devant l'ostensoir.
À la fin du XVI° siècle, les saluts du Saint Sacrement avec exposition de l'hostie consacrée dans l'ostensoir étaient répandus dans l'Église Catholique entière. La défense, contre le Protestantisme, du dogme de la Présence réelle contribua beaucoup à l'implantation de cet usage. Qu'en est-il aujourd'hui de ce culte, après le concile Vatican II ?
Le Catéchisme de l'Église Catholique (éd. 1992) dit ceci :
« L'Église Catholique a rendu et continue de rendre ce culte d'adoration qui est dû au sacrement de l'Eucharistie non seulement durant la messe, mais aussi en dehors de la célébration : en conservant avec le plus grand soin les hosties consacrées, en les présentant aux fidèles pour qu'ils les vénèrent avec solennité en les portant en procession » (art. n°1378).
Christ n'a pas demandé à ses apôtres d'adorer le morceau de pain de la Cène pour y discerner sa présence. Les écrits du Nouveau Testament ne nous montrent rien de tout cela. La présence du Christ n'est pas extérieure au croyant né de nouveau, mais au contraire intérieure :
« Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole, et mon Père l'aimera ; nous viendrons à lui et nous ferons notre demeure chez lui » (Jean 14:23).
Lorsqu'un homme vient à Jésus dans la repentance et dans la foi, et place sa confiance en lui, Dieu peut alors l'unir à Christ :
« En lui (en Christ), vous aussi, après avoir entendu la parole de la vérité, l'Evangile de votre salut, en lui vous avez cru et vous avez été scellés du Saint-Esprit qui avait été promis » (Ephésiens 1:13).
L'union avec Christ est une expérience vivante et aussi croissante. C'est l'image du cep et des sarments qui exprime une relation de réciprocité entre Jésus et les croyants :
« Demeurez en moi et je demeurerai en vous... Je suis le cep, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruits... » (Jean 15:4-5).
Être "en Christ" représente bien une union personnelle et organique avec lui, par le Saint-Esprit.
« Les tables étaient l'ouvrage de Dieu, et
l'écriture était l'écriture de Dieu, gravée sur les tables. »
Exode 32:16
Que penser de la suppression de ce commandement faite par le Magistère romain dans son catéchisme ? Moïse avait dit :
« Vous n'ajouterez rien à ce que je vous prescris, et vous n'en retrancherez rien ; mais vous observerez les commandements de l'Eternel, votre Dieu, tels que je vous les prescris » (Deutéronome 4:2).
Cet ordre formel de l'Ancien Testament concerne-t-il encore le chrétien qui vit sous la grâce ? Qu'en pense notre Maître, Jésus ?
Sa réponse se trouve dans le sermon sur la montagne dans lequel notre Seigneur a dit :
« Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes ; je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir. Car, je vous le dis en vérité, tant que le ciel et la terre ne passeront point, il ne disparaîtra pas de la loi un seul iota ou un seul trait de lettre, jusqu'à ce que tout soit arrivé. Celui donc qui supprimera l'un de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes à faire de même, sera appelé le plus petit dans le royaume des cieux ; mais celui qui les observera, et qui enseignera à les observer, celui-là sera appelé grand dans le royaume des cieux. Car, je vous le dis, si votre justice ne surpasse celle des scribes et des pharisiens, vous n'entrerez point dans le royaume des cieux. » (Matthieu 5:17-20).
Nous voilà fixés ! Remarquons, en outre, que le commandement sur l'interdiction des images n'est pas un des plus petits commandements, puisqu'il se trouve en tête du Décalogue. Dans la suite de son discours, Jésus explique, à partir d'exemples tirés des dix commandements, ce qu'il entend par : « Je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir » (Matthieu 5:17). Il dit :
« Vous avez entendu qu'il a été dit aux anciens : Tu ne tueras point ; celui qui tuera mérite d'être puni par les juges. Mais moi, je vous dis que quiconque se met en colère contre son frère mérite d'être puni par les juges... » (Matthieu 5:21-22a).
Jésus dit encore :
« Vous avez appris qu'il a été dit : Tu ne commettras point d'adultère. Mais moi, je vous dis que quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis un adultère avec elle dans son coeur. » (Matthieu 5:27-28).
En déclarant qu'il était venu, non pour abolir la Loi mais pour l'accomplir, Jésus voulait aussi signifier qu'il la rendait parfaite.
La Loi condamnait des actes extérieurs comme le meurtre et l'adultère ; la vie en Christ ne peut plus concevoir même un sentiment de haine ou de convoitise, si fugitifs soient-ils, dans le fond de notre cœur. La Loi de Moïse interdisait d'adorer Dieu par le moyen de représentations imagées ; la vie avec Christ bannit jusqu'au désir de le faire.
Jésus a dit à la Samaritaine que « Dieu est Esprit, et il faut que ceux qui l'adorent, l'adorent en esprit et en vérité » (Jean 4:24). En venant habiter dans nos cœurs et non plus dans un temple de pierres, Dieu nous apprend le culte en esprit et en vérité. Il nous détache des rites et des cérémonies pour nous amener à la piété vraiment spirituelle. Il régénère nos cœurs et les sanctifie par son Esprit et sa Parole, afin que notre culte soit vraiment basé sur sa Vérité.
« L'Eternel dit à Moïse : Voici, tu vas être couché avec tes pères. Et ce peuple se lèvera, et se prostituera après les dieux étrangers du pays au milieu duquel il entre. Il m'abandonnera, et il violera mon alliance, que j'ai traitée avec lui. En ce jour-là, ma colère s'enflammera contre lui. Je les abandonnerai, et je leur cacherai ma face. » (Deutéronome 31:16-17a).
Cette parole de Dieu, donnée à son serviteur, commença à se réaliser quelques années plus tard, après la conquête de Canaan :
« Le peuple servit l'Eternel pendant toute la vie de Josué, et pendant toute la vie des anciens qui survécurent à Josué (...). Toute cette génération fut recueillie auprès de ses pères, et il s'éleva après elle une autre génération, qui ne connaissait point l'Éternel, ni ce qu'il avait fait en faveur d'Israël. Les enfants d'Israël firent alors ce qui déplaît à l'Eternel, et ils servirent les Baals. Ils abandonnèrent l'Eternel, le Dieu de leurs pères, qui les avait fait sortir du pays d'Égypte, et ils allèrent après d'autres dieux d'entre les dieux des peuples qui les entouraient ; ils se prosternèrent devant eux, et ils irritèrent l'Eternel. Ils abandonnèrent l'Eternel, et ils servirent Baal et les Astartés. » (Juges 2:7a,10-13).
Un refrain revient tout au long du livre des juges : « Les Israélites firent ce qui est mal aux yeux de l'Eternel... » Le même refrain apparaît dans le livre des Rois après le règne de Salomon. La plupart des rois d'Israël et de Juda sont présentés avec cette mention : « Il fit ce qui est mal aux yeux de l'Eternel ». Dès le règne de Roboam, fils de Salomon, l'idolâtrie s'installe :
« Juda fit ce qui est mal aux yeux de l'Eternel ; et, par les péchés qu'ils commirent, ils excitèrent sa jalousie plus que ne l'avaient jamais fait leurs pères. Ils se bâtirent, eux aussi, des hauts lieux avec des statues et des idoles sur toute colline élevée et sous tout arbre vert » (1 Rois 15:22-23).
Pendant la période du schisme, il ne se trouva que quatre rois fidèles à l'Eternel : Asa, Josaphat, Ezéchias et Josias. Inlassablement, Dieu ne cessa d'envoyer ses prophètes pour ramener le cœur de son peuple vers lui, lui promettant miséricorde et bénédiction s'il revenait, et lui annonçant le châtiment s'il persistait dans son idolâtrie.
« Vous ne vous ferez point d'idole, vous ne vous
élèverez ni images taillées ni statues, et vous ne placerez dans votre pays aucune pierre
ornée de figures, pour vous prosterner devant elle ; car je suis l'Eternel, votre
Dieu. »
Lévitique 26:1
Certainement, nous dérangeons, nous choquons, même, les catholiques lorsque nous assimilons leur dévotion à Marie à de l'idolâtrie.
Pourtant, même des non-chrétiens font remarquer que le caractère répétitif de la prière du chapelet, l'honneur rendu aux images et aux statues, l'utilisation des cierges et les comportements superstitieux conséquents à ces cultes sont bien la résurgence de pratiques idolâtres de l'antiquité. Et il n'est malheureusement pas difficile de montrer que tout cela est en contradiction avec la personne et l'œvre de l'Esprit-Saint dans l'Église.
Nous donnons ci-dessous, deux illustrations à notre propos.
Nous voulons montrer, en même temps, que ces actes d'idolâtrie sont bien accomplis sous le couvert de l'autorité suprême de l'Église Catholique ; il n'est pas possible, ici, de dire (comme on le laisse souvent entendre) que nous nous trouvons devant de simples débordements de piété populaire superstitieuse.
Le 27 novembre 1830, la Vierge apparaît à s?ur Catherine Labouré, 140 rue du Bac, à Paris. L'apparition a les mains étendues, chargées de rayons, tandis que l'entoure l'invocation : « O Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous ». La voyante reçoit quelques révélations et cette demande :
« Faites frapper une médaille sur ce modèle. Toutes les personnes qui la porteront recevrons de grandes grâces, les grâces seront abondantes pour celles qui la porteront avec confiance. »10
Cette apparition fut, à partir du mois de juin 1832, divulguée par la frappe des 1500 premières médailles miraculeuses. Sur cette médaille, Notre-Dame apparaît sous l'image bien connue de la femme de l'Apocalypse, couronnée de 12 étoiles et terrassant le serpent. Au revers de la médaille, un « M » (Marie) surmonté d'une croix montre combien la royauté de Christ repose et passe par celle de Marie.
Depuis lors, des millions d'exemplaires de cette médaille, en toutes langues, ont contribué à répandre dans tous les pays la dévotion à l'Immaculée Conception. Le 26 juillet 1897, le cardinal Richard, archevêque de Paris, au nom du pape Léon XIII, couronna la Vierge du sanctuaire des apparitions. Lors de son premier voyage en France, le samedi 31 mai 1980, le pape Jean-Paul II est venu se recueillir et prier à la chapelle de la rue du Bac.
Pour parler du scapulaire, nous empruntons au cahier "Notre-Dame et la France" (cité ci-dessus), l'explication suivante :
« - Scapulaire du mont Carmel : dans la nuit
du 15 au 16 juillet 1251, la Très Sainte Vierge Marie apparut à saint Simon Stock, nouveau
général de l'ordre du Carmel, alors qu'il priait dans le couvent d'Ay les Ford en Angleterre.
Elle lui confie de ses augustes mains le scapulaire, vêtement distinctif des anciens Ordres
d'Occident, et fit cette promesse : "Quiconque mourra revêtu de cet habit sera
préservé des flammes éternelles".
« Cinquante ans plus tard, la Très Sainte Vierge apparut au pape Jean XXII, lui
rappela ses promesses, et voulut y ajouter la promesse de la délivrance du Purgatoire le
samedi suivant la mort, non seulement en faveur des Carmes, mais encore de tous les fidèles
portant le scapulaire, qui voudraient s'agréger à la confrérie de l'ordre du Carmel.
« Dans la suite, de nombreux papes rappelèrent ces promesses et encouragèrent le port
du scapulaire du Mont Carmel.
« Le 13 octobre 1917, la Sainte Vierge apparut aux enfants de Fatima avec le scapulaire
du Mont Carmel. Lucie a expliqué ensuite : "La Sainte Vierge voulait que tout le
monde porte le scapulaire, qui est le signe de la consécration au cœur immaculé
de Marie. Le Rosaire et le scapulaire sont inséparables".
« Trois conditions sont requises pour avoir droit aux promesses de la Sainte
Vierge :
a - le port habituel du scapulaire.
b - la chasteté de son état
c - la récitation quotidienne du petit office de la Sainte Vierge. Il peut être
commué par le prêtre en une autre œvre (par exemple, le chapelet quotidien).
« - Scapulaire vert : Le 28 janvier 1840, elle (la
Vierge) s'adresse à Sœur Justine Bisrueyburu, qui avait résidé, comme sainte
Catherine Labouré, au 140 rue du Bac, à Paris.
« La religieuse explique : "La Sainte Vierge tenait de la main droite son
Cœur surmonté d'une flamme et de l'autre une sorte de scapulaire d'étoffe verte,
n'ayant qu'un côté et suspendu à un cordon également vert. Sur l'une des faces
Cœur Immaculé de Marie, priez pour nous maintenant et à l'heure de notre
mort". Là aussi, l'habit de la Vierge doit protéger de la mort en état de
péché mais son utilisation est des plus particulières car la tendre miséricorde de Marie
va jusqu'à faire en sorte que, le cas échéant, quelqu'un d'autre lise l'invocation au nom
de la personne.
« Il suffit que le scapulaire soit béni par un prêtre et porté, même à son insu, par
la personne que l'on veut confier à Marie. Sauvé malgré lui ! Ce scapulaire vert a été
approuvé à deux reprises par le pape
Pie IX. »11
Les textes que nous citons ici ont été publiés en 1996 par le Mouvement de la Jeunesse Catholique de France. Ce n'est pas une surprise : chacun sait que le concile Vatican II n'a pas révolutionné l'Église Catholique.12
Nous répondrons à ces croyances et pratiques païennes par la parole claire et pure de notre Dieu, en rappelant la réponse que l'apôtre Paul fit au geôlier de Philippes qui demandait en tremblant :
« Seigneur, que faut-il que je fasse pour être sauvé ? Paul et Silas répondirent : Crois au Seigneur Jésus, et tu seras sauvé, toi et ta famille » (Actes 16:30-31).
Une autre pratique commune aux cultes païens de l'Antiquité est celle de l'habillement et du couronnement des statues de la Vierge dans l'Église de Rome.
Nous donnerons ici en exemple le couronnement de l'image de Notre-Dame des Vertus, Vierge vénérée dans la ville natale de l'auteur, à Ligny-en-Barrois (département de la Meuse). Ayant reçu l'approbation du pape Léon XIII, c'est l'évêque de Verdun, Monseigneur Pagis, qui procéda au couronnement le 25 septembre 1894 :
« Un silence profond s'établit partout pendant que Mgr l'évêque de Verdun accompagné de MM. les Vicaires généraux, commence les prières et les bénédictions du couronnement. Au moment où ses mains posent la couronne sur la sainte Image, tous les regards sont fixés, l'émotion est générale, l'allégresse des protégés de Notre-Dame des Vertus se traduit en applaudissements prolongés »13.
La couronne est ainsi décrite :
« C'est une œvre de grand prix, soit que l'on considère la
richesse du métal, soit que l'on examine les pierres qui l'ornementent, soit enfin que l'on
se rende compte de la délicatesse et du fini du travail.
« Le joaillier a employé l'or le plus pur, quelques parties seulement sont d'argent.
« Comment essayer de décrire une merveille de l'art lapidaire ? Des émeraudes, des
opales, des diamants, des turquoises, des grenats, des améthystes, des pierres fines et
d'autres brillants de valeur concourent à l'orner (...). Dans les divers détails du diadème,
les donateurs peuvent reconnaître leurs bagues, leurs pendants d'oreille,
etc... »14
En 1994, la paroisse catholique de Ligny a fêté le centenaire du couronnement de sa Vierge. Comment ne pas rapprocher cette pratique idolâtre de ce que fit le juge Gédéon ?
« Le poids des anneaux d'or que demanda Gédéon fut de mille sept cents sicles d'or, sans les croissants, les pendants d'oreilles, et les vêtements de pourpre que portaient les rois de Madian, et sans les colliers qui étaient aux cous de leurs chameaux. Gédéon en fit un éphod, et il le plaça dans sa ville, à Ophra, où il devint l'objet des prostitutions de tout Israël ; et il fut un piège pour Gédéon et pour sa maison. » (Juges 8:26-27).
Nous avons pu montrer jusqu'à quel point le Magistère de Rome avait encouragé et cautionné les pratiques idolâtres de son Église.
En ce qui concerne la religiosité populaire, le Catéchisme de l'Église Catholique (éd. 1992), article n°1674, donne les précisions suivantes :
« Hors de la liturgie sacramentelle et des sacramentaux,15 la catéchèse doit tenir compte des formes de la piété des fidèles et de la religiosité populaire. Le sens religieux du peuple chrétien a, de tout temps, trouvé son expression dans les formes variées de piété qui entourent la vie sacramentelle de l'Église, telles que la vénération des reliques, les visites aux sanctuaires, les pèlerinages, les processions, le chemin de Croix, les danses religieuses, le rosaire, les médailles, etc. »
Ainsi, là où le veau d'or et les cultes des idoles ont éloigné Israël de Dieu et les a entraînés dans l'abandon de la Loi, puis la dégénération, de même l'hostie consacrée et les cultes des statues et des images ont éloigné l'Église Catholique de Jésus-Christ et les ont conduits à l'abandon de l'Evangile annoncé par les apôtres et, actuellement, au syncrétisme16 religieux.
Retenons pour finir cette dernière leçon de l'Ancien Testament :
« Lorsque Moïse eut complètement achevé d'écrire dans un livre les paroles de cette loi, il donna cet ordre aux Lévites qui portaient l'Arche de l'Alliance de l'Eternel : Prenez ce livre de la loi, et mettez-le à côté de l'arche de l'Alliance de l'Eternel, votre Dieu ; il sera là comme témoin contre toi. Car je connais ton esprit de rébellion et la raideur de ton cou. Si vous êtes rebelles contre l'Eternel pendant que je suis encore vivant au milieu de vous, combien plus le serez-vous après ma mort ! » (Deutéronome 31:24-27).
Pour nous, la Bible, Parole de Dieu, est là qui se dresse "comme témoin" contre les faux docteurs et les faux prophètes, et face aux nombreux miracles, signes et prodiges mensongers (2 Thessaloniciens 2:9). Et nous avons cette assurance du Seigneur Jésus :
« Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point » (Matthieu 24:35).
7 - À propos des anges, la Bible nous enseigne : « Ne sont-ils pas tous des esprits au service de Dieu, envoyés pour exercer un ministère en faveur de ceux qui doivent hériter du salut ? » (Hébreux 1:14).
8 - Catéchisme de l'Eglise Catholique, éd. 1992, p.423 et p.440 et suivantes.
9 - Traduction du Missel Feder, Mame, 1958.
10 - Cité dans "Notre-Dame et la France", collection Savoir et servir, n°59, p.28 (mai 1996).
11 - Extrait de "Notre-Dame et la France", p.89 et 90.
12 - Concernant la situation des cultes à la Vierge après Vatican II, voir l'Annexe 1
13 - En plein cœur du Barrois, par le Chanoine Camille-Paul Joignon, Ed. Saint-Paul (1951), Tome II, p.174.
14 - Ibid., p.170.
15 - Concernant les sacramentaux et la vénération des reliques, voir l'Annexe 2
16 - Concernant le syncrétisme de l'Eglise Catholique, voir l'Annexe 3